« Je suis vivement préoccupé par le mouvement de troupes en Libye et le risque de confrontation. J'appelle au calme et à la retenue alors que je me prépare à rencontrer les dirigeants libyens », a écrit M. Guterres sur son compte Twitter, au deuxième jour de sa visite dans ce pays dirigé par deux autorités rivales.
Le patron de l'Organisation des Nations Unies a réaffirmé dans son post, qu'à cette date, il serait risqué de penser à une solution militaire en Libye, en proie au chaos depuis des années. C’est une proposition à ranger au fond des tiroirs. Il pense que seul, le dialogue inter libyen peut résoudre les problèmes libyens.
L'Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar a annoncé mercredi soir, qu'elle préparait une offensive pour purger l'ouest de la Libye, dont la capitale Tripoli, des terroristes et des mercenaires. Une annonce accompagnée par des mouvements de troupes, tel le confirment certaines sources militaires.
Une colonne de véhicules armés est arrivée ce jeudi à l'aube, au sud de la ville de Gharyan, à 120 km au sud-ouest de Tripoli, où L'Armée nationale libyenne avait toutefois déjà obtenu le ralliement d'un important groupe armé.
Cette avancée risque d'embraser l'ouest libyen où les villes et les groupes armés sont divisés entre ceux qui appuient l'ANL et d'autres qui lui sont hostiles. A Tripoli, le chef du Gouvernement d'union nationale (GNA), Fayez al-Sarraj, a dénoncé dans un communiqué une escalade et des déclarations provocatrices.
Sarraj a par ailleurs indiqué qu’il a ordonné aux forces pro-GNA de se tenir prêtes pour faire face à toute menace. Il a d’ailleurs rappelé que l'escalade annoncée par l'ANL intervient à quelques jours de la tenue d'une Conférence nationale sous l'égide de l'ONU (14-16 avril), appelée à dresser une feuille de route visant à sortir le pays du chaos.
Deux autorités se disputent le pouvoir en Libye: le gouvernement d'union nationale de Fayez al-Sarraj, établi fin 2015 en vertu d'un accord parrainé par l'ONU et basé à Tripoli et, une autorité rivale installée dans l'Est et contrôlée par l'ANL du maréchal Khalifa Haftar.
Nicole Ricci Minyem