La révélation est du Premier ministre, Chef du Gouvernement, Joseph Dion Ngute ce 25 novembre 2020 devant les élus de la Nation. C’est dans le cadre de la présentation du Programme économique, financier, social et culturel du Gouvernement pour l’exercice 2021.
Ces économies ont été réalisées grâce à certaines actions implémentées par le gouvernement pour assainir le fichier solde de l’État. Selon les explications du Premier ministre, Chef du Gouvernement, il s’agit du paiement individualisé des salaires des agents publics et de la dématérialisation des bulletins de solde, encore appelés « bons de caisse ». L’on apprend que le Ministre des Finances a officiellement lancé le 14 août 2020, le paiement des salaires via le Système de télécompensation en Afrique centrale (Systac), piloté par la banque centrale. Ce qui permet au Trésor public d’approvisionner directement le RIB du bénéficiaire de la solde ou de la pension, à l’opposé de l’ancien, baptisé Système de gros montants automatisé (Sygma).
C’est dans ce cadre que des fonds étaient mis à la disposition des banques, qui se chargeaient alors de les redistribuer dans les comptes des salariés de l’État. Le Trésor public ne pouvait alors contrôler les volumes décaissés ou non. Les montants non perçus par les salariés parfois fictifs ou décédés étaient généralement gardés par les banques, parfois pendant plusieurs mois, sans être retournés au Trésor.
Dématérialisation des bons de caisse
Quant à la dématérialisation des bons de caisse, elle est intervenue dès le mois d’octobre 2019 et a consisté au remplacement des titres de paiement physiques alors utilisés pour la paie des salaires inférieurs à 100 000 FCFA, par des titres électroniques. A ce titre, le Ministre des Finances, Louis-Paul Motaze avait précisé : « Il s’agit d’une démarche visant à la fois à simplifier les procédures de paiement de la solde des agents publics et à réduire considérablement les fraudes ».
Les réformes évoquées sont la conséquence logique du Coppe, entendez, Comptage physique des personnels de l’Etat initié en avril 2018. De sources bien renseignées, cette opération a permis à son terme de retirer plus de 10 000 agents publics fictifs du fichier solde. 30 milliards de francs CFA, c’est montant de l’économie budgétaire annuelle réalisée dans ce cadre.
Innocent D H
Le Ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative s’est exprimé sur la question au cours d’une réunion extraordinaire, à laquelle les responsables centraux et extérieurs de son département ministériel ont pris part.
Permettre aux fonctionnaires de travailler dans un cadre satisfaisant avec des conditions meilleures, le sujet a fait l’objet d’une réflexion minutieuse menée par Joseph Le et ses collaborateurs. Surtout que le Ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (MINFOPRA), a été interpellé par le Président de la République, lors de son discours-programme, prononcé le 6 novembre 2018, jour de sa prestation de serment.
«Les grands défis que nécessite l’accès à l’émergence de notre économie, que j’ai rappelés, et les engagements que j’ai pris pour améliorer la qualité de la vie des Camerounais, supposent en premier lieu que des conditions adéquates de stabilité et de sécurité soient réunies. Je puis vous donner l’assurance que je ferai en sorte que ce soit le cas. L’objectif de l’émergence doit être érigé en grande cause nationale qui mobilise l’ensemble de nos concitoyens afin de faire du Cameroun un pays moderne et socialement avancé. Les agents du service public, comme du secteur privé, ont à cet égard un rôle important à jouer. Je connais leurs difficultés. Je prendrai les mesures nécessaires à l’amélioration de leurs conditions de travail afin de leur permettre de mieux participer au progrès de notre pays», a déclaré le Président de la République Paul Biya.
Au cours donc de cette réunion extraordinaire, il a été question pour Joseph Le et ses collaborateurs de réfléchir sur les solutions à mettre en place pour corriger les problèmes liés aux conditions de travail des agents publics. Pour le chef de ce département ministériel il faut adopter un plan d’actions à implémenter à court et moyen termes. Les points à problème listés ont été la disparité de l’âge de départ à la retraite, les critères d’accès aux cadres des différents corps de la Fonction publique, les inégalités de traitement entre les agents de l’Etat relevant du Code de travail et les fonctionnaires. «Etant donné que le Chef de l’Etat lui-même, après avoir déclaré connaître les difficultés des agents publics, a pris solennel de prendre des mesures nécessaires pour améliorer les conditions de travail», a déclaré Joseph Le.
Il convient de rappeler que dans l’optique d’améliorer la qualité des services de son département ministériel, Joseph Le a entrepris de moderniser l’administration camerounaise. C’est de là qu’a été implémenté au MINFOPRA le recours par les usagers des technologies de l’information et de la communication. A titre d’information il faut savoir que la question relative à l’amélioration des conditions de travail des agents de publics se débat au MINFOPRA parce que c’est le département ministériel, à qui il revient la charge de la gestion des ressources humaines de l’Etat. Par ailleurs le MINFOPRA joue le rôle de conseil du gouvernement pour ce qui est de l’organisation et de la réforme administrative.
Liliane N.