Les suspicions qui existeraient sur le défaut d’assurances de la Société nationale de raffinage (Sonara) du Cameroun au moment de l’incendie survenu dans la nuit du 31 mai au 1er juin 2019 semblent se préciser. Sont attendus dans les locaux de la gendarmerie nationale, légion du Sud-Ouest, Jean Paul Njonou et son homologue de la société d’assurances Activa-Cameroun.
Ils vont être entendus ce 17 juillet dès 11h30 par le commandant de la légion de gendarmerie du Sud-Ouest, le Colonel Henri Tchinda Mbouzikeu, et le chef de la division régionale de la sécurité publique du Sud-Ouest, le commissaire divisionnaire Joseph Yogo Nje qui sont tous deux auxiliaires du procureur de la République .
D’après une convocation de la légion de gendarmerie de Sud-Ouest, le directeur général d’Activa-Cameroun et tous les autres responsables d’Activa-Cameroun en charge du suivi du contrat entre Activa-Cameroun et la Société Nationale de Raffinage (Sonara), sont convoqués ce mercredi 17 juillet 2019 à la salle de la réunion du directeur général de la Sonara à Limbe dans la région du Sud-Ouest. Ces cadres doivent fournir des explications sur le non renouvellement de la police d’assurance de la Sonara à la date de l’incendie dans le cadre d'une « procédure d'enquête conjointe en flagrance ». La convocation datée du 12 juillet, conclut qu’en « cas de défaillance, il y sera contraint par tous les moyens de droit, conformément aux dispositions de l’article 195 du Code de procédure pénale.»
Cette convocation intervient quelques jours après la transmission au Premier ministre chef du gouvernement, du rapport de l’enquête sur l'incendie à la Sonara. Une enquête technique qui a été menée pendant un mois et qui a révélé que la police d’assurance n’a pas été renouvelée à temps. La commission d’enquête mise en place par le Premier ministre le 11 juin et chargée de faire la lumière sur les circonstances de l'incendie survenu à la Sonara, a eu à rendre son rapport le 10 juillet dernier. D’après certaines indiscrétions, le rapport de l’instance pilotée par le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba a conforté les soupçons du défaut d’assurances de la seule société de raffinage du Cameroun (située à Limbe dans le Sud-ouest) au moment du sinistre. D’où l’instruction judiciaire commise à cet effet.
Le 20 juin dernier, cinq hauts cadres de cette structure ont été interpellés, toujours dans le cadre de cette enquête. Entre autres, le directeur exploitation ; le chef de projet phase 1 ; le responsable de finance et comptabilité ; de la Maintenance ; la Qualité, hygiène, sécurité, environnement et inspection. Ils avaient été gardés à vue dans une gendarmerie à Limbe, même si aucune charge n’avait encore été retenue contre ces prévenus.
En rappel, un grave incendie a ravagé le 31 mai 2019 quatre des 13 circuits de raffinage de la Sonara à Limbe, région du Sud-Ouest. Sur instructions du président de la Republique, Paul Biya, le Premier Ministre, Joseph Dion Ngute, a mis sur pied une commission d’enquête technique, pilotée par le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba afin de faire toute la lumière sur cet incident. Selon le gouvernement camerounais, ce drame revendiqué par un leader anglophone, a été causé par un incident technique.
Innocent D H
Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), ainsi que d'autres membres de la Commission d’enquête mise sur pied après l’incendie à la Sonara sont attendus ce 10 juillet devant le Premier ministre chef du gouvernement. Au menu, ils doivent présenter les résultats des enquêtes menées durant 30 jours, c'est-à-dire un mois imparti pour rendre la copie de la mission.
Commission créée par le Chef du gouvernement, chief Joseph Dion Ngute en date du 11 juin dernier pour faire la lumière sur cet incendie de la Société nationale de raffinage (Sonara) du Cameroun à Limbé survenu dans la nuit du 31 mai au 01er juin 2019.
Ce qui est attendu de la commission
L'objet est de faire le point sur cet incident, car le gouvernement a tenu jusqu’ici à rassurer l’opinion publique sur les prix du pétrole, de l’essence ou encore du gaz domestique qui resteront inchangés, après l’incendie. La commission devrait certainement apporter des réponses sur plusieurs révélations faites depuis le drame du 31 mai 2019. Il s'agit notamment des points sur le défaut d’assurances de la société au moment du sinistre.
La commission pourrait aussi apporter des éclairages sur les pertes subies. L'on se souvient encore, que lors de la descente d’une mission intergouvernementale sur les lieux de l’incendie, le 05 juin, Jean Paul Njonou, le directeur général de la Sonara avait fait un premier bilan.
Le Dg avait annoncé, une perte de près de 10 millions de litres de pétrole brut. «En attendant de procéder à l’inspection complète de toutes nos installations pour déterminer avec exactitude l’étendue des dégâts, l’explosion du 31 mai dernier, suivie d’un incendie, faut-il le rappeler, a endommagé totalement 4 des 13 de nos unités de production et en a partiellement soufflé trois », avait-il précisé.
L’instance pilotée des mains de maître par le Minee est composée de 12 experts et deux rapporteurs. Ces membres de la commission, avaient pour mission entre autres de déterminer les causes de ce drame, de proposer des solutions pour éviter la survenance de pareilles catastrophes à l’avenir, établir les responsabilités des uns et des autres et évaluer la gestion de cet incendie.
Innocent D H