Quatre employés de la microfinance la Régionale sont soupçonnés d’avoir mis en place un système de fraude ayant permis le retrait frauduleux de 508 millions de FCFA des caisses de La Régionale.
Au Tribunal de Grande Instance (TGI) du Mfoundi où l’affaire est enrôlée, la prochaine audience est fixée au 21 mai 2019. Elle tournera autour de l’audition des autres témoins de l’accusation. La dernière audience tenue le 16 avril, a connu le passage devant la barre d’Alexandre Komje, le directeur général adjoint (DGA) de La Régionale.
Il est le premier témoin de l’accusation à être entendu dans cette affaire qui oppose ladite microfinance à quatre de ses ex-employés, ainsi qu’un client. Il s’agit, renseigne l’hebdomadaire Kalara en kiosque le 29 avril 2019, de Moukouri Mpondo, ex-chef du département contrôle permanent ; Roger Ayongwa, ancien chef d’agence du Mfoundi ; Xavier Belibi Nomo, sous-directeur de la comptabilité et Evariste Ngassa Yamake, chef département informatique. M. Nsangou Njile, également mis en cause, était quant à lui, client de La Régionale.
Ils sont poursuivis pour abus de confiance aggravée, introduction et suppression sans droit des données informatiques. A l’exception de M. Ayongwa, tous les autres accusés sont écroués à la prison centrale de Kondengui. Ils sont accusés d’avoir, entre 2013 et 2017, mis sur pied un système qui permettait des retraits frauduleux effectués à la caisse et au niveau des guichets automatiques.
« En effet, le premier mode opératoire consistait pour le gang à créer normalement un compte en déposant 10 000 FCFA exigés. Par la suite, un montant de 20 millions de FCFA était transféré dans ledit compte qui donnait lieu à un retrait effectué par les membres du gang. Les retraits litigieux se faisaient à la caisse ou au guichet automatique à travers les cartes magnétiques créées pour les besoins de la fraude. Une fois l’argent entièrement retiré, le compte était ensuite supprimé dans le fichier informatique de la microfinance », rapporte le journal Kalara.
S’agissant du client, M. Nsangou, il a été découvert que le compte d’épargne créé à son nom, subissait des retraits supérieurs au montant épargné. De cette manière, 508 millions de FCFA ont été retirés des caisses de La Régionale. La supercherie a été mise en lumière grâce au travail de l’expert Delta qui a créé le logiciel que l’entreprise utilise.
Selon les dires du DAG de La Régionale, M. Komje, les accusés auraient tenté de corrompre l’archiviste pour que ce dernier détruise les pièces se rapportant aux comptes querellés. Mais ces derniers plaident non coupables.
Source : Actu Cameroun
Dans son avis au public, le liquidateur désigné en décembre 2018, puis installé le 29 janvier 2019, « invite tous les créanciers au calme, tout en les informant que la procédure en vue de la production de leurs créances est ouverte » depuis le 28 février 2019 nous apprend le site d’information investir au Cameroun.
Pour rappel, Crédit Mutuel avait été placé sous administration provisoire en décembre 2016, à cause des difficultés financières constatées dès le mois d’octobre. En effet, dès ce mois-là, les clients avaient constaté la fermeture des guichets de cette institution financière, qui comptait parmi ses clients de nombreux commerçants des marchés de Yaoundé, Douala et Bafoussam.
Une note signée de la direction générale informait alors les clients de ce que l’institution financière faisait face à de « fortes tensions de trésorerie », suite à des retraits massifs de fonds eux-mêmes consécutifs à ce que la direction générale appelait « rumeurs malveillantes » au sujet de la faillite du Crédit Mutuel.
Selon des sources proches de cette structure financière, cette situation de crise survenait après le décès du promoteur, Joseph Njeunou. Une disparition qui avait fait naître des dissensions entre les membres de la famille du défunt et ses partenaires financiers dans l’affaire, chaque partie voulant prendre le contrôle du Crédit Mutuel. Mis au parfum de ces tiraillements, certains clients importants de cet établissement de microfinance avaient aussitôt effectué des retraits massifs, laissant les caisses de la société exsangues.
La situation au Crédit Mutuel vient rappeler la fragilité des institutions de microfinance au Cameroun, pays qui compte plus de 400 structures de ce type, selon les statistiques du ministère des Finances. A l’instar de Cofinest, Comeci, City Trust Credit Fund, Crédit du Golfe ou encore Fiffa, qui ont fait faillite ces dernières années, ces structures souvent dirigées comme des épiceries finissent souvent par fermer boutique au bout de quelques années de fonctionnement, laissant leurs clients dans le désarroi.
Afin d’inverser cette tendance et de mieux encadrer la gestion des établissements de microfinance dans la zone Cemac, la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) a adopté en 2018 un nouveau règlement régissant l’activité de microfinance, auquel les établissements assujettis doivent se conformer au plus tard en 2020.
Ce nouveau dispositif règlementaire, mis en place au regard de la «nécessité de structurer cette activité en plein essor, en vue de faciliter une supervision plus efficace», selon les explications de la Cobac, est plus rigoureux en matière de contrôle, de gestion, de profil des dirigeants et de constitution du capital minimum.
De l’avis de nombreux experts, ce dispositif pourrait conduire à la fermeture de nombreuses institutions de microfinance dans la sous-région, les nouvelles règles édictées par la Cobac ne pouvant être suivies par tous les acteurs, parmi lesquels on recense beaucoup d’aventuriers.
Source : Investir au Cameroun