La directrice de publication de Cameroon Tribune s’offusque du silence des Organisations non gouvernementales, qui semblent avoir fermé les yeux sur la violation du Droit à l’éducation reconnu aux enfants.
Marie Claire Nana en sa qualité de Directrice de publication (DP) du quotidien à capitaux publics Cameroon tribune, a dédié son éditorial parue dans les colonnes du journal au meurtre des sept élèves de Mother Francisca International Academic Bilingual. L’éditorialiste s’est penchée sur un point précis : le silence des Organisations non gouvernementales (ONG) qui sont « si promptes à donner des leçons sur les Droits de l’Homme», au gouvernement et en particulier à l’armée camerounaise.
Pourquoi depuis samedi où sept enfants ont été brutalement arrachés à la vie, on n’a pas eu des sorties de ces ONG dont Marie Claire Nana ne cite pas les noms dans son éditorial ? La DP de Cameroon tribune se demande si ces ONG ont choisi de garder les yeux fermés après ce qui s’est passé à Kumba ? Où les enfants ont été privés de leur droit fondamental d’aller à l’école et de vivre en paix ? Elle ajoute, si ces Organisations de Défense des Droits de l’homme ont effectivement choisi de ses taire en ce moment précis, alors elles jettent davantage le discrédit sur elles.
« Elles n’auraient plus dès lors aucune légitimité à tancer les forces de l’ordre et l’armée camerounaises sur des bavures supposées. Car leurs diatribes, déjà suspectes de partialité, seraient jugées arrogantes et totalement déplacées », ajoute-t-elle.
Par ailleurs dans son éditorial, Marie Claire Nana mentionne aussi les pays partenaires du Cameroun. Pour elle, après les tristes évènements de Kumba, il revient à ceux-ci d’expulser ou de juger pour leurs crimes les sécessionnistes camerounais qui vivent sur leurs terres. Ou encore, il leur revient de les assécher financièrement parlant.
Liliane N.
Dans son discours à l’occasion de la rentrée solennelle de la haute juridiction, cérémonie valant également ouverture de l’année judiciaire au Cameroun jeudi dans la salle d’audience d’apparat de la Cour suprême, Daniel Mekobe Sone, s’est exprimé sur l’actualité brûlante de l’heure.
D’après Cameroon Tribune, le premier président de la Cour suprême du Cameroun a fait un constat simple : « Aujourd’hui plus qu’hier, l’expression des libertés s’éloigne considérablement des garde-fous fixés par les lois en vigueur », déplorant des comportements « manifestement illégaux ou de libertinage qui prétendent tirer leur source des libertés ».
Dans une communication intitulée « la démesure dans l’expression des libertés au Cameroun », le haut magistrat a rappelé que le législateur a minutieusement fixé le cadre légal de l’exercice de chaque liberté. Or, « on constate pour le regretter, l’inflation de nombreuses dérives de nature à remettre en cause la substance de notre Etat de droit », a-t-il regretté.
Aucun secteur n’a été épargné par le constat dressé à cet effet, qu’il s’agisse des libertés politiques, sociales et même économiques. Daniel Mekobe Sone a insisté sur l’exercice des libertés politiques, rappelant notamment le cadre dans lequel se tiennent les manifestations, réunions et autres rassemblement dans ce domaine.
Pourtant, « minutieusement réglementées au Cameroun, les libertés politiques connaissent ces dernières années de nombreuses dérives. C’est le règne de la démesure », s’est-il insurgé. Aux acteurs politiques ayant pris part à la dernière élection présidentielle, le premier président de la Cour suprême a rappelé le cadre légal de l’organisation de ce scrutin.
« La compétition électorale est arrivée à son terme. Le Conseil constitutionnel a proclamé les résultats et sa décision ne peut faire l’objet d’aucun recours. » Dès lors, toutes les contestations qui sont formulées « devant une tribune autre que celle prévue par la loi électorale constituent une dérive de l’expression des libertés politiques. C’est du libertinage », estime Daniel Mekobe Sone.
« La tribune des réseaux sociaux et de la démocratie virtuelle ne changent pas nos lois », a-t-il fait savoir. Avant lui, l’auditoire constitué de personnalités représentant les autres grands corps de l’Etat, dont le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, les représentants du Sénat et de l’Assemblée nationale, a écouté les réquisitions du procureur général près la Cour suprême. Luc Ndjodo s’est appesanti sur l’état civil et la nationalité.
Le représentant du ministère public, après avoir rappelé l’importance de l’état civil dans la vie de l’individu et l’évolution d’une nation, a souligné que « l’état civil constitue aujourd’hui une institution étatique destinée à garantir non seulement l’intérêt de l’Etat lui-même, mais également celui des particuliers », parce qu’il permet aux pouvoirs publics d’individualiser les citoyens et de suivre les mouvements de la population.
Il devient dès lors important, selon lui, de lutter contre l’établissement des actes de complaisance. Parce qu’ils se veulent des outils de sécurisation de la nationalité camerounaise, les actes d’état civil ne saurait dès lors faire l’objet de marchandage, au risque d’exposer leurs auteurs à la rigueur de la loi, a rappelé Luc Ndjodo.
Otric N.