Alors que les commentaires vont bon train et les accusations fusent de toute part suite à l’accident mortel qui a brusquement arraché à la vie deux jeunes dames à Makak, la société qui exploite le réseau ferroviaire du Cameroun explique les circonstances de ce drame dans un communiqué.
La quintessence du communiqué
« En date du 27 mars et en totale violation des règles élémentaires de sécurité, le conducteur d’un véhicule de marque Toyota châssis numéro 042109 s’est immobilisé de manière incompréhensible sur la voie ferrée au passage à niveau du PK 191+750 après avoir pourtant ralenti à l’approche du train H006 avant de s’engager brusquement.
Le conducteur de la locomotive qui klaxonnait avec insistance depuis la distance réglementaire a alors engagé le freinage d’urgence, mais n’a malheureusement pu éviter l’impact avec le véhicule dont les vitres étaient complètement fermées.
A la suite de cet acte qui a causé des pertes en vies humaines et des dégâts sur la voie ferrée une enquête a été ouverte par les autorités compétentes.
Le Directeur Général de Camrail rappelle aux usagers la nécessité de respecter scrupuleusement les règles de sécurité aux passages à niveau et les invite à davantage faire preuve de civisme… ».
Un comportement de chauffards
Voilà un accident qui vient remettre au devant de la scène, le comportement de ces jeunes gens qui font la ligne Yaoundé – Makak. Au-delà des mauvais propos dont certains semblent avoir adopté comme identité personnelle, tous ceux qui empruntent ces petites voitures sont unanimes sur le fait que les chauffeurs ne sont nullement respectueux du code de la route.
Témoignage des personnes ayant vécu l’accident
« Ce passage à niveau a une visibilité de 100 mètres de part et d’autre de la voie. Ce chauffeur qui est indemne alors que les familles des trois victimes peinent à se remettre de ces pertes tragiques était conscient de faire courir les risques à ses clientes qui, malheureusement revenaient elles aussi des obsèques d’un proche ».
« On ne le dira jamais assez, il faut moraliser ces chauffards. Le jeune homme assassin, ne l’appelons pas autrement a bien trouvé des motocyclettes arrêtés qui attendaient que le train qui s’était déjà annoncé passe ;
Il a voulu faire les gros bras en passant en force, la locomotive l’a cogné alors que le devant de la voiture était passé. La visibilité est si bonne à cet endroit…de là, on voit presque la gare de Makak ».
Au niveau des virages qui par exemple jonchent ce tronçon, « il faut toujours retenir son cœur parce qu’ils ne prennent même pas la peine de klaxonner, ils ne tiennent pas compte du fait qu’une autre voiture peut venir en face, sans parler des motos ».
Nicole Ricci Minyem
Survenu le 21 octobre 2016, près de la gare d'Eséka sur la ligne de Douala à Yaoundé au Cameroun, l’accident de train d’Eséka a officiellement fait 79 morts et des centaines de blessés. Il s’agit de l’accident ferroviaire le plus meurtrier qu’ait connu le Cameroun. Face à cette catastrophe sans précédent, le président Paul Biya avait offert une enveloppe supplémentaire d’un montant d’un milliard aux victimes. Et la semaine dernière, certains récipiendaires sont entrés en possession de leur dû. Ayant reçu 79.300F, l’artiste Koppo a écrit une lettre à Paul Biya pour lui faire un compte rendu tour en déplorant le système.
Vendredi 09 août 2019, les 800 victimes blessées de l’accident ferroviaire d’Eséka ont reçu leurs chèques d’indemnisation à Yaoundé, la capitale. Après ce passage certains n’ont pas voulu garder pour eux ce qu’ils ont reçu. C’est le cas de l’artiste Koppo qui, dans un ton ironique mais indiscret a tenu à informer Paul Biya de la situation à travers une missive sur son mur Facebook.
« Popol, moi aussi je ne savais pas que c'est comme ça que tu allais faire. »
« Lopère ça dose ? Nous on est là. C'est Vendredi soif avant les fériés de la semaine prochaine. Tu seras où ? S'il y a Présidentielle position du mouton nessa je te représente ? Comment vont Ma'a CHAN ? Junior, Brenda et Frank mon bon gars que je ne makam même plus beaucoup depuis un moment ? »
Par la suite, Koppo a dit vouloir informer le président de la situation et le remercier. « Je t'écris une énième fois pour te tenir au courant d'un way. Car la version officielle dit qu’on ne te dit pas tout et que c'est pour ça qu'on risque encore loss l'organisation de la CAN. Bref.... On nous a enfin distribué ton milliard là. Celui qu'on waitait depuis près de 3 ans là. Comme je tenais à ne pas être seulement le genre de neveu qui se plaint ; je te tiens donc au jus Tonton ; oups à la bière. J'ai reçu 79.300f CFA comme tu vois là. Merci beaucoup. Ça va me helep pour les Rentrées Colères Papa.»
Mais, l’artiste dans sa lettre, décrit les « manigances » de l’entourage du président. « Sauf que vraiment hein, dis à tes combis là de ne pas souvent gnang ton nom au prix de l'eau du haricot comme ça. 80 kolos ? Tout Un Président de la République. Non Lopère ; c'est VALSERO qui a raison : Ils disent défendre le Lion mais ils n'ont qu'un rêve c'est tuer le Lion. J'estime que tu n'es pas n’importe qui. Que tu es la courroie directe de Dieu lui-même. Que tu es la force de son Secrétariat dans nos 475.000 kilomètres carrés périmétriques. Alors, on ne peut pas déifier ta fonction quand tu dois nous barrer les routes en komotant. Te diviniser plus que Jésus et la Sainte Vierge Marie dans les bureaux et maisons, et te faire poser des actes attribuables au commun des concitoyens. Non Lopère.
Tes amis te ndem. Parce que ce que j'ai reçu comme manifestation de compassion de certains de tes administrés et sujets vaut 10 fois, 100 fois ton geste. Et eux ils n'ont pas de caisse de souveraineté. Ils dépendent même de l'humeur ou de la notation de beaucoup de gens entre eux et toi. Mieux tu restais avec. J'ai tcha parce que ça ne me laisse pas mais vraiment. Yeussh (…) »
« Et je suis fatigué de te speak sur Facebook. Sans oublier que je n'ai pas confiance en tes faux combis là dion. Ils ont vendu la honte aux chiots : aux enchères. Trois ans pour repartir 1 milliard et gâter ton nom. TSUIPS. »
Danielle Ngono Efondo
Hier 22 mai, l’hôtel Hilton a abrité la cérémonie de remise du tout premier prix Orange du livre en Afrique. L’initiative était de la fondation Orange, en partenariat avec le ministère des Arts et de la Culture. Le prix lancé en octobre 2018, vise à valoriser les talents littéraires africains et l’édition locale. Le lauréat du « Prix Orange digital du livre » 2019 a été de ce fait Franck Foute, jeune écrivain et par ailleurs journaliste, correspondant au Cameroun du site Internet « Jeune Afrique ».
« Ce jour que je n’oublierai jamais », est un roman dans lequel Franck Foute, raconte l’accident de train au lourd bilan survenu à Eséka le 21 octobre 2016. Notons ici qu’il fait partie des rescapés du terrible accident ferroviaire sur le tronçon Yaoundé-Douala. Très ému de recevoir ce prix, le jeune journaliste n’a pas caché son émotion. « Je suis extrêmement content d’avoir reçu ce prix. C’est une preuve que les victimes de la catastrophe d’Eseka n’ont pas été oubliées, et c’est à elles que je dédie ce prix », a-t-il déclaré à la presse.
Notons qu’en plus d’une dotation de six millions cinq-cents milles FCFA (6 500 000) soit 10 000 euros, Franck Foute bénéficiera d’une campagne de promotion de son ouvrage.
Organisée avec l’appui du ministère des Arts et de la Culture, cette cérémonie d’envergure intervient au moment où la Fondation Orange fête ses dix ans d’existence au Cameroun. Décennie au cours de laquelle elle s’est engagée dans trois domaines de mécénat à savoir : l’éducation, la santé et la culture. En lien avec le cœur de métier d’Orange, La Fondation Orange souhaite, dans ces trois domaines, mettre le numérique au service des populations telles que les jeunes en difficulté scolaire ou sans qualification, les femmes en situation précaire et les personnes avec autisme afin de leur permettre de mieux s’intégrer dans la société. Elle contribue à la démocratisation de la culture à travers son engagement en faveur de la musique vocale, de l’écriture et de la lecture.
Félicitations Franck Foute !
Danielle Ngono Efondo