Leur libération a été rendue possible ce mardi grâce aux actions des éléments de la Gendarmerie nationale dans le cadre de l’opération ADANO (Adamaoua-Nord) déployée dans cette localité par le colonel David Nyong Fry, commandant la légion de Gendarmerie du Nord. Ces ex otages viennent d’être présentés au public.
Après avoir passé plusieurs jours en brousse entre les mains de leurs ravisseurs, les deux otages libérés ont saisi l’opportunité pour exprimer leur gratitude aux forces de défense et de sécurité pour leur intervention salvatrice. « Nous remercions les forces de défense et de sécurité surtout le président Paul Biya pour nous avoir aidé à retrouver la liberté car on se croyait déjà mort. Que Dieu les bénisse et les accompagne dans leurs tâches quotidiennes », exprime Hamadou, ex otage.
Cette libération est la conséquence directe de l’opération ADANO, il y a quelques jours dans l’arrondissement de Dembo, département de la Bénoué par les éléments de la Gendarmerie nationale, selon le colonel David Nyong Fry, commandant la légion de Gendarmerie du Nord.
« On a enregistré une série d’enlèvements tous ces derniers jours. On a ainsi lancé une opération au niveau des montagnes limitrophes avec le Nigéria à Tchalou dans la brousse de Balda Tilping. Le constat est que des ravisseurs sont de nationalité étrangère selon les déclarations des otages libérés et les premiers otages sont des nigérians. A la suite de cette opération, il y a eu échange de coups de feu avec nos forces et ils ont abandonné les otages en brousse. On va encore ratisser toute cette chaîne de montagne pour que le reste des otages soit libéré », explique le commandant.
L’opération a été également facilité grâce à la collaboration avec les membres des comités de vigilance et les populations de la localité qui s’engagent à davantage dénoncer d’éventuels suspects.
Innocent D H
Plus de 10 personnes ont été enlevées dans l’arrondissement de Dembo en une semaine. Selon Hasana Sadou, commerçant dans la ville de Dembo, « dire que quelqu’un a été enlevé à Dembo, c’est devenu une banalité. Ça n’émeut plus personne. On enlève les gens régulièrement et chacun à la solution à son problème. Les coupeurs de route et les enlèvements sont tellement fréquents qu’on finit par s’accommoder sans le vouloir. Les familles payent parfois le prix de la rançon sans informer les autorités. Ce ne sont pas les étrangers qui coupent les routes ou enlèvent les gens, mais nos propres frères. Ils savent comment tenir leurs victimes ».
Dans la nuit du 08 au 09 février 2019, aux environs de 24 heures, des bandits armés ont encore fait irruption chez M. Djibrilla : « Après avoir fouillé les coins et les recoins de la concession de M. Djibrilla, ils l'ont enlevé, son père ; et son petit frère et après ils ont relâchés son père et son petit frère », indique un comité de vigilance ayant requis l’anonymat à Dembo.
Il ressort de ce phénomène de prise d’otages, et d’après les sources des victimes directes de la situation d’insécurité à Dembo que les malfrats qui opèrent dans cet arrondissement seraient pour la plupart des Bororos. Une bonne partie de ces Bororos sédentarisés sont aussi victimes des exactions des Bororo nomades qui procèdent à des enlèvements contre une rançon.
Les élus municipaux de Dembo soupçonnent les populations autochtones de complicité et qui leur prêtent une main forte dans leur sale besogne. Le préfet du département de la Bénoué annonce un renforcement des moyens militaires dans la zone. « Nous traquerons ces malfrats jusque dans leurs derniers retranchements », a déclaré David Embé.
Toutefois, les comités d'autodéfense communément appelés dans la zone de Dembo Gao, ont effectué dimanche dernier en compagnie des militaires du Bir et du Bim une opération de ratissage dans les villages. Il était question de déloger les malfrats qui y ont élu domicile dans cette partie du pays. Cette collaboration permanente entre les forces de maintien de l'ordre et la population a permis à plusieurs reprises de déjouer les plans machiavéliques des coupeurs de route, voleurs de bétail, preneurs d'otages.
Félix Swaboka