Des heurts ont éclaté, mercredi 12 juin, à Hong Kong, où des dizaines de milliers de personnes étaient rassemblées aux abords du Conseil législatif, le Parlement local, pour protester contre un projet de loi sur les extraditions qui faciliterait le transfert de suspects en Chine afin qu'ils y soient jugés.
Les affrontements ont éclaté peu après l'expiration du délai que les manifestants avaient donné au gouvernement pour retirer son texte de loi. Des protestataires se servant de parapluies comme de boucliers tentaient de se rapprocher des policiers anti-émeutes protégeant le siège du Parlement et des projectiles ont été lancées contre les policiers, selon les images de la chaîne i-Cable et des journalistes de l'AFP. En retour, la police a fait usage de gaz lacrymogène, de gaz au poivre et de matraques pour repousser la foule des manifestants vêtus de noir, pour la plupart des jeunes gens et des étudiants.
Devant la forte mobilisation, les autorités pro-Pékin avaient annoncé, plus tôt dans la journée, le report de l'examen du projet de loi controversé. Le président du Conseil législatif (LegCo, Parlement hongkongais) a déclaré dans un communiqué que la réunion durant laquelle les députés devaient examiner le texte en deuxième lecture aurait lieu "à une date ultérieure".
Barricades et grève
Les milliers de protestataires s'étaient réunis pour encercler les bâtiments du gouvernement dans le centre de l'île de Hong Kong et paralyser la circulation pour exiger le retrait du projet soutenu par Pékin. Les rangées de policiers anti-émeutes déployées pour l'occasion, portant pour bon nombre d'entre eux des masques, des casques et des lunettes de protection, étaient bien moins nombreux que les protestataires.
Comme en écho à l'immense mouvement pro démocratie de l'automne 2014 qui avait paralysé des quartiers entiers de la mégapole pendant plus de deux mois, les manifestants ont envahi des voies principales de circulation du centre-ville à l'aide de barrières métalliques. Certains protestataires ont arraché des pavés sur les trottoirs.
Innocent D H.
La Vice présidente et actuelle dirigeante du MRC a accepté cet après midi de vendredi 7 juin 2019, à quelques heures de la marche du 08 juin, nous accorder une interview où elle rassure les militants sur son état d’esprit.
Le régime de Yaoundé veut-il déstabiliser le MRC ?
Au – delà de vouloir détruire le MRC, l’objectif à mon avis est d’envoyer un message fort à tous ceux qui tenteraient de s’opposer de manière réelle à ce régime comme en février 2008 (ndlr période des émeutes de la faim, fortement réprimés par le gouvernement). Le régime utilise la terreur pour influencer la population, distiller la peur et les empêcher de penser un seul instant à revendiquer leurs droits et leurs libertés. Donc, au-delà de détruire le MRC, ce qui est leur objectif principal,
Puisqu’en mettant aux arrêts ces leaders du parti et ces grands nombre de militants, il est question de déstabiliser le parti. D’ailleurs ils poursuivent avec leur intention de suspendre le MRC de la vie politique camerounaise. Et cela se suit de menaces comme nous en recevons tous les jours de la part des membres de ce régime.
Maintenez- vous les manifestations ?
Le MRC est un parti de paix, et je suis moi-même partisane de la paix. Parvenu à ce stade nous n’avons plus d’autre choix que de continuer avec ces manifestations.car c’est le seul moyen de défendre nos droits fondamentaux. Le régime espérait qu’on se résigne, mais c’était sans compter avec notre détermination. Donc les troupes sont prêtes pour cette manifestation, il n’est pas question pour moi de les arrêter.
Avez – vous peur d’être arrêtée au cours de ces marches ?
(Rire) Ecoutez, le sentiment de peur est un sentiment normal. C’est d’ailleurs le sentiment des personnes intelligentes. Si vous n’avez pas peur ‘est dire que vous n’êtes pas conscient de la situation, de ce qui se passe en ce moment. Il faut surmonter le sentiment de peur pour atteindre les objectifs qui nous sont assignés. Si on demeure dans la peur, la peur paralyse, elle empêche la réflexion, elle empêche l’action. Ce n’est pas qu’on va s’enfermer dans la peur, non non !
Si un éminent professeur de Droit comme Maurice Kamto, mondialement reconnu a pu être interpellé et incarcéré en violation flagrante de la loi et de ses droits, qui suis-je pour espérer être à l’abri ? Au Cameroun aujourd’hui, aucun citoyen n’est protégé par la loi. Les marches devraient être encadrées, ni réprimées par les forces de l’ordre car c’est ce que prévoit la constitution. Nous on fera ce qu’on doit faire avec ceux qui veulent travailler. Et je cris que par la grâce de Dieu on y arrivera.
Stéphane NZESSEU
Des témoins ont indiqué à nos confrères de l’AFP qu’ils « entendent des bruits de coups de feu et qu’ils voient de la fumée s'échapper de la zone de sit-in… ».
Un autre résident affirme avoir vu les forces en uniforme de police tenter d'expulser les manifestants d'une rue près du sit-in.
Le bilan provisoire, établi par le comité central des médecins soudanais, proche du mouvement de contestation, fait état de deux morts et plusieurs blessés.
Depuis le 6 avril, des milliers de manifestants campent devant le siège de l'armée à Khartoum. Après avoir demandé le soutien des militaires contre le président Omar el-Béchir, ils réclament désormais le départ du pouvoir des généraux qui avaient évincé le chef de l'Etat le 11 avril.
Des négociations entre les deux camps visant à former un Conseil souverain, censé assurer la transition politique pour trois ans, ont échoué le 20 mai et le Conseil militaire a multiplié depuis les mises en garde à l'encontre du mouvement de contestation.
Il a notamment dénoncé des débordements autour du sit-in, les qualifiant de « menace pour la sécurité et la paix publiques et promettant d'agir avec détermination face à cette situation ».
L’Association des professionnels soudanais (SPA), acteur majeur de la contestation, a condamné ce qu’elle qualifie de « massacre sanglant » en appelant les Soudanais à la « désobéissance civile totale pour renverser le Conseil militaire perfide et meurtrier ».
Elle a également appelé les « révolutionnaires » à descendre dans les rues afin de poursuivre leurs marches de protestation.
Dans sa logique de contestation cartésienne et de refus de gouvernance de l’équipe de Abdel Fattah al-Burhane, chef du Conseil militaire au pouvoir, la SPA accuse les hommes en tenue de planifier de façon systématique et de s'employer à disperser le sit-in pacifique (...) avec une force et une violence excessives.
Il y’a une semaine, le mouvement de contestation avait appelé à une grève générale, à travers le pays et cette dernière avait été observée dans divers secteurs d'activité.
Malgré ce vent qui lui semble défavorable, Abdel Fattah al-Burhane, s'est rendu récemment en Egypte, aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite, trois pays qui n’ont pas manqué de lui donner leur soutien.
Nicole Ricci Minyem
Lors d’une vague de répression visant à la fois l’opposition et le droit de réunion, les autorités camerounaises ont interdit une semaine de manifestations prévue par le parti d’opposition Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).
Le 5 avril, le ministère de l’Administration territoriale a publié un communiqué de presse interdisant les manifestations entre le 06 et le 13 avril et accusant le MRC de déstabiliser le pays. Le ministre, Atanga Nji, a également accusé le MRC d’avoir joué la provocation en choisissant d’organiser des manifestations le 6 avril – date anniversaire de la tentative de coup d’État de 1984 qui avait voulu renverser le président Biya.
Cette mesure s’inscrit dans une tendance grandissante au Cameroun. Depuis fin 2016, le gouvernement a bloqué à plusieurs reprises des manifestations antigouvernementales pacifiques en ayant recours à la force, aux arrestations arbitraires et aux détentions de manifestants. En janvier 2017, le ministre de l’Administration territoriale a interdit les activités du Consortium de la société civile anglophone du Cameroun (CACSC), une éminente organisation de la société civile qui œuvre dans les régions anglophones, où la situation est explosive.
Cette interdiction des manifestations du MRC survient alors que le dirigeant du parti, Maurice Kamto, va comparaître demain devant le tribunal, aux côtés de six autres membres et sympathisants du MRC, pour entendre sa décision sur leur requête d’Habeas Corpus. Kamto et ses six coaccusés font partie de 200 personnes arrêtées le 26 janvier, suite à des manifestations pro-MRC dans plusieurs parties du Cameroun.
On s’attend à ce que la cour d’appel de Yaoundé confirme la décision prise en première instance de maintenir Kamto en détention en attendant son procès. Le 02 avril, les avocats qui le défendent ont quitté la salle du tribunal pour protester contre la décision de tenir le procès à huis clos.
L’interdiction par le gouvernement des manifestations du MRC est un véritable pas en arrière pour le Cameroun et devrait être levée sur le champ. Au lieu d’interdire la dissidence et d’emprisonner les opposants, le gouvernement devrait respecter les principes démocratiques et autoriser les manifestations pacifiques.
Félix Swaboka