D’après le Ministre de l’Education de base (Minedub), Laurent Serge Etoundi Ngoa, le gouvernement se prépare en ce moment à lancer la troisième vague de recrutement des instituteurs. C’est d'ailleurs l’une des destinations du financement additionnel de 54 milliards de FCFA que la Banque mondiale (BM) met à disposition du gouvernement pour l’amélioration du système éducatif à travers le Programme d’appui à la réforme de l’éducation (Parec).
Lors de la 3ème session ordinaire d’évaluation du Comité de pilotage du Parec, le Ministre camerounais de l'Education de Base, a déclaré : « Cela fait deux années que nous recrutons massivement les enseignants par vague de 3000. Nous avons déjà fait deux vagues. On est en train de lancer la troisième ».
Le Cameroun et la Banque mondiale ont signé en novembre 2020, une convention de financement relative au fonds additionnel d’un montant de 54 milliards FCFA pour la mise en œuvre du Programme d'appui à la réforme de l'éducation. Outre le recrutement d’enseignants, ce financement va permettre de soutenir la politique du manuel scolaire, apprend-on. Et c'est à juste titre que le Minedub rappelle, « Nous avons distribué l’année dernière des manuels scolaires dans pratiquement toutes les écoles publiques du Cameroun. Cette année, nous allons continuer. La procédure est en cours. Ces financements additionnels vont nous permettre d’avoir de plus en plus d’années pour faire ce travail et pour couvrir tout le cycle primaire ». Le financement va enfin servir à soutenir « une espèce de bonification du travail bien fait que la Banque mondiale a introduite, surtout dans les zones d’éducation prioritaire », ajoute le membre du gouvernement en charge de l'éducation de Base.
Le Parec a été mis en place en décembre 2018 par arrêté du Premier ministre, Chef du Gouvernement. Il s'agit d'un accord de financement signé entre le Cameroun et la Banque mondiale pour 130 millions de dollars, dont 100 millions au titre d’un prêt et, 30 millions au titre de don. Initialement prévu pour s’achever en 2023, le programme a été prolongé jusqu’en 2026. Il vise à améliorer le système éducatif camerounais, et le financement du recrutement des enseignants depuis quelques années est l'un des aspects qui participent de cette noble ambition.
Innocent D H
L’assurance est du gouverneur de la région de l’Ouest Cameroun, Awa Fonka Augustine, qui a effectué lundi une visite dans cet établissement attaqué par les sécessionnistes le 12 février 2019. Augustine Awa Fonka était accompagné des délégués régionaux de l’Education de Base, Léopold Yimga Djamen, et celui des Enseignements secondaires, François Ngapnya.
Si l’on en croit Cameroon Tribune qui rapporte cette information, dans cet établissement scolaire dont l’effectif est passé de 124 à 65 élèves aujourd'hui, du fait de la peur de certains parents d’envoyer leurs enfants à l’école, le gouverneur assure que des dispositions sont prises pour assurer la sécurité des personnes et des biens.
Awa Augustine Fonka s’est d’ailleurs réjouit d’avoir trouvé des élèves « studieux et des enseignants dévoués ». Le gouverneur a félicité les populations pour leur « courage » et les a exhorté à ne pas reculer devant des « tentatives vaines de personnes sans foi ni loi, désireuses d’installer la peur au sein des villages ».
Tout en déplorant les attaques des sécessionnistes du 12 février 2019, Augustine Awa Fonka a ensuite demandé aux jeunes du comité de vigilance de continuer à travailler avec les forces de maintien de l’ordre afin de garantir la sécurité du village qui est situé à moins de trois km de la région du Nord-Ouest.
La tournée du gouverneur de la région de l’Ouest s’est poursuivie dans d’autres lieux ciblés par les sécessionnistes en début d’année. Ainsi, apprend-on, au lycée bilingue de Bameyam, où le proviseur Denis Mveng Mbah a été enlevé le 29 janvier dernier avant de recouvrer la liberté le lendemain.
C’est également ce message de réconfort que le gouverneur transmet aux élèves. Il les a exhortés à ne pas se laisser aller à la consommation de la drogue, et de travailler avec assiduité et abnégation parce que la nation compte sur eux.
Au pont de Matazem, à la limite avec le Nord-Ouest, des mesures sont prises pour renforcer la sécurité. Un homme en tenue y a en effet trouvé la mort récemment suite à une attaque de sécessionnistes. Au lycée bilingue de Bachua et au lycée de Zavion, où le bloc administratif et le véhicule du chef d’établissement ont été incendiés, au cours d’une attaque des sécessionnistes en février dernier, le gouverneur a également exhorté les populations à continuer à vaquer à leurs occupations.
Otric N.
Dans le but d’atteindre l’Objectif de développement durable n°4 (ODD 4), le gouvernement, avec l’appui financier du Partenariat mondial pour l’éducation (PME) multiplie depuis 2014 des stratégies permettant de faciliter et d’améliorer l’éducation au Cameroun. D’où le Programme d’amélioration de l’équité et la qualité de l’éducation (Paeque) mis en œuvre par le ministère de l’Education de base, sous la supervision de la Banque mondiale. Une évaluation du projet permet de constater des avancées sur le terrain.
Dans l’enseignement primaire, rapporte Cameroon Tribune, le projet a contribué entre autres, à la réduction du déficit des enseignants dans les zones défavorisées et les zones d’éducation prioritaires, à travers un programme de contractualisation de 9000 Instituteurs vacataires (IVACS), dont 45 % de femmes. C’est grâce à ce programme que plus de 3000 contractualisés en 2018 perçoivent leurs premiers salaires depuis quelques jours.
En outre, a soutenu la scolarité de la jeune fille en particulier dans les zones de sous scolarisation à travers une campagne de sensibilisation ciblant près de 5.000.000 de bénéficiaires parmi lesquels 980 000 élèves (5 à 15 ans) dans les écoles primaires des zones du projet. La campagne a duré deux ans.
Sur les acquis en matière d’amélioration de la qualité des prestations dans l’éducation au Cameroun, le ratio du nombre d’élèves par manuel est passé à un manuel pour trois élèves au cours de l’année scolaire 2016-2017, contre un manuel pour 12 élèves auparavant. Ceci grâce à la fourniture des manuels scolaires essentiels et autres matériels didactiques dans les écoles publiques. D’autres acquis ont également été observés, notamment l’amélioration de la gouvernance, la carte scolaire et le processus de décentralisation dans le système éducatif, entre autres. Les défis majeurs du Paeque sont de parvenir à un ratio d’un manuel pour un élève dans toutes les disciplines.
A un stade expérimental au Cameroun, le projet veut étendre le système régulier d’évaluation des acquis scolaires à l’ensemble du système éducatif (primaire, secondaire, supérieur). Jusqu’ici, les études stratégiques réalisées dans le cadre du Paeque ouvrent la voie à la mise en oeuvre d’un train de réformes pour un système éducatif performant, de qualité, équitable et accessible à tous, notamment les plus défavorisés.
Otric N.
Les bâtiments du ministère de l’Education de base grouillent de monde ce mardi 12 mars 2019. A 8h, le service du fichier de la Direction des ressources humaines ressemble à une ruche d’abeilles.
Ça entre et sort, ça se bouscule. «Nous sommes en train de distribuer les certificats de prise de service et les contrats des nouvelles recrues, contractualisées en 2018», explique Bertille Mekong, sous-directeur des personnels non fonctionnaires au Ministère de l'Education de base.
Des rangs devant les fenêtres à gauche, d’autres rangs à droite, des personnes visiblement fatiguées sont assises. Les procédures qui ont débuté le 27 février dernier aboutiront au paiement des premiers salaires de ces enseignants avec l’appui financière du Partenariat mondial pour l’éducation (PME). Une première vague de 2.147 instituteurs contractuels bénéficient des services de la première prise en charge, apprend-on dans Cameroon Tribune.
Un ouf de soulagement pour ces pères et mères de familles qui, jadis sans salaires, jonglaient entre le métier d’enseignant et d’autres jobs, afin de joindre les deux bouts. C’est le cas de Pascal Mayabou, instituteur à l’école publique de Guirviza dans le Mayo-Louti, qui visiblement rassuré, sourire aux lèvres, explique que c’est désormais une nouvelle vie qui commence pour lui.
«Pendant six longues années, nous étions gérés par les parents d’élèves. Parfois on nous donnait 10.000 FCFA par trimestre et du coup pour nourrir ma famille, il me fallait une activité complémentaire. D’où l’agriculture que je pratiquais», confie-t-il. Beaucoup sont venus dans ce métier par passion. Aujourd’hui, ils sont fiers du fruit de leur patience. Depuis le début des opérations, plusieurs régions ont déjà été traitées.
«Nous avons fait un planning de passage par région. Nous avons commencé par les régions du Centre et du Sud pour permettre à ceux qui sont dans les régions éloignées d’avoir le temps de s’apprêter pour venir ici», assure le sous-directeur des personnels non fonctionnaires, Bertille Mekong. Au bout de deux semaines de l’opération, neuf régions sont déjà passées.
Mardi, c’était le tour de la région de l’Extrême-Nord. Les retardataires des autres régions sont aussi reçus. L’occasion faisant le larron, une autre activité s’est développée dans les parages de l’Education de base. Des institutions bancaires ont effectivement installé leurs stands. Les instituteurs n’ayant pas de comptes bancaires sont prospectés pour en ouvrir.
Dame Angèle. F est joyeuse de remplir les formulaires. «J’ai reçu mon bon de caisse pour toucher mon premier salaire à la Trésorerie générale. Mais avec le compte que j’ouvre, j’aurais une carte bancaire avec laquelle je vais désormais toucher comme les autres fonctionnaires», se réjouit cette institutrice.
Otric N.