Le Cameroun est une cible privilégiée du groupe Boko Haram, qui se fait désormais appeler Etat islamique en Afrique de l'Ouest. Depuis plusieurs années, l'Extrême-Nord du pays a connu près de 50 attentats-suicides. La population a dû s'habituer à vivre avec la menace permanente de nouvelles attaques.
Dans un rapport publié en août 2018, l’ONG International Crisis Group indiquait que le groupe Boko Haram était "affaibli" – certains hauts gradés de l’armée camerounaise envisageant même la fin du conflit en 2020 – mais qu’il constituait "toujours une menace" dans la région de l’Extrême-Nord.
Le pays mise désormais mise désormais sur la justice et la bonne gouvernance des communautés pour lutter contre le terrorisme dans l’Extrême-Nord. Ce sont 24 participants dont des administrateurs civils, des inspecteurs des affaires sociales, des magistrats municipaux, des autorités traditionnelles et religieuses, et des acteurs de la société civile, auxquels s’ajoute une dizaine d’experts locaux et internationaux qui prennent part à une session de formation depuis mardi dernier à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) de Yaoundé où ils sont outillés sur le thème: «La bonne gouvernance dans la gestion du terrorisme».
Il est question de leur fournir des stratégies qui prennent en compte le bien-être des populations. Une initiative qui est le fruit de la coopération entre l’Enam et le Global Center On Cooperative Security (Global Center), rapporte Cameroon Tribune.
L’objectif, appredn-on, est d’améliorer la justice et la bonne gouvernance des communautés face aux activités terroristes notamment dans la région de l’Extrême-Nord. Concrètement, il s’agit de parfaire les compétences et les connaissances des participants, et de leur fournir des outils de collaboration entre les administrateurs civils et les magistrats. Ceci dans la logique de s’appuyer sur la stratégie préventive à long terme au travers d’une meilleure administration de la justice.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée sous la présidence de Pierre Essomba, secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale qui a souligné qu’il revient à ces acteurs de premier ordre, la charge de rétablir l’équilibre sociétal en amont par la pratique par une juste application des recommandations qui seront faites à l’issue des travaux ce jour.
« La performance des institutions publiques est vitale pour les populations, qui dépendent des services fournis par l’Etat. C’est pourquoi nous devons améliorer la prestation de services pour éradiquer la pauvreté», a rappelé Bertrand Pierre Soumbou Angoula, le directeur général de l’Enam. Les travaux sont placés sous la coordination de David Abouem à Tchoyi, ancien haut commis de l’Etat et consultant.
Otric N.