Des accrochages entre commerçants ça arrive très souvent, et ce pour diverses raisons. Mais une bagarre entre une femme et un jeune homme qui pourrait être son fils, à cause de l’espace où poser son étale, ce n’est pas courant.
Ce vendredi, le soleil se couche sur la ville de Yaoundé. C’est une heure de forte activité autour de la poste centrale. Les trottoirs connaissent une activité particulière. Les vendeurs à la sauvette pour la plupart pourchassés en journée par les sbires de la communauté urbaine sont en train d’installer les étales. La scène se déroule au carrefour de la poste centrale. Précisément sous les arbres qui jouxtent l’immeuble de la CAMTEL. La place querellée en question est les quelques centimètres carrés entre le kiosque de la communauté urbaine et l’arbuste qui couvre la zone. Le problème part de la particularité de l’organisation des vendeurs sur ces sites. En effet, il y a deux vagues de commerçants. Ceux qui y exercent jusqu'à 17 heures 30 et ceux qui prennent le relais après cette heure pour commercer pendant la soirée. C’est dans cette situation de passation de place que les accrochages vont s’enchaîner.
C’est l’heure pour Maman Brigitte d’installer son comptoir sommaire, constituer uniquement d’un plastique qu’elle étale à même les pavés du trottoir. La dame commerce des sous vêtements d’occasion pour enfants et pour jeunes. Seulement, elle se rend compte que les garçons qui occupent la place juste avant elle ne sont pas sur le point de laisser les lieux propres. Et c’est la unième fois qu’elle s’exaspère de cette situation. Elle interpelle l’un des jeune pour lui demander de s’assurer de la propreté des lieux qu’elle va occuper dans quelques secondes. Malheureusement, Maman Brigitte est un peu colérique. Et sans attendre que le jeune homme ne se mette à la tâche, elle va le tenir par son vêtement pour l’y obliger. Ce qui va courroucer le jeune garçon ainsi que ses camarades qui observent la scène.
D’un revers de la main, le jeune homme va se débarrasser de l’accrochage de la dame mûre. Il va s’en suivre des éclats de voix. Des injures, et autres paroles désobligeantes. Sur ces entrefaites, le jeune homme va plusieurs fois bousculer la maman, s’abstenant manifestement, et par respect de lui asséner des coups de poings comme le lui demande ses amis. Mais très rapidement, les autres commerçantes et quelques passants vont s’interposer entre les deux vendeurs en colère. Au regard de l’allure que prenait les échanges, on est passé limite près d’une bagarre générale. Car selon les témoignages, les fils de cette maman ne sont pas très loin de là. Et s’ils avaient été informés de cette scène, ce ne se serait pas terminé aussi simplement.
Stéphane NZESSEU
Cette décision est conforme aux recommandations de la séance de travail qui a eu lieu le 20 mars 2019. Les intéressés sont tenus de se déployer dans les marchés sélectionnés pour leur relocalisation. La note du ministre explique que cette décision est animée par la volonté citoyenne d’assainir la cité capitale.
Du côté de l’immeuble de l’émergence, à l’entrée de la cathédrale en passant par la Sonel centrale, toutes les bordures de la cité capitale sont envahies par les commerçants ambulants. Ce qui dégrade l’image du principal axe central de Yaoundé. On trouve des vendeurs d’avocats, des calls boxeurs, des vendeurs d’accessoires de téléphone qui créent l’embouteillage. Or, la règle d’urbanisation votée par le parlement interdit la vente à la sauvette en pleine cité capitale et est punissable par la loi. Le ministre annonce que cette sanction sera mise en application dans les prochains jours.
L’actualité a été animée ces dernières semaines par des heurts violents, entre les marchands à la sauvette communément appelés « sauveteurs » et les agents de la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) désignés par le vocable « Awara ».
Des affrontements qui ont conduit récemment à la mort d’un sauveteur au marché d’Elig Evdzoa à Yaoundé. L’événement malheureux a suscité un tollé général et poussé le Préfet du Mfoundi à suspendre la Police Municipale. Depuis que la décision préfectorale a été prise certainement pour calmer les esprits, Yaoundé est devenu un vaste marché. Tous les espaces à forte présence démographique accueillent les acteurs du secteur informel.
Les carrefours stratégiques de Yaoundé sont pris d’assaut par les sauveteurs. Cette situation porte un coup dur à la mobilité et à la sécurité. Dans les prochains jours, les autorités comptent relancer la Police Municipale pour rompre avec le désordre urbain. La Ministre de l’Habitat, Ketcha Courtès et le Délégué du Gouvernement Tsimi Evouna, pensent que c’est l’unique moyen de lutter contre l’occupation anarchique de la voie publique.
La relocalisation des marchands à la sauvette a toujours été une épine dans la chaussure du gouvernement. Il y a quelques années, le Délégué du Gouvernement auprès la CUY, Gilbert Tsimi Evouna a lancé des opérations pour décongestionner le centre de la ville de Yaoundé. Le Parc des Expositions de Tsinga avait pourtant été choisi pour accueillir les sauveteurs. Mais, au bout de quelques jours, ces derniers ont rejoint leurs positions initiales.
Danielle Ngono Efondo