Les revendeurs évoquent la crise socio-politique dans les régions anglophones pour justifier cette pénurie.
Depuis déjà deux mois, la tomate en fruit manque sur les étals des marchés dans la ville de Bertoua. Du fait de la situation dans les ménages pour essayer de contourner la situation, on a aujourd’hui recours à la tomate en sachet. Les vendeuses en détail à cause de la pénurie sont contraintes de revoir à la hausse leur prix de vente, parce que leur prix d’achat n’est plus aussi le même. «Nous achetons un cageot de tomates de Foumbot à 15 000 FCFA et nous le revendons à 22 000 FCFA. En réalité ça ne nous pose pas de problème parce que nous vendons tout ce que les grossistes nous imposent», déclare Beatrice Mfegue dans le numéro N° 2803 du quotidien Le Jour. Un autre vendeur indique qu’ils passent leurs commandes à l’Ouest et au Sud-Ouest. Cependant ils doivent attendre d’être livrés par leurs fournisseurs.
A la question de savoir ce qui justifie cette pénurie, les vendeurs pointent du doigt la crise socio-politique qui paralyse les deux régions anglophones et affecte aujourd’hui les zones voisines à l’instar de l’Ouest du Cameroun. «Il faut tenir compte de la distance que les produits parcourent pour se retrouver dans la ville de Bertoua. En plus il faut savoir que la crise dans le Sud-Ouest n’est pas de nature à faciliter la tâche car le seul point de ravitaillement n’est que l’Ouest», déclare un grossiste. A l’heure actuelle, les tomates en fruit qui sont présentes sur les comptoirs, ne sont pas de qualité. «Actuellement nous n’avons que des tomates qui nous viennent de Doumbi or ici c’est la saison sèche, non seulement les fruits sont petits, de mauvaise qualité et la quantité ne peut pas satisfaire la demande», affirme une revendeuse.
La situation est quelque peu semblable à Yaoundé. Les seaux de cinq litres chargés de tomates sont dorénavant vendus à 3000 FCFA au lieu de 2500 F. À côté, il y a des tas de composés de six grosses tomates qui coûtent 500 F et trois fruits se vendent à 200 F. Les tas de tomate de 100 F sont rarissimes au marché. Dans certains marchés de la capitale, le prix du cageot de tomates a triplé. Pour en avoir au marché du Mfoundi, il faut désormais débourser entre 13 000 et 13 500 FCFA le cageot qui coutait entre 4500 et 5000 FCFA.
Les ménages les moins nantis sont ceux qui souffrent le plus de cette situation. Lors de la semaine pascale, les revendeurs expliquaient la rareté actuelle des fruits rouges par le fait que, des personnes venant de l’étranger partent s’approvisionner directement en grandes quantités dans les grands bassins de production, qui sont dans les départements du Noun, du Mbam-et-Kim et de la Lékié entre autres.
Liliane N.