En conférence de presse ce jeudi sur les sujets internationaux, le président Macron a annoncé la fin de l’opération Barkhane au Sahel dans le cadre d’une « transformation profonde » de la présence militaire de la France dans la région qui sera désormais concentrée sur la lutte contre les mouvements djihadistes au sein des missions européennes et de l’Organisation des Nations unies (ONU).
Ce qu'Emmanuel Macron a dit sur l'opération "Barkhane"
Le président français, Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi, la fin de l’opération militaire Barkhane au Sahel dans le cadre d’une « transformation profonde » de la présence militaire française dans la région en proie à l’insécurité.
Pour le chef de l’Elysée, l’intervention française ne correspond plus aux réalités du terrain. "La forme de notre présence, celle d'opérations extérieures engageant plus de 5 000 hommes, maintenant depuis plusieurs années, n'est plus adaptée à la réalité des combats", a-t-il expliqué.
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Emmanuel Macron assure que la France est au sahel afin d’aider les pays africains à lutter contre le terrorisme et non se substituer à ces Etats. La décision de la France n’est pas fondée sur les derniers développements politiques au Mali et au Tchad, à en croire le Président français.
Il s’agit ainsi d’une nouvelle étape dans le bras de fer entre Bamako et Paris, relèvent certains observateurs avertis. Rappelons que l'hexagone a suspendu la semaine dernière ses opérations militaires avec l’armée malienne juste après le deuxième coup d’Etat du Colonel Assimi Goita, devenu chef de la transition. Des indicateurs qui ne trompent pas, mais plutôt permettent de lire le signe des temps par rapport à l'influence française qui semble disparaitre dans le Sahel.
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Propos tenus ce Lundi devant les Journalistes de France 24 et Rfi : « Nous aurions souhaité, dans le cadre de la coopération avec l’armée française, avoir de meilleurs résultats que nous n’en avons. Cet échec relatif, c’est notre échec à tous, l’échec de l’ensemble de la coalition ».
Un retrait partiel n’est pas « un abandon »
Interrogé sur un possible retrait partiel de la force Barkhane, Mohamed Bazoum a assuré qu’il ne ressentirait « pas cela comme un abandon de la part des Français ».
« Ce qui nous importe nous c’est une certaine présence des forces aériennes françaises qui, de mon point de vue, sera garantie quels que soient les effectifs français qui seront présents », a-t-il ajouté.
La force Barkhane comprend des troupes déployées au sol mais aussi un important volet aérien, avec trois drones Reaper, 7 avions de chasse et 20 hélicoptères, selon les derniers chiffres de l’état-major français. Forte de 5.100 hommes, elle intervient au Mali et chez ses voisins sahéliens, dont le Niger, contre les djihadistes.
50 soldats tués au combat depuis 2013
En France, cet effort militaire de longue haleine au Sahel suscite des interrogations croissantes, notamment dans l’opinion, alors que 50 soldats ont été tués au combat depuis 2013.
Mi-février, lors d’un sommet à N'Djamena avec les partenaires du G5 Sahel, Emmanuel Macron avait annoncé que Paris ne comptait pas réduire « dans l’immédiat » les effectifs de Barkhane. Il avait toutefois esquissé une stratégie de sortie, à la faveur de renforts européens prêts à les rejoindre.
« Un retrait partiel de la France, dans la mesure où elle maintiendrait le dispositif aérien, n’aura pas de grand effet sur le cours de la situation et sur le rapport de force », a expliqué Mohamed Bazoum, estimant que l’impact serait « davantage symbolique et politique qu’opérationnel ».
Le chef de l’Etat nigérien a par ailleurs écarté tout dialogue avec les djihadistes, estimant que la situation de son pays était différente de celle du Mali. « Nous ne pourrions pas envisager quelque dialogue que ce soit dans la mesure où il n’y a pas un seul chef djihadiste nigérien, une seule base de djihadistes sur notre territoire », a-t-il justifié.
N.R.M