Pendant quarante jours, le mot d’ordre dans la quasi majorité des églises est : Jeûne – Prière – Partage – Réconciliation
Cependant, bien que ses vertus soient de mise chez tous les chrétiens, il existe quelques particularités. C’est ainsi qu’au sein de l’église catholique par exemple, nombreux sont ceux qui se sont rendus dans les chapelles ce Mercredi pour prendre la cendre.
Selon l’Abbe Kisito, curé de la paroisse St Jean de Mvog Ada, « Ce mercredi de cendre marque la période de restriction mais plus encore, le signe de croix apposé sur le front signifie : Homme, souviens toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière… ».
Mais encore : « Les Cendres se rattachent à plusieurs phases de la relation du croyant au Christ : La condition vulnérable de l'homme, en d'autres termes sa faiblesse, sa vanité et sa propension à commettre des pêchés- La prière intense de l'homme à Dieu pour que ce dernier lui vienne en aide - La résurrection à laquelle participe tout homme dans le cadre du "triomphe du Christ… ».
Le jeûne pendant le Carême
Certains pensent que les règles du jeûne du Carême ont perdu de leur vigueur au fil des années, y compris chez les chrétiens. Il s'agit encore pour les plus pratiquants de moins se nourrir et de se limiter à des aliments maigres (un repas par jour, frugal, à base de pain et de riz par exemple). A défaut, ils peuvent aussi se priver d'aliments représentant leurs pêchés mignons et faisant appel à leur gourmandise. Avant de démarrer cette parenthèse de frugalité sur plus d'un mois, la tradition religieuse veut que les réserves de nourriture soient vidées pour éviter le gaspillage : crêpes, beignets et autres douceurs sont ainsi dévorées au moment du Mardi Gras, la veille du début du Carême.
Le jeûne du Carême se rattache aussi à une abstinence autre que strictement alimentaire : cigarette, alcool, café, Smartphones ou autre écrans... Bref, les « efforts » doivent aussi concerner les addictions du quotidien.
Objectif pour les pratiquants ?
Consacrer davantage de temps aux autres. Des efforts qui prennent fin avec la Semaine Sainte, qui commémore pour les croyants la Passion du Christ.
Pourquoi mange-t-on du poisson le vendredi ?
La question de la viande est particulièrement importante pour les catholiques pratiquants pendant le Carême, la pratique d'une consommation limitée voire nulle de viande s'étant installée dans certains foyers au fil du temps. Le poisson est donc apparu comme une alternative pendant cette période de privation, bien que cette pratique ne soit liée à aucune règle formelle. Le Vendredi Saint étant une date particulièrement importante dans cette privation, l'interdiction de la viande en souvenir du jour de la crucifixion et la consommation de poisson s'y sont souvent imposées. La pratique dépasse d’ailleurs le Vendredi Saint et certains foyers ont pris pour habitude de remplacer la viande par le poisson chaque vendredi. Un usage qui demeure courant dans de nombreuses familles – y compris peu ou pas pratiquantes.
Le poisson a d'ailleurs une place symbolique importante chez les catholiques depuis le début de la chrétienté. Il rappelle la vie et l'abondance promise par le Christ, qui a d'ailleurs joint le geste à la parole en multipliant les poissons lors de l'épisode de la Bible dit de la « Multiplication des pains ». Le poisson est aussi convoqué dans un autre épisode du Nouveau testament, celui de la « Pêche miraculeuse ».
Cependant, à la question de savoir si ces bonnes résolutions ne concernent que les quarante jours de carême, nombreux sont les chrétiens qui ne peuvent apporter une réponse « satisfaisante ». Ils ne parviennent pas à intégrer que Jeûne – Prière – Partage – Réconciliation sont des qualités que requièrent la vie de tous ceux qui se revendiquent le statut de chrétien.
Nicole Ricci Minyem
Le mariage est l’alliance entre un homme et une femme unis par un même amour. Dans la religion catholique, le mariage est un sacrement. Il est l’expression de l’amour d’un homme pour une femme et ce à l’image de l’amour de Dieu pour l’humanité. C’est un engagement pris devant l’Etat mais aussi devant Dieu. La dignité de cet engagement s’articule sur les quatre piliers que scelle l’échange des consentements. Notamment, la liberté, la fidélité, l’indissolubilité et la fécondité. Mais comment comprendre qu’une religion qui tienne autant en estime le rituel du mariage regorge d’autant de fidèles qui optent pour le « vient on reste » ?
D’après les analyses de Madame KOPA Lucile, les catholiques représentent 57,9 % de personnes vivant en union libre au Cameroun. Soit bien plus que les protestants et les autres obédiences religieuses exerçant sur le territoire camerounais.
La première explication peut résider dans le principe du proportionnel. En effet, la religion catholique étant la plus représentative sur le territoire camerounais. La carte religieuse du Cameroun présente une dominance chrétienne soit 70 % environ dont près de 40 % (26 % de protestants, 0,5 % d’Orthodoxe et 4 % des autres obédiences chrétiennes). La lecture de ces données statistiques donne de comprendre pourquoi les catholiques peuvent occuper la tête du hit parade des personnes vivants en union libre.
Seulement, la question de la proportion n’explique pas pourquoi les chrétiens catholiques vivent maritalement et refusent ou n’arrivent pas à franchir les pas.
Il faut aller chercher dans les pratiques et les exigences qui entourent l’accès au sacrement de mariage dans les communautés catholiques. D’abord une lourde documentation pour constituer le dossier administratif. Il s’agit d’un extrait de l’acte de naissance des deux époux, daté de 2 ou 3 mois avant le mariage. Pensez donc à bien calculer le moment où vous allez en faire la demande. Les dates et lieux de baptême des deux époux. Si l’un des deux n’est pas baptisé, la paroisse demandera une dispense à l’évêque. Les coordonnées des témoins seront nécessaires, il faudra renseigner leur nom, prénom et lieu d’habitation. Le certificat de mariage civil remis par le maire lors de la cérémonie à la mairie est obligatoire. Un mariage à l’église ne pourrait être officialisé sans le mariage civil.
Des obligations administratives qui constituent des entraves pour les populations catholiques dont le plus grand nombre est en zone rurale.
Par ailleurs, il faut ajouter les coûts onéreux des prestations des prêtres. Des prix qui varient selon les prêtres et les paroisses. Une charge de plus que ne sont pas souvent prêts à supporter les candidats au mariage. Ils choisissent de se réfugier dans l’union libre, attendant patiemment le jour où ils auront un peu d’argent pour payer les aérés de deniers de culte et autres frais obligatoires auprès du prêtre.
Stéphane Nzesseu
La chapelle de la paroisse Saint Jean Marie Viane de Ngalbidjé s'est avérée étroite ce dimanche à l'occasion de la commémoration de l'entrée triomphale de Jésus Christ à Jérusalem. Le dimanche des rameaux puisqu'il s'agit de cette fête de l'Église, a connu une forte mobilisation des Chrétiens venus communier entre frères et soeurs en Christ, surtout en cette période de carême marquée par un appel au renforcement de la foi appuyé sur l'amour du prochain.
Tout commence par une procession à l'esplanade avant de la chapelle, suivie de la bénédiction des rameaux par Mon seigneur Antoine Talou, évêque émérite. Le moment était aussi opportun de procéder à la lecture du texte de Luc constituant l'évangile. Les fidèles ont pu revivre dans cette lecture " les grands moments de l'accueil que le peuple de Jérusalem avait réservé au Fils de l'homme, il y a plusieurs siècles ", à en croire les explications du célébrant.
Après l'écoute de l'évangile plein de messages, les fidèles vont rejoindre la chapelle. Là bas, la lecture minutieuse de la passion du Christ va captiver plus l'attention. Vient alors le moment de l'homélie. L'officiant va inviter les chrétiens surtout les jeunes à cultiver la vertu de l'humilité à l'image de Jésus Christ, s'inspirant du livre d'Esaïe dans son chapitre 50, du verset 4 à 5 faisant l'objet de la première lecture, et la lettre de Saint-Paul Apôtre aux Corinthiens, fil conducteur de la deuxième lecture.
Il est à préciser que la commémoration s'est déroulée dans un contexte particulier marqué par la rencontre zonale des jeunes dont la paroisse de Ngalbidjé a servi de cadre. Monseigneur Antoine Talou a invité les fidèles à faire montre de beaucoup d'engagement pendant la semaine sainte dont le dimanche des rameaux vient de donner le ton.
Innocent D.H