« Au cours des dernières semaines, des informations infondées et totalement inexactes relayées dans la presse font état d'une rareté des devises dans la CEMAC en rapport avec une politique de rationnement qui serait entretenue par la Banque Centrale. Ces rumeurs font état d'un rejet systématique et sans motif par la Banque Centrale, des demandes de transfert de fonds à l'étranger soumises par les banques.
Je porte à la connaissance du Grand public que ces informations sont totalement infondées. En effet, la Banque des Etats de l’Afrique Centrale dispose d'avoirs en devises permettant de couvrir largement les besoins des économies de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale. La stabilité externe de notre monnaie est confortable comme I ‘atteste son taux de couverture extérieure oui s'établit à plus de 62%.
Au quotidien, la Banque des Etats de l’Afrique Centrale met à la disposition des agents économiques, à travers les banques, les devises sollicitées dès lors que les dossiers soumis sont conformes aux exigences de la réglementation des changes. Celle-ci prescrit aux banques, en son article 34, un délai de deux jours ouvrés pour I ‘exécution des ordres remis par la clientèle, sous réserve que toutes les conditions de conformité à la réglementation des changes et au dispositif de lutte anti-blanchiment, soient réunies.
J'invite donc tous les agents économiques, dont les demandes de transfert seraient rejetées par les banques au motif de la rareté des devises, d'en informer la Direction Nationale de la BEAC de leur pays de résidence, avec tous les éléments justificatifs. La Banque des Etats de l’Afrique Centrale se réserve le droit de mener toutes les actions nécessaires, en particulier I ‘application des sanctions prévues par la réglementation des changes en vigueur, à L’encontre des banques qui, par leur pratique, entraveraient la bonne réalisation des opérations internationales des agents économiques ».
Une sortie, qui vient répondre aux inquiétudes des opérateurs économiques d’autant plus que ceux-ci assurent que leurs activités ont connu, depuis quelques mois, un ralentissement, du fait de la rareté des devises dans les banques, ce qui plombe les importations. Certains opérateurs économiques ont même affirmé que leurs inquiétudes se justifiaient, à cause des réalités présentées par les banques des Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale.
Il s’agit d’Afriland First Bank, de la Société générale Cameroun, de la Banque internationale pour l’épargne et le crédit et de la Société commerciale de banque Cameroun.
Dans son classement annuel des 200 premières banques africaines, Jeune Afrique place Afriland First Bank de l’homme d’affaires Paul Fokam Kammogne, à la 141ème position. Dans ledit classement on retrouve aussi des banques locales à l’instar de la Société générale Cameroun (SGC) qui est à la 156ème place, la Banque internationale pour l’épargne et le crédit (BICEC) à la 159ème place et la Société commerciale de banque Cameroun (SCB Cameroun) à la 194ème position. Même si ces institutions bancaires n’occupent pas des places prestigieuses, on note que comparé au classement 2017 de Jeune Afrique, elles ont fait une progression. Afriland First Bank par exemple l’année dernière était à la 142ème position, la SGC à la 166ème, la BICEC à la 172ème position soit 12 places gagnées.
Pour faire son classement Jeune Afrique s’appuie sur le total de bilan et le produit net bancaire. Le journal s’appuie sur la détention d’actifs pour chaque banque. Dans son N°01632 notre confrère Le Quotidien de l’Economie ajoute que le classement se fait sur la base du total de bilan converti en dollars au 31 décembre de l’année concernée. «Grâce aux éléments financiers certifiés par les répondants, l’hebdomadaire panafricain est donc capable de publier son classement des 200 premières banques de l’année», écrit le journal. Afriland First Bank du point de vue du classement de Jeune Afrique reste donc la première banque camerounaise la plus performante. Et en Afrique centrale elle est la 3ème meilleure structure bancaire avec un bilan de 1802 millions de dollars US environ 1030 milliards de FCFA, pour un produit net bancaire de 94 millions de dollars environ 53 milliards de FCFA.
La SGC a un total de bilan de 1570 millions de dollars, près de 898 milliards de FCFA pour un produit bancaire net de 110 millions de dollars environ 63 milliards de FCFA. La BICEC elle a un total bilan de 1400 millions de dollars environ 800 milliards de FCFA pour un produit bancaire net de 109 millions de dollars. La SCB Cameroun pour sa part a un total bilan de 978 millions de dollars soit 559 milliards de FCFA pour un produit bancaire net de 84 millions de dollars soit 48 millions de FCFA.
Tout compte fait le constat général qui est fait, est qu’aucune banque camerounaise ne figure au top 50 des meilleures structures bancaires les plus rentables en Afrique ni au top 50 des banques africaines les plus prêteuses.
Liliane N.