Pour Maître Longo, ancien premier vice-président du Cercle des présidents échanges et ressources Afro-euro-méditerranéens (CREAEM) et président de la Commission co-développement et relations extérieurs, ancien président de l’Association Echanges Bordeaux-Cameroun, les problématiques et les enjeux d’ordres sanitaire et alimentaire doivent mobiliser l’Union africaine pour la création du Fonds africain d’aide aux plus démunis et de la Banque alimentaire africaine.
L’africain dans son ensemble connaît déjà un ralentissement de sa croissance économique du fait de la progression exponentielle du coronavirus. Une situation qui doit amener le continent à prendre son destin en main. Pour faire face à cette menace globale, une riposte globale s’impose, Maître Longo, ancien premier vice-président du CREAEM invite l’Union africaine (UA) à la mise sur pied d’un Fonds africain d’aide aux plus démunis et d’une Banque alimentaire africaine.
Il s’agit d’opposer une guerre multiforme à la pandémie. L’aide alimentaire et sanitaire paraît ainsi plus que jamais nécessaire et revêt toute sa dimension de la solidarité africaine. Au-delà de répondre à un besoin alimentaire, il est question de mieux gérer le confinement nécessaire, afin d’éviter des conséquences désastreuses et irréversibles pour la stabilité des pays africains et même de ceux membres de l’Union.
Diverses aides
Le 08 avril dernier, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré que la France va accorder une aide de « près de 1,2 milliard » d’euros à l’Afrique pour faire face au Covid-19, soit « 150 millions d’euros sous forme de prêts, afin de répondre aux enjeux de court terme des pays ou des banques publiques de développement partenaires de l’AFD ».
Il convient de rappeler que le 18 mars dernier, le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) convoquait l’Afrique à se « réveiller » et à « se préparer au pire ». Faisant suite à cette alerte, le Bureau de l’Assemblée des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA a décidé de créer un Fonds continental anti-Covid-19. Il est doté d’une enveloppe immédiate de 12,5 millions de dollars américains, comme financement de démarrage.
Le Bureau a sollicité le G20 pour la fourniture aux pays africains des équipements médicaux, des kits de tests, des équipements de protection et pour la mise en place d’un plan de relance économique. Il a enfin exhorté le Fonds monétaire international (FMI), la Banque africaine de développement (BAD), ainsi que d’autres institutions régionales à apporter des secours aux économies et communautés africaines.
Pour sa part, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique propose 100 milliards de dollars pour renforcer les mesures préventives et soutenir les systèmes de santé fragiles du continent africain.
La création d’un Fonds africain d’aide aux plus démunis et d’une Banque alimentaire africaine constitueront de véritables marqueurs de l’engagement de l’UA. Ils permettront de prévenir d’éventuelles crises sociopolitiques. Les deux institutions souhaitées seront destinées à appuyer l’action des dispositifs mis en place par les Etats membres pour fournir les denrées alimentaires aux personnes démunies, des vêtements et d’autres biens essentiels de base aux sans-abris et aux enfants souffrant de privation matérielle.
Innocent D H