Plus de 10 personnes ont été enlevées dans l’arrondissement de Dembo en une semaine. Selon Hasana Sadou, commerçant dans la ville de Dembo, « dire que quelqu’un a été enlevé à Dembo, c’est devenu une banalité. Ça n’émeut plus personne. On enlève les gens régulièrement et chacun à la solution à son problème. Les coupeurs de route et les enlèvements sont tellement fréquents qu’on finit par s’accommoder sans le vouloir. Les familles payent parfois le prix de la rançon sans informer les autorités. Ce ne sont pas les étrangers qui coupent les routes ou enlèvent les gens, mais nos propres frères. Ils savent comment tenir leurs victimes ».
Dans la nuit du 08 au 09 février 2019, aux environs de 24 heures, des bandits armés ont encore fait irruption chez M. Djibrilla : « Après avoir fouillé les coins et les recoins de la concession de M. Djibrilla, ils l'ont enlevé, son père ; et son petit frère et après ils ont relâchés son père et son petit frère », indique un comité de vigilance ayant requis l’anonymat à Dembo.
Il ressort de ce phénomène de prise d’otages, et d’après les sources des victimes directes de la situation d’insécurité à Dembo que les malfrats qui opèrent dans cet arrondissement seraient pour la plupart des Bororos. Une bonne partie de ces Bororos sédentarisés sont aussi victimes des exactions des Bororo nomades qui procèdent à des enlèvements contre une rançon.
Les élus municipaux de Dembo soupçonnent les populations autochtones de complicité et qui leur prêtent une main forte dans leur sale besogne. Le préfet du département de la Bénoué annonce un renforcement des moyens militaires dans la zone. « Nous traquerons ces malfrats jusque dans leurs derniers retranchements », a déclaré David Embé.
Toutefois, les comités d'autodéfense communément appelés dans la zone de Dembo Gao, ont effectué dimanche dernier en compagnie des militaires du Bir et du Bim une opération de ratissage dans les villages. Il était question de déloger les malfrats qui y ont élu domicile dans cette partie du pays. Cette collaboration permanente entre les forces de maintien de l'ordre et la population a permis à plusieurs reprises de déjouer les plans machiavéliques des coupeurs de route, voleurs de bétail, preneurs d'otages.
Félix Swaboka