La secte islamiste Boko-Haram a perpétré deux attaques dans la nuit de samedi à dimanche, dans la localité de Talkoumri dans l'arrondissement de Kolofata qui a fait quatre morts, et dans une base de l'Armée camerounaise dans la localité de Tchébétchébé dans le Mayo Tsanaga.
Boko Haram a semé la terreur dans la nuit de samedi 07 à dimanche 08 septembre 2019 dans deux arrondissements de la région de l’Extrême-Nord Cameroun. Les adeptes de cette secte islamiste ont durant cette nuit, attaqué une famille dans la localité de Talkoumri dans l'arrondissement de Kolofata. Quatre personnes ont été enlevées avant d’être fusillées par leurs ravisseurs. Les chefs de famille Madou Oumate, Mallioum Boukar, Awana Et Alhadji Boukar ont rendu l’âme sur le champ.
La deuxième incursion a été perpétrée dans une base de l’Armée camerounaise dans la localité de Tchébétchébé dans le Mayo Tsanaga. Près de 50 assaillants ont pris d'assaut le poste en l’absence des principaux responsables, partis se ravitailler en vivre. Ces terroristes ont emporté des munitions et des armes des Forces de Défense et de Sécurité et ont fait plusieurs blessés.
C’est la énième fois depuis le début de l’année, que ce groupe Jihadiste nigérian s’attaque aux civils et aux Force de Défense et de Sécurité dans cette région du Cameroun. Ces jihadistes ciblent régulièrement la Force Multinationale mixte (Fmm), une coalition régionale qui lutte contre ces terroristes. Depuis 2015, le Cameroun, comme plusieurs pays de la Sous-région Afrique Centrale, luttent contre Boko Haram au sein de la FMM engagée dans la région du lac Tchad avec l’aide des comités de vigilance composés de citoyens locaux.
Cette secte privilégie depuis des mois des attaques de nuit. Il brûle des maisons, égorge ou tue à l'arme blanche, pose des mines, vole du bétail et du mil. Selon un rapport publié en décembre 2018 par le centre d'analyse et de prévention des conflits, International Crisis Group (ICG), ces Jihadistes ont tué depuis 2015, plus de 2500 civils et militaires, et enlevé près d'un millier de personnes dans l'Extrême-Nord du Cameroun.
L’insurrection de Boko Haram, qui a débuté en 2009 dans le Nord-Est du Nigeria, a fait plus de 27 000 morts et 1,8 million de déplacés dans ce pays. Boko-Haram sévit dans le Niger, le Tchad, le Nigeria et le Cameroun .
Marie MGUE
« Les assaillants, qui étaient une centaine, sont venus à 22h00 et ont immédiatement attaqué le village endormi », a témoigné à l'AFP un habitant de la ville. L’agence de presse affirme qu’un des assaillants a été tué.
Selon les riverains, cette attaque a été facilitée par la porosité de cette zone située non loin de la frontière avec le Nigeria. « Nous avons quatre points de passage de Boko haram dans la localité qui nécessitent d’être bouchés par nos forces de défense. Il s’agit de Houlta, Galama, Bougalta et Ltilahoua », indique Viziga Emmanuel, président d’un comité local d’auto-défense. Le sous-préfet de Mokolo, Christian Joseph Abouma Biloa, est descendu sur les lieux pour évaluer les dégâts.
Depuis un mois et demi, les éléments de Boko Haram multiplient des attaques sanglantes dans différentes localités de l’Extrême-Nord. Pour le seul mois d’avril dernier, au moins 15 militaires et 20 civils ont été tués dans des attaques djihadistes. Quatre soldats ont été tués le 12 avril dernier dans l’explosion de leur véhicule sur une mine posée par des jihadistes présumés.
Onze civils ont été tués le 19 avril lors d’une attaque perpétrée dans la localité de Tchakamari. C’est l’attaque la plus meurtrière imputée à Boko Haram dans le nord camerounais depuis plusieurs mois, où se multiplient les assauts après une relative accalmie en 2018.
Auparavant, trois autres militaires camerounais avaient trouvé la mort lors de l’attaque d’un poste avancé de la Force multinationale mixte (FMM, une coalition régionale engagée contre les islamistes nigérians) dans la même région. La FMM, appuyée par des pays occidentaux, regroupe des militaires du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Nigeria, est engagée dans la lutte contre Boko Haram dans la région du lac Tchad avec l’aide de comités de vigilance composés de citoyens locaux.
Depuis son apparition en 2009 dans le nord-est du Nigeria, l'insurrection de Boko Haram et sa répression par l'armée, ont provoqué la mort d'au moins 27.000 personnes et le déplacement d'environ 1,8 million de personnes qui ne peuvent toujours pas regagner leurs foyers.
Otric N.