L’actualité a fortement été marquée ces derniers temps, par les descentes du premier ministre chef du gouvernement dans les régions du Nord et du Sud Ouest. L’accueil qu’il a reçu, la disponibilité des populations qui se sont déplacées en masse pour venir à sa rencontre, sont des signaux que ces compatriotes veulent changer la donne.
Ils sont nombreux, ceux qui ont atrocement perdu la vie au cours des trois dernières années, des personnes décédées que les familles ne vont jamais oublié mais, ceux qui sont venus à la rencontre de Joseph Dion Ngute ont exprimé le désir profond de vivre et d'agir ensemble, unis dans la différence et dans la diversité, en vue de bâtir un pays viable qui repose sur des valeurs solides : la paix, la solidarité et l'harmonie.
Dans son discours, en toute humilité, le chef du gouvernement a supplié ses frères, ses sœurs, ses parents du Nord et du Sud Ouest. Il leur a demandé pardon pour tout ce qui a été fait, pour ce sang qui a coulé, pour les manquements dont ils ont souffert …
C’est cet appel à pardonner que le Président de la République a lancé quelques jours auparavant. Lui qui, depuis le début de la crise dans les régions anglophones agit continuellement en faveur de la réconciliation à travers la mise en place de certaines institutions.
Un repenti sincère
Qui ne se souvient pas des témoignages de ces fils du Cameroun à la CRTV, il y’a quelques heures. Ils ont accepté la main tendue du gouvernement et ont déposé les armes. Sans se faire prier, ils sont venus dire devant toute la nation, qu’ils regrettent d’avoir commis ces actes affreux, contre ce pays qui les a vus naître, contre leurs frères et se sont dits prêts à changer de vie.
Qui n’a pas été heureux d’entendre et de voir ces compatriotes qui, fatigués d’être des victimes, ont décidé de riposter fermement contre ceux qui ont fait régner la terreur dans leurs villages. Tous, comme un seul homme se sont levés pour livrer leurs agresseurs aux forces de défense et de sécurité.
Des actions qui démontrent qu’ils sont désormais nombreux, ces camerounais qui veulent contribuer à ramener la paix, à participer au développement durable du Cameroun.
Le premier ministre, comme une colombe dans les régions en crise, a appelé à la collaboration des communautés, des chefs religieux et d'autres parties prenantes, afin que tous, main dans la main, se rassemblent et prennent de commun accord, les mesures nécessaires pour une pleine réconciliation, un retour à la solidarité.
La commémoration de la journée Internationale du Vivre Ensembles, dans la Paix, tombe dès lors à pic au Cameroun, au moment où raisonnent dans les dix régions, les chants de l’unité nationale, alors que nous sommes rendus à quelques jours du 20 Mai.
Le Message du Président Paul Biya
C’était le 22 Avril dernier, à travers un tweet : « Nous n’avons qu’une seule Patrie. Il est de notre devoir de la défendre et de la conduire, tous ensembles, sur les chemins de la Grandeur et de la Prospérité pour tous ».
Le Message des Nations Unies
La peur de l'autre alimente l'intolérance. La culture du «chacun pour soi» génère des conflits politiques, sociaux et environnementaux nuisibles à l'ensemble de l'humanité. Il est essentiel pour le monde que de nouvelles visions émergent. A travers l'art, la culture, l'éducation, la science, la communication, la spiritualité, nous devons ouvrir un nouveau chemin pour une CULTURE DE PAIX. La Journée Internationale du Vivre Ensemble est un projet d'avenir dont l'objectif est de se rassembler sans se ressembler, de rassembler pour assembler
Pour Cheikh Khaled Bentounes, guide spirituel, « Les évènements récents nous ont démontré que nous avons besoin de créer cette Culture de Paix, que nous devons apprendre à mieux vivre et faire ensemble. Une Journée Internationale du Vivre Ensemble ne règlera pas tout, mais c'est, croyons-nous, un jalon utile et important pour nous connaitre et nous reconnaître dans le cercle de la fraternité humaine, en synergie l'un avec l'autre et non en opposition l'un contre l'autre.
Ni vous, ni moi, ne savons combien de temps il nous reste à vivre sur cette belle terre, planète oasis de vie, minuscule vaisseau dans l'espace infini. Je ne sais pas si je verrai un jour de mes yeux ce projet se réaliser. Je vous le confie à tous comme une graine d'espoir à transmettre et à faire germer dans l'esprit des êtres humains».
Nicole Ricci Minyem
Je vous remercie Mme la présidente de m'avoir donné la parole.
D'entrée de jeu, je voudrais vous dire que la présente réunion sous formule Arria ne rencontre pas l'adhésion du Cameroun. Est-il encore besoin de rappeler que la même objection a déjà été fortement exprimée par de nombreux pays du Conseil, en particulier les pays africains, en raison de son caractère équivoque susceptible d'être malicieusement exploité par des esprits malveillants confondant à l'envie et pour leur cause cette formule avec les réunions officielles du Conseil.
J'illustre, Mme l'Ambassadeur, lorsque vous et moi nous sommes longuement vus, et que je vous ai exprimé cette exploitation malveillante, peut-être ne m'avez-vous pas crue. Depuis le début de cet Après-midi, dans les réseaux sociaux, il est dit que le Conseil de Sécurité a siégé, a adopté une résolution, et que les voix se sont établies comme suit: Pour le Cameroun, France, Côte d-ivoire, Belgique, Guinée Equatoriale; Neutre, Chine; Contre le Cameroun: Etats-Unis d'Amérique, Royaume Uni, Russie, Allemagne, Indonésie, Pérou, Koweït, Pologne, Afrique du Sud, République Dominicaine. Que ce faisant, le Cameroun a été battu. Voilà Mme l'Ambassadeur, les confusions pour lesquelles je vous avais fait l'amitié de vous dire toute ma précaution. Maintenant, voilà ce qui se dit sur les réseaux sociaux: que le Conseil a siégé!
En outre, le sujet même sous examen, à savoir la situation humanitaire au Cameroun a-t-on suffisamment répété, ne constitue en rien une menace à la paix et à la sécurité internationales.
Un tel sujet aurait été plus indiqué dans le Segment humanitaire du Conseil Économique et Social ou dans les débats sur les questions humanitaires à la troisième Commission de l'Assemblée Générale, voire lors d’une manifestation parallèle de Haut niveau au cours de l'Assemblée Générale.
D'aucuns ont avancé l'argument de prévention. Quelle prévention alors ! Pourrait-on s'écrier et quelle serait la ligne de démarcation entre prévention et volonté d'intervention sous des prétextes humanitaires qui hantent certains esprits?
Sans doute, certains sont venus à cette rencontre avec l'encre approprié pour peindre le Cameroun tout en noir, pays d'enfer et de maux indicibles. Ils ont en cela ameuté les medias, les ONG et les "marcheurs" patentés de la 47eme rue pour spontanément amplifier leurs vues dans les medias et les réseaux sociaux. Certains d'entre ces déstabilisateurs ont d'ailleurs tout récemment publié un communiqué affirmant que tout participant à notre prochaine fête nationale sera placé sur leur liste noire et traité comme ennemi et que l'insurrection est le seul moyen actuel pour renverser les institutions du Cameroun et ceux qui les incarnent.
D'autres, peut-être sont venus munis de siphons pour siphonner toute l'eau de la bouteille et présenter le Cameroun comme une bouteille toujours vide, au plus à moitié vide.
D'autres, que sais-je encore, sont venus verser d'abondantes larmes sur la situation humanitaire, mais en réalité des larmes feintes, à peine voilées sur une situation dont ils n'ignorent, s'ils ne provoquent d'ailleurs pas les tenants et les aboutissants.
D'autres enfin, sont venus à la présente rencontre sans doute à la recherche de marchés pour leurs ONG en gonflant à souhait les chiffres des besoins humanitaires.
Quant à nous, et à nos partenaires réellement soucieux de la transparence, de la traçabilité, bref de l'efficacité de l'aide humanitaire, nous sommes venus dire que le Cameroun est debout, têtu comme la vérité, visant l'émergence en 2035, pays qui n'est pas au paradis, mais pas en enfer non plus, mais bien sur la terre des hommes cherchant patiemment et méthodiquement sa voie de développement endogène, en cette période charnière où les réalités et les survivances du XXème siècle s'imbriquent encore dans celles du XXIème siècle s'affirmant; dans un contexte où les rivalités de puissance, d'intérêt et d'idéologie vont crescendo dans diverses parties du monde; dans une Afrique qui se projette à l'horizon 2063 comme un continent prospère, libre, uni, paisible et acteur majeur dans les relations internationales.
C'est à la lumière de toutes ces considérations et de leçons tirées de l'expérience dans de nombreux pays que nous abordons la question sous examen qui requiert toute l'attention de notre Gouvernement. Le Cameroun est un pays ouvert qui a successivement reçu ces derniers temps le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, une délégation du Commonwealth, le Président de la Commission de l'Union Africaine. Une délégation de l'Organisation Internationale de la Francophonie est attendue et le Parlement européen a été invité.
Un des distingués invités à savoir le représentant Spécial du Secrétaire Général pour l'Afrique Centrale n'a pas manqué de déclarer à la suite d'une de ses visites: « Nous sommes venus rencontrer le Premier Ministre, Chef du Gouvernement pour faire avec lui le point de la situation au Cameroun... M. le Premier Ministre nous a fait le point des efforts déployés pour la stabilisation des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest... Nous partons d'ici avec l'assurance que le Gouvernement est à pied d'œuvre pour trouver des solutions idoines dans ces deux région ».
La devise du Cameroun est Paix-Travail-Patrie.