De sources bien introduites, ces populations en colère accusent la société de ne pas respecter ses engagements en matière de recrutement et de plusieurs autres clauses contenues dans le cahier des charges.
La cérémonie de lancement de la saignée d’Hevecam 2 Bissiang annoncée pour être présidée mercredi dernier par le préfet de l’océan en présence du Président directeur général du groupe MacCall Plantations, M. Lee Chestnuit, sera finalement reportée à une date ultérieure à la grande surprise des observateurs. A la direction générale, on dit avoir reçu des messages de menace de la part des populations. En colère, les populations de Kribi, région du Sud, accusent la société Hevecam de ne pas respecter ses engagements en matière de recrutement, ainsi que de plusieurs autres clauses contenues dans le cahier des charges. La société entend reprogrammer cette cérémonie après un terrain d’entente avec les populations.
« Nous avons lancé un recrutement de saigneurs en limitant l’âge à 39 ans. Les travaux de saignée exigent beaucoup de capacités physiques. Le recrutement massif effectué en 2018 nous a permis de comprendre qu’au-delà d’un certain âge, accomplir les tâches de saignée devient physiquement impossible, d’où la nécessité de limiter l’âge d’embauche pour espérer rester compétitif et productif. Pour ce qui concerne le cahier des charges, oui effectivement il comporte des dispositions qui n’ont pas été mises en œuvre jusqu’à ce jour », reconnaît en partie le top management de l'entreprise à travers les explications du directeur général Adjoint d’Hevecam, monsieur Bokoue.
Rappelons que c’est le 15 mars 2012 que l’État du Cameroun a attribué à l’agro-industrie Hevecam S.A. des dépendances en concession provisoire dans l’arrondissement de Lokoundje dont 7643 hectares à Bissiang. 650 ha sont déjà prêts pour la saignée, pour une production attendue de 325 tonnes de caoutchouc sec par an.
Innocent D H
Il est une vérité d’évidence que dans le Nord, le couvert végétal est caractérisé par une extrême pauvreté d’arbres et une dégradation avancée. Ces réalités qui portent un sérieux coup à l’environnement entraînant le phénomène de réchauffement climatique et la désertification, des réalités qui peuvent laisser personne indifférente, que ce soit les pouvoirs publics, les partenaires au développement en générale, et la population en particulier.
« L’arbre crée un microclimat qui ne nous permet pas d’être en contact direct avec les rayons solaires. Il permet non seulement la fixation mais aussi l’enrichissement des sols qui par leurs engrais organiques permettent de nous donner les produits alimentaires pour les utilisations dans les ménages ». Ces propos sont de Jean David Djickba, Délégué régional des forêts et de la faune qui indique l’importance non négociable de l’arbre dans l’environnement au niveau de la nutrition de l’Homme. En plus, l’arbre joue un rôle indéniable dans la lutte contre le dérèglement climatique. « Les espèces d’arbres dégagent l’oxygène dont nous avons tant besoin pour respirer. Elles captent le Co2 que nous rejetons dans la nature et le transforme en oxygène », ajoute le Délégué pour insister sur l’apport de l’arbre dans la préservation de la vie à travers la respiration qui est une fonction vitale également non négociable.
Les efforts conjugués des pouvoirs publics, partenaires au développement et populations.
Il convient de reconnaître qu’en 2018, les pouvoirs publics avec la collaboration de ses partenaires au développement et les populations, ont permis la plantation d’environ 5000 arbres sur une surface d’environ 4000 hectares. Cette opération salutaire continue d’ailleurs de recevoir l’adhésion des acteurs dans la région du Nord du Cameroun.
Les opérations de sensibilisation des populations sont aussi en cours pour que chacun au moins à son niveau puisse mettre sous terre un arbre. Tout cela pour que l’environnement puisse être protégée grâce aux essences d’arbres. Des actions à encourager vivement.
Innocent D.H