Le Président nouvellement élu du Burundi dans un post sur son compte Twitter ce 09 juin 2020 a réagi après l’annonce de la mort subite du Chef de l’Etat Pierre Nkurunziza dans un hôpital du pays. Evariste Ndayishimiye, exprime sa compassion à la douleur de la famille de l’illustre disparu ainsi qu’à l’ensemble des Burundais.
« Je compatis à la douleur de la famille, des militants du CNDD-FDD (le parti au pouvoir) et de tous les Burundais. Il nous laisse un héritage qu’on oubliera jamais et nous allons poursuivre son œuvre de grande qualité qu’il a réalisée pour notre pays, le Burundi », écrit le nouveau Président élu du Burundi M. Ndayishimiye, dans un message publié sur son compte Twitter en kirundi, langue nationale du pays.
Ce général de l’armée devrait prendre le pouvoir le 20 août prochain entre les mains de Pierre Nkurunziza. Hélas, la mort impose plutôt son caractère imprévisible. C’est plutôt le président de l’Assemblée nationale, investit intérimaire qui va assurer la transmission du pouvoir au nouveau Président élu. Après le décès du Président burundais, le Gouvernement a pris un décret instituant un deuil national de 07 jours.
Pour rappel, Pierre Nkurunziza est décédé lundi, 08 juin 2020 à l’hôpital du Cinquantenaire de Karusi, officiellement des suites d’un arrêt cardiaque. Le Président Nkurunziza régentait le Burundi depuis quinze ans. Le pays est le théâtre depuis 2015 d’une violente répression menée par le pouvoir depuis la décision du défunt Président de briguer un nouveau mandat. En 2018, Nkurunziza avait annoncé qu’il ne se présenterait pas pour d’autres mandats présidentiels après avoir modifié la constitution du pays.
Innocent D H
La nouvelle a été rendue publique à travers un communiqué du gouvernement et à travers les informations relayées par de nombreux confrères, l’on a eu la confirmation que le Chef de l’Etat Burundais est passé de vie à trépas de suite d’un arrêt cardiaque dans cette institution hospitalière situé au Centre – Est du pays.
« Le gouvernement du Burundi a annoncé ce mardi « le décès inopiné » de Pierre Nkurunziza, président sortant du Burundi, survenu lundi 8 juin à l’hôpital du Cinquantenaire de Karuzi, à la suite d’un « arrêt cardiaque ».
Dans la nuit de samedi à dimanche, Pierre Nkurunziza « a senti un malaise et s’est vite rendu à l’hôpital de Karuzi pour se faire soigner. Mais si, son état de santé s’est amélioré le dimanche, il a été victime d’un arrêt cardiaque dans la matinée du lundi.
Une réanimation immédiate a été entreprise par une équipe multidisciplinaire de médecins pendant plusieurs heures avec une assistance cardio-respiratoire », précise le gouvernement burundais. Mais « l’équipe médicale n’a pu récupérer le patient… ».
C’est en 2015 qu’il décide de passer la main
C’est au courant de cette année que sa candidature pour un troisième mandat à la tête du pays qu’il dirige depuis 2005 a entraîné une grave crise politique qui a fait au moins « 1.200 » morts et poussé à l'exode quelque « 400.000 » Burundais – Des chiffres avancés par une certaine presse.
Et, c’st Évariste Ndayishimiye - 52 ans, adoubé par son prédécesseur, dont l’investiture est prévu en août prochain pour un mandat de sept ans renouvelable une fois, qui lui a succédé.
Un chrétien convaincu
Pierre Nkurunziza qui s’en va à l’âge de 55 ans est un chrétien évangélique « Born again », et son épouse pasteur.
Des sources proches du couple laissent entendre que depuis l’avènement de la crise sanitaire, ils ont choisi de minimiser sa gravité et ont choisi de s’en remettre à la volonté du Seigneur.
« C'est la bénédiction de Dieu qui est sur les Burundais (...) Toutes ces pandémies sont transmises à travers l'air, mais Dieu a purifié l'air du Burundi », déclarait Pierre Nkurunziza en mai dernier, lors du lancement de trois jours de prières organisées pour remercier Dieu d'avoir épargné le Burundi.
Brève présentation
Pierre Nkurunziza, né le 18 décembre 1964 à Ngozi, est un homme d'État burundais. Ancien chef du principal groupe armé hutu pendant la guerre civile burundaise, il est élu comme nouveau président de la République le 19 août 2005 et réélu en juin 2010 et juillet 2015.
Il préside à la tête du Conseil National pour la Défense de la Démocratie (une formation politique au Burundi).
C’est en 1994 qu’il épouse Denise Bucumi.
Son cursus académique mentionne son passage au sein des institutions universitaires, à l’instar de l’université du Burundi – Campus Mutanga – Campus de l’université du Huve et à l’université du Rwanda…
Nicole Ricci Minyem
Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a annoncé hier mardi 05 mars 2019 avoir été obligé de fermer son bureau au Burundi, après 23 années de présence dans ce pays, à la demande du gouvernement.
L’organisme spécialisé de l’ONU assure que le gouvernement burundais l’a forcé à plier bagage. Ce qui n’est pas surprenant lorsqu'on sait que c’est depuis octobre 2016 que le torchon brûle entre les deux entités.
Cette fermeture intervient aujourd'hui en référence à la demande faite début décembre par le président Pierre Nkurunziza qui avait dit ne plus comprendre l’utilité de ce bureau alors que la situation des droits de l’homme dans son pays s’est améliorée.
“Deux ans après la suspension de la coopération, le 5 décembre de l’année dernière, le gouvernement a demandé la fermeture de notre bureau au Burundi expliquant que le pays a fait des efforts suffisants en matière de mise en place de mécanismes pour la protection des droits de l’homme. Donc l’existence de notre bureau ne se justifie plus”, a expliqué Ravina Shamdasani, porte-parole de l’institution.
Le bureau des droits de l’homme de l’ONU a été ouvert au Burundi en 1995 au plus fort de la guerre civile qui ravageait le pays et qui a fait de nombreuses victimes. Plus de deux décennies plus tard, le gouvernement a estimé que la paix étant revenue, la situation des droits de l’homme n’étant plus la même, voir, s’étant améliorée, la présence de ce bureau sur son sol n’était plus pertinente.
Il faut dire que ce dernier a brillé par des rapports à charge contre le président Pierre Nkurunziza qu’il a régulièrement accusé de graves violations des droits de l’homme depuis la tentative avortée de coup d‘État en 2015. Des rapports que Bujumbura a toujours balayés d’un revers de la main.
Il est à noter que c’est également en octobre 2016 que le Burundi était devenu le premier pays à se retirer de la Cour pénale internationale. Retrait devenu effectif un an plus tard, après l’ouverture d’un examen préliminaire sur des accusations de meurtres, tortures et autres exactions commises dans ce pays suite à la réélection de Nkurunziza en juillet 2015. Lesdites violences auraient fait au moins 1200 morts et déplacés plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, d’après les estimations de la Cour pénale internationale.
Il n’est pas exclu que d’autres pays, africains surtout emboîtent le pas au Burundi tant ces institutions onusiennes des droits de l’homme brillent par une partialité déconcertante.