Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a annoncé hier mardi 05 mars 2019 avoir été obligé de fermer son bureau au Burundi, après 23 années de présence dans ce pays, à la demande du gouvernement.
L’organisme spécialisé de l’ONU assure que le gouvernement burundais l’a forcé à plier bagage. Ce qui n’est pas surprenant lorsqu'on sait que c’est depuis octobre 2016 que le torchon brûle entre les deux entités.
Cette fermeture intervient aujourd'hui en référence à la demande faite début décembre par le président Pierre Nkurunziza qui avait dit ne plus comprendre l’utilité de ce bureau alors que la situation des droits de l’homme dans son pays s’est améliorée.
“Deux ans après la suspension de la coopération, le 5 décembre de l’année dernière, le gouvernement a demandé la fermeture de notre bureau au Burundi expliquant que le pays a fait des efforts suffisants en matière de mise en place de mécanismes pour la protection des droits de l’homme. Donc l’existence de notre bureau ne se justifie plus”, a expliqué Ravina Shamdasani, porte-parole de l’institution.
Le bureau des droits de l’homme de l’ONU a été ouvert au Burundi en 1995 au plus fort de la guerre civile qui ravageait le pays et qui a fait de nombreuses victimes. Plus de deux décennies plus tard, le gouvernement a estimé que la paix étant revenue, la situation des droits de l’homme n’étant plus la même, voir, s’étant améliorée, la présence de ce bureau sur son sol n’était plus pertinente.
Il faut dire que ce dernier a brillé par des rapports à charge contre le président Pierre Nkurunziza qu’il a régulièrement accusé de graves violations des droits de l’homme depuis la tentative avortée de coup d‘État en 2015. Des rapports que Bujumbura a toujours balayés d’un revers de la main.
Il est à noter que c’est également en octobre 2016 que le Burundi était devenu le premier pays à se retirer de la Cour pénale internationale. Retrait devenu effectif un an plus tard, après l’ouverture d’un examen préliminaire sur des accusations de meurtres, tortures et autres exactions commises dans ce pays suite à la réélection de Nkurunziza en juillet 2015. Lesdites violences auraient fait au moins 1200 morts et déplacés plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, d’après les estimations de la Cour pénale internationale.
Il n’est pas exclu que d’autres pays, africains surtout emboîtent le pas au Burundi tant ces institutions onusiennes des droits de l’homme brillent par une partialité déconcertante.