Savina Ammassari, Directrice de l'ONUSIDA au Cameroun, a exprimé sa déception face à une récente enquête des Nations Unies sur le financement, qui a placé le Cameroun parmi les pays du monde les moins touchés par la crise, entre 2010 et 2017. Elle s'est rendue sur sa page Twitter pour déclarer qu'il était temps que les choses changent, marquant d'autres corps influents dans son tweet.
"Le Cameroun est l'un des pays les moins touchés par la crise. Cela doit changer", a déclaré Mme Ammasari. Suite à une publication du bureau du Fonds fiduciaire multipartenaires des Nations Unies en collaboration avec la Fondation Dag Hammarakjöld, intitulée "Financer le système des Nations Unies pour le développement 2019 : l'heure des choix difficiles", il a été révélé que seulement 12 pays environ représentaient 65% des 75% réguliers des fonds versés pour aider les Etats membres affectés par un conflit.
Les projets de développement des Nations Unies sont souvent transférés par l'intermédiaire d'entités des Nations Unies telles que l'Organisation mondiale de la santé, le Programme alimentaire mondial, l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture, l'OIT, l'UNICEF, le HCR, le FNUAP, etc. Le Cameroun a bénéficié de 52% de l'aide dans le domaine de l'humanitaire.
Le Cameroun a subi de violentes attaques dans la région de l'Extrême-Nord par les militants islamistes Boko Haram, et à l'Est par les rebelles Celeka de la République centrafricaine. Depuis 2016, le pays est confronté à la résistance des deux régions anglophones, où les séparatistes veulent créer un État indépendant.
Ces crises ont poussé plusieurs personnes à quitter leur foyer et plusieurs enfants à quitter l'école. Malgré tout, le pays est resté sur la liste des pays mal financés. Une situation qui, selon Mme Ammasari, doit cesser.
Toutefois, l'enquête porte sur la période de 2010 à 2017. Aujourd'hui, plus de 4 millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire. On s'attend à ce que dans les prochains jours, la lecture puisse changer.
Des appels sont lancés par différents organismes et personnalités pour que davantage de personnes et de pays de bonne volonté viennent en aide au Cameroun. Les appels fréquents du Coordonnateur résident des Nations Unies, Allegria Baiocchi, ne peuvent être sous-estimés.
Otric N.
Selon le dernier rapport de l’Onusida (l’agence onusienne dédiée à la lutte contre la maladie) publié mardi 16 juillet, la mortalité liée au VIH sida a chuté d’un tiers depuis 2010. Cependant, le recul des décès et le meilleur accès aux traitements s'expliquent par les progrès réalisés en Afrique. Mais ailleurs certains indicateurs inquiètent l'agence Onusienne.
Quelque 770 000 personnes dans le monde sont mortes de maladies liées au sida en 2018, selon le rapport annuel de l'Onusida publié hier mardi. Le document souligne que ce chiffre représente une baisse d'un tiers depuis 2010. Il est en baisse par rapport à 2017 (800 000) et est très inférieur à l'hécatombe enregistrée au pic de l'épidémie en 2004 (1,7 million), selon l'agence de l'ONU dédiée à la lutte contre le sida.
En outre, plus de trois séropositifs sur cinq - 23,3 millions sur 37,9 - suivent des traitements antirétroviraux, qui permettent de ne plus transmettre le virus du sida s'ils sont pris correctement. C'est la plus haute proportion jamais atteinte, et c'est environ dix fois plus qu'au milieu des années 2000. Le nombre de nouvelles infections, lui, est stable par rapport aux années précédentes (1,7 million). Relève l’agence.
Ces chiffres globaux cachent toutefois de fortes disparités régionales, souligne l'Onusida, selon laquelle la lutte contre la maladie ne progresse pas à un rythme suffisant. Globalement, la baisse remarquable du nombre de morts et le meilleur accès aux traitements s'expliquent par les progrès notables réalisés en Afrique du sud et de l'est, région historiquement la plus concernée par le sida. C'est là que vit plus de la moitié de la population mondiale touchée par le virus.
Mais ailleurs dans le monde, certains indicateurs sont inquiétants. Ainsi, en Europe de l'est et dans le centre de l'Asie, le nombre de nouvelles infections a grimpé de 29% depuis 2010. De même, le nombre de morts dus au sida a augmenté de 5% dans ces régions et de 9% au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ces huit dernières années.
L'Onusida s'inquiète en outre d'une baisse des financements. En 2018, 19 milliards de dollars étaient consacrés à des programmes de lutte contre la maladie dans les pays à faible et moyen revenu. C'est un milliard de moins qu'en 2017, et sept de moins que la somme jugée nécessaire pour 2020. Il reste encore un long chemin à parcourir avant de mettre fin à l'épidémie.
Danielle Ngono Efondo