Les affrontements se sont déroulés le week end dernier dans cette partie Nord du pays et les Forces de sécurité ont réussi à maîtriser une position de l‘État islamique d’Afrique de l’Ouest (ISWAP), tuant ainsi de nombreux éléments de ce groupe terroriste dissident de Boko Haram.
L’information a été donnée dans un communiquée rendue publique ce lundi, par le commodore (capitaine de vaisseau), Ibikunle Daramola, directeur des relations publiques et de l’information au sein de l’armée de l’air nigériane (NAF) cité par l’agence de presse pro-gouvernement NAN.
D'après les informations relayées par la même source, le raid aérien a été mené au moment où ces éléments de l’ISWAP étaient en plein rassemblement dans leur camp de Kollaram, un de leurs bastions dans l‘État de Borno aux abords du lac Tchad : « L’opération a été exécutée à la suite de rapports de renseignements crédibles indiquant que certains des dirigeants de l’ISWAP s‘étaient réunis pour une réunion dans l’un des deux bâtiments », a indiqué Ibikunle Daramola.
S’il n’a pas immédiatement donné d’autres détails comme le nombre de morts, l’officier a toutefois ajouté que ces bombardements ont gommé ces éléments de l’ISWAP et leurs responsables.
Destinée à appuyer les forces terrestres épaulées par des milices civiles anti-jihadistes, cette opération est intervenue trois jours après qu’une quinzaine de ces miliciens pro-gouvernementaux ont perdu la vie dans une attaque revendiquée par l’ISWAP.
Le nord-est du Nigeria est plongé dans un conflit entre l’armée et les groupes, jihadistes (dont Boko Haram et son dissident ISWAP), qui a fait au moins 35.000 morts depuis 2009 et plus de 2 millions de déplacés.
Les membres de cette secte semblent avoir repris du poil de la bête. Au Nigéria et au Cameroun voisin, ils multiplient des raids, des kidnappings et n’ont eu de cesse, au cours des derniers mois, d’apporter à nouveau la psychose, au sein des populations qui peinaient à peine à panser leurs blessures.
Au Cameroun, les Forces de Défense et de Sécurité veillent au quotidien au niveau d’une frontière poreuse. Les comités de vigilance ont eux aussi redoublé la surveillance dans les villages, afin d’éviter que les « mécréants » ne les prennent pas surprise.
Et, cette nouvelle apparition des terroristes dans les régions du Grand Nord Cameroun est devenue pour certains « politiciens », un prétexte pour appeler le soutien, de plus en plus obscure de la communauté internationale. Ces derniers profitent de l’occasion pour se permettre de donner des leçons de gestion au gouvernement camerounais.
Alors que les populations bien qu’ayant des attentes pas toujours comblées vis-à-vis de ceux qui ont en charge de gérer leur pays, il n’en demeure pas moins qu’elles n’admettent en aucun cas, cette interférence dans les affaires qui ne concernent que le Cameroun et les Camerounais.
Nicole Ricci Minyem
C’est par un communiqué signé par le Directeur de la communication de l’archidiocèse de Yaoundé, Abbé Appolinaire Bertrand NDZOUMOU MENDO, que nous apprenons d’autres détails de cette agression de ce matin.
Dans sa communication, l’Abbé Appolinaire MENDO nous confirme que les brigands étaient deux jeunes hommes. En fait dans les usages au sein de la Cathédrale, une fois la messe terminée, certains fidèles ont pour habitude de venir auprès de la secrétaire de l’économat pour obtenir la petite monnaie. Et c’est ce qu’a feint de faire les deux garçons en suivant la caissière dans son bureau. Et d’après des informations complémentaires, une fois à l’intérieur, ils ont refermé la porte derrière eux. C’est alors que la secrétaire va se douter qu’il y a un problème. Elle va pousser des cris de détresse sans succès. Elle sera brutalisée, puis ligotée. Les brigands vont s’emparer des clés de la caisse. Ce n’est donc pas la quête de ce matin seulement qui a donc été emporté, mais tout le montant en caisse à l’économat. Les chiffres de 08 millions ne sont pas confirmés par l’archidiocèse. Mais le montant reste à déterminer bien que certaines sources estiment à 500.000 frs le montant emporté.
D’après le Directeur de la Communication, la secrétaire Mme BILOA Nicaise épouse ATANGANA se porte plutôt bien.
Lire aussi : Grand Banditisme : Braquage à main armée à la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé
L’intégralité du communiqué :
« Ce matin du 17 décembre 2019 vers 7h20 du matin deux individus ont pris d’assaut le bureau de la caissière de la Cathédrale de Yaoundé Mme BILOA Nicaise épouse ATANGANA qui venait d’arriver pour débuter son office. Lesdits individus ont feint d’être à la recherche du change pour s’en prendre à elle en la ligotant, saccageant son bureau et emportant ses effets personnels ainsi que le contenu de différentes caisses dont le montant reste à déterminer. La scène s’est donc déroulée en dehors de la chapelle de la Cathédrale et non pendant la messe comme le stipule un certain message en circulation dans les réseaux sociaux.
Aussitôt informés, les éléments des forces de défense et de sécurité sont descendus sur le théâtre des faits et ont instruit une enquête qui suit son cours en ce moment.
L’Archevêque de Yaoundé en saluant le courage, la foi et la probité de Mme BILOA Nicaise épouse ATANGANA, rassure l’opinion nationale que, à l’heure actuelle, elle est saine et sauve. Par ailleurs, aucun prêtre ni autre fidèle n’a été l’objet de quelques sévisse que ce soit.
Il déplore de tels comportements qui relèvent d’une autre époque et appelle les auteurs de ces forfaits à la conversion en ce temps de l’Avent.
Il remercie la diligence des forces de sécurité et de défense et invite les chrétiens à rester sereins et vigilants dans la prière en cette année dédiée au Sacré-Cœur dans notre diocèse.
Il invoque la bénédiction de Dieu sur tous afin que cette fin d’année soit pleine de grâce et fructueuse en bénédiction pour tous. »
Par Stéphane NZESSEU
Les faits remontent à la nuit du dimanche 15 au lundi 16 décembre 2019.
Le domicile de l’Honorable Joseph Mbah Ndam situé dans la ville de Batibo, région du Nord-Ouest a été réduit en cendres. L’incendie a été constaté par les riverains à une heure tardive de la nuit. Selon des sources, le feu qui a calciné la maison du Député a été déclenché par des séparatistes. Ils sont pointés du doigt parce que d’après nos mêmes sources, ils ont brandi des menaces contre les parlementaires du Social democratic front (Sdf), qui essaieraient de briguer un autre mandat. On apprend que ceux-ci ne veulent pas voir les parlementaires du parti politique de Ni John Fru Ndi compétir lors des élections législatives et municipales de 2020.
Il convient de rappeler que par le passé, lors du premier enlèvement du Chairman Ni John Fru Ndi, les sécessionnistes avaient demandé à celui-ci de retirer ses parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat. Le président-fondateur du Sdf avait répondu que cela n’était pas possible. Parce que ses parlementaires avaient besoin d’un espace pour s’exprimer. Et le parlement est nécessaire. Sur la base de ces faits, on pourrait s’interroger sur les désistements des députés du Sdf aux élections législatives.
On sait que deux Honorables du parti de la balance ont adressé des correspondances au Chairman. Le premier l’Honorable Cyprian Awudu Mbaya qui a été a été questeur à l’Assemblée nationale, a décidé de se retirer de la course aux prochaines législatives, au moment où le Sdf était lancé dans la composition de ses dossiers de candidature. Il avait refusé de briguer un 5e mandat. Les raisons avancées ont tourné autour de la crise anglophone.
Pour le Député il fallait ne plus se présenter aux élections législatives parce que «considérant la guerre civile en cours dans la région du Nord-Ouest et qui a entraîné des tueries des enlèvements contre rançons, et le taux élevé d’insécurité, couplé aux conditions inhumaines dans lesquelles des milliers de personnes ont été soumises et qui a poussé les populations à se réfugier au Nigeria voisin et occasionner des déplacés internes ».
Liliane N.
Les raisons du report de la rencontre initiée par Emmanuel Macron sont entre autres, la dernière attaque terroriste dans le Niger
Cependant, les Présidents des pays concernés (Ibrahim Boubacar Keïta du Mali, Mahamadou Issoufou du Niger, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Idriss Déby Itno du Tchad, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani de la Mauritanie) ont promis d’être présents à Pau et de discuter de la réévaluation des objectifs de l’engagement français.
« Ce sommet aura pour objectif de définir et de réévaluer le cadre et les objectifs de l’engagement français au Sahel. Il va par ailleurs permettre de poser les bases d’un soutien international accru aux pays du Sahel », précise l’Elysée dans un communiqué.
A cette fin, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, le président du Conseil européen, Charles Michel, le vice-président de la Commission européenne et haut représentant pour les Affaires étrangères, Josep Borrel, ont également été conviés, selon cette source.
La France fait depuis plusieurs mois des appels du pied à ses alliés européens pour qu’ils s’impliquent davantage dans la crise sahélienne. Le président français a indiqué vouloir repenser l’opération Barkhane dans les prochaines semaines.
Clarifier les positions sur la présence militaire française
Emmanuel Macron avait invité le 4 décembre les membres du G5 Sahel à le retrouver le 16 décembre pour un sommet à Pau, la ville où étaient basés sept des 13 soldats français de la force antijihadiste Barkhane tués le 25 novembre au Mali.
Le président français leur avait demandé de clarifier leur position sur la présence militaire française au Sahel, de plus en plus contestée par leurs opinions publiques.
Il avait souligné qu’il attendait d’eux qu’ils assument publiquement le fait que les soldats français sont au Sahel à la demande des pays concernés, et non pas pour des visées néocoloniales. Faute de quoi, avait-il indiqué, il en tirerait toutes les conséquences.
Mais le message avait été perçu comme une dégradante convocation par beaucoup dans les pays concernés.
Le 11 décembre, lors d’un entretien télévisé, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré avait critiqué la forme et le contenu, de la déclaration de M. Macron sur cette réunion qui selon lui ont manqué de tact. Il avait profité de cette occasion pour repréciser le rôle que les pays comme la France peuvent jouer dans les Etats africains, en rappelant qu’il est plus que temps d’oublier la période coloniale et le pillage des territoires qui malheureusement se fait avec la complicité de certains dirigeants.
Nicole Ricci Minyem
Cette mesure va s’étendre dans le monde entier à travers un programme rénové de lutte contre la désinformation
Instagram perfectionne ses techniques pour empêcher le harcèlement en ligne et étend son programme américain de « fact-checking » (vérification des faits) au reste du monde, a annoncé lundi dernier l’application
« A partir d’aujourd’hui, nous déployons une fonctionnalité qui prévient les utilisateurs quand leur légende pourrait être considérée comme blessante », explique la plateforme de Facebook, très populaire chez les jeunes. « Cela leur donne une chance de réfléchir avant de poster », continue-t-elle.
Technologie à base d’intelligence artificielle
Instagram avait déjà ajouté cet été cette technologie à base d’intelligence artificielle pour les commentaires sous les contenus, et les « résultats sont prometteurs », estime l’appli. Par exemple, si quelqu’un écrit « tu es stupide », une fenêtre va apparaître pour lui dire « cette légende ressemble à d’autres légendes qui ont été signalées », et lui donner le choix entre modifier sa formulation, « en savoir plus » ou ignorer.
Facebook multiplie les efforts sur toutes ses plateformes pour favoriser une ambiance moins agressive et restaurer la confiance avec les utilisateurs et les autorités. Dans cette logique, le géant des réseaux sociaux a mis en place un programme de vérification des informations douteuses («fact-checking ») sur son principal réseau, avec l’aide de tiers, principalement des organes de presse, dont 20 Minutes.
Les informations sur Instagram vérifiées depuis mai
Les partenaires américains de Facebook travaillent aussi depuis mai sur Instagram pour examiner et identifier les contenus qui relèvent de la désinformation. Les informations douteuses sont repérées par des technologies d’intelligence artificielle, des équipes de modération des contenus et les signalements des utilisateurs. Les journalistes partenaires du réseau sont ensuite chargés de les vérifier.
Quand un contenu est évalué comme « faux » ou « en partie faux », « nous réduisons sa visibilité (…) et nous lui ajoutons une étiquette pour que les gens décident eux-mêmes ce qu’ils veulent lire ou partager », explique la plateforme. Les étiquettes seront automatiquement adossées aux contenus identiques sur Facebook et Instagram, précise l’appli.
Et les déclarations des politiques ?
Ce processus de « fact-checking » ne s’applique cependant par à ce stade aux déclarations des personnalités politiques, un sujet qui suscite la polémique aux Etats-Unis depuis des semaines, alors que Twitter a décidé de bannir toutes les publicités à caractère politique.
N.R.M
Le braquage de l’économat de la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé n’est pas un cas isolé. De nombreuses capelles et paroisses subissent régulièrement les assauts des malfrats qui commettent dans la maison de Dieu des forfaits divers.
De nombreux cas de cambriolages ont été recensé cette année dans de nombreux lieux de cultes. L’un d’entre eux, le Ministère International de la Foi Triomphante, une église que dirige un pasteur pentecôtiste l’Apôtre Julius EKIE, a été victime d’un cambriolage au cours du mois de Mai de cette année finissante. En effet, la chapelle située au quartier Mbog Abang à Yaoundé avait reçu dans la nuit la visite des brigands qui, ayant trouvé les gardiens endormis, ont brisé une fenêtre de l’église et emporté tout le matériel de sonorisation (instruments de musiques, baffles, consoles…). Quelques semaines plus tôt c’est une autre église pentecôtiste encore, située au quartier Etoa Meki et dirigé par le pasteur Fomesseng qui subissait les assauts des brigands. Là encore, c’est le matériel de sonorisation qui est visé par ces hors la loi.
Malheureusement, ces braquages et autres cambriolages ne sont pas toujours médiatisés. Par ailleurs, ces pasteurs des églises de réveil posent un autre problème. C’est que lorsque ces infractions sont commises, ils se rapprochent des postes de police et de gendarmerie environnant pour déposer une plainte. Mais aucune suite n’est donnée à leur plainte, si ce n’est le mépris et la condescendance dont ils font l’objet devant l’officier. Certaines des patrons de ces églises dénoncent le cas de deux poids deux mesures des forces de l’ordre fasse à ce phénomène de grand banditisme dont ils sont eux aussi victimes.
S’il est vrai que plusieurs communautés font l’objet de ce genre de vol, il faut tout de même reconnaître que le cas de la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé est un pas de plus dans la cruauté, dans la violence. L’attaque est tout de même spectaculaire. S’attaquer de si bonne heure le matin (environ 7 heures du matin), à l’économat alors que la messe est encore en train de se tenir, et des fidèles à genoux en train de prier. Des malfrats armés et (selon les informations issues du témoignage de la femme agressée) venus avec l’intention de tuer le recteur de la Cathédrale de Yaoundé. La criminalité dans les lieux sacrés… Puisse Dieu sauver son église.
Lire aussi : Braquage à la Cathédrale de Yaoundé : L’archidiocèse précise les circonstances
Stéphane NZESSEU
Depuis son dévoilement, la mascotte qui animera la compétition de football à venir fait polémique. Ils sont nombreux les camerounais qui estiment que cette mascotte ferait retourner Apollon dans sa tombe. Aucune attraction, aucune plaisance, ce qui sera catastrophique pour la dimension marketing de la compétition, aspect pour lequel est créé une mascotte.
A quoi sert une mascotte ? Une mascotte joue un rôle important dans la promotion de l’image d’une marque et pour la circonstance, d’une compétition. La mascotte est l’interface vivante entre la marque et le monde extérieur. C’est un outil fondamental dans la dimension relations publiques de la compétition ou de la marque. C’est un moyen de communication, mais davantage il est comme un outil de charme, dont l’esthétique doit pouvoir adoucir et attendrir le regard de ceux qui entrent en rapport avec la compétition. Une mascotte est aussi un trait d’union entre les enfants et les adultes. Sa conception et sa constitution devraient tenir compte des réalités sociales de son environnement, mais aussi de ceux qui sont la cible de la campagne de communication en question. Elle rend aussi la marque sympathique, avenante aux yeux des consommateurs. Certaines marques adoptent la métonymie : elles font de leur produit phare leur mascotte. Michelin a donc créé Bibendum à partir de pneus.
Mais la fonction n'est pas toujours la même. Parfois, la mascotte est un instrument marketing à part entière, comme Ronald McDonald qui sert à attirer les enfants pour inciter leurs parents à consommer. Une mascotte peut aussi influencer la perception que de potentiels clients peuvent se faire de la marque ou de ses collaborateurs. L'écureuil de la Caisse d'épargne en France a contribué à rendre les banquiers plus sympathiques aux yeux du public par exemple.
Une mascotte permet une identification rapide et agréable de la compétition qui devient une marque, une destination. Celle-ci parle à travers sa mascotte, se distingue de ses concurrents. En général, les marques préfèrent relooker leur mascotte, quitte à ce qu'elle ne ressemble plus du tout à son aspect originel, mais garde toujours un aspect esthétique qui est nécessaire à la commercialisation du produit qu’on vend derrière.
Malheureusement, on n’a pas le sentiment qu’en regardant cette mascotte du CHAN 2020 au Cameroun, qu’on se situe dans ces exigences de style et de compétition marketing. La mascotte « TARA » que le ministère des sports et de l’éducation physique à travers son COCAN ont offert au Cameroun. Depuis qu'elle a été dévoilée le 14 décembre dernier, elle n'a cessé d'être contestée. Sur la toile par exemple, des ironies de toutes sortes ont été publiées. Elle a été qualifiée "d'effrayante", "d'abomination", de "totem", "d'anormale" par plusieurs internautes qui y voient tout simplement une apologie de la médiocrité.
"La déception du public est d’autant plus grande car il a été associé au choix de la mascotte, mais son choix a été détourné au final", peut-on lire dans une tribune de Christian Djimadeu. Toujours d'après lui, pendant la cérémonie de dévoilement, "les cœurs ont semblé frémir pour la deuxième proposition de mascotte : Capitaine Léo. Mais le jury prétendra qu’elle a déjà été utilisée autrefois". Entre nostalgie pour la mascotte de la CAN féminine de football en 2016 (Lili) et colère, certains sont allés jusqu'à produire de nouveaux dessins, question de demander au jury s'il n'y avait pas mieux parmi les propositions reçues.
Stéphane NZESSEU
Me Paul Simo, avocat spécialisé dans le droit public, constitutionnel, et international et le Dr Éric-Adol Gatsi Tazo, titulaire de plusieurs diplômes universitaires ont apporté des pistes de réponse en ressortant vingt points.
Définition
Le Statut spécial c’est une autonomie régionale spéciale. Cela veut dire que dans un pays qui compte plusieurs régions (comme les 10 régions du Cameroun), certaines de ces régions (Nord-Ouest, Sud-Ouest) acquièrent certains pouvoirs, fonctions ou compétences qui ne sont pas conférés au reste des régions du pays.
Cela est généralement effectué en raison des spécificités historiques des régions bénéficiaires, afin de tenir compte de leurs particularités et de les maintenir au sein de la Nation.
Le « Statut Spécial » désigne également une partie d'un pays qui jouit d'un degré d'autonomie territoriale différent de la manière dont l'État central traite les autres unités constituant le pays.
Dans le langage de la science politique comparée, au regard des pays du monde, le « Statut Spécial » attribué à une région n’est pas un handicap. C’est une responsabilisation additionnelle desdites régions, qui leur donne des pouvoirs que les autres unités territoriales du pays n’ont pas.
Pour un citoyen résidant dans une région à Statut Spécial, l'effet net de ce statut devrait être assez similaire à celui d'un citoyen au sein d’un État fédéré d'une Fédération. La principale différence entre un pays avec des régions à Statut Spécial et un pays qui est une Fédération apparaît lorsqu’on les survole.
Le Statut Spécial est une technique d’ingénierie constitutionnelle utilisée principalement lorsque certaines unités territoriales ou régions d’un pays, mais pas toutes, aspirent à une auto-gestion de certains domaines spécifiques de leur existence. Ainsi, seules les régions qui exprimant ce besoin obtiennent un Statut Spécial.
Non, ce n'est pas suffisant d’adopter une telle loi. Dans la plupart des pays où un conflit a déjà eu lieu entre le groupe qui arbore des spécificités historiques et l'État central, l’on procède généralement par un accord de paix (signé entre le Gouvernement, les groupes armés, et autres forces vives) et une loi accordant un Statut Spécial ou une autonomie régionale.
Un Accord de paix est important, car c’est ce qui permet : (i) un cessez-le-feu, (ii) le retrait des forces offensives par toutes les parties au conflit, (iii) le début effectif du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration (DDR) des ex-combattants, (iv) l'amnistie, la libération et la réhabilitation des prisonniers incarcérés en raison du conflit politique, et (v) un processus national de réconciliation, ainsi que des réparations pour les victimes du conflit, afin de réparer les torts qui leur ont été causés.
Oui. Une région dotée d’un Statut Spécial ou d’une autonomie régionale doit disposer de son propre gouvernement régional, qui s’occupe des questions relevant de la compétence de la région.
Pour fonctionner, la région a aussi besoin d’un organe représentatif (législatif) qui vote des lois et des règlements dans ses domaines de compétence, ainsi qu’une administration (fonction publique) régionale qui assure la prestation des services publics qui sont confiés à la région en vertu du Statut Spécial ou du cadre de l'autonomie. Il faut préciser qu'il s'agit d'un gouvernement régional qui gère les affaires intérieures de la région à Statut Spécial, et non pas un gouvernement qui prend sa place.
Au sein de la communauté mondiale des Nations. L’État du Cameroun demeure souverain sur le plan international - tout en respectant les termes du Statut Spécial.
Les personnes résidant dans la région à Statut Spécial ou qui ont leurs origines dans ladite région restent des citoyens de l’État (du Cameroun). Leur citoyenneté ou leur nationalité ne change pas. Dans certains pays, leurs documents d’identité ou de voyage peuvent porter une mention spécifique indiquant qu’ils résident dans, ou sont issues de la région à Statut Spécial. Cependant, ils restent des citoyens à part entière de l’État, bénéficient de tous les avantages (tel le droit de vote), et sont assujetties aux mêmes obligations que les autres citoyens du pays.
Non. Un élément clé du dispositif des régions à Statut Spécial à travers le monde, est qu'elles fonctionnent dans le cadre de la souveraineté de l'État dans lequel elles sont situées. Ces régions ne sont pas de nouveaux États, ou des entités au regard du droit international, et ne peuvent pas mener leur propre politique étrangère. L’État-mère reste celui qui occupe le siège aux Nations Unies et à l’Union Africaine.
Cependant, presque tous les dispositifs comparés du Statut Spécial accordent une importante ouverture aux régions concernées : lorsque l’État mère négocie tout accord ou traité international qui touche à un sujet présentant un intérêt particulier pour la région à Statut Spécial (comme un sujet relevant des compétences spéciales de la région, ou qui pourraient autrement avoir un effet sur les intérêts de la région), l’État mère est tenu de consulter la région. L’État inclut généralement des représentants de la Région à Statut Spécial parmi ses diplomates qui négocient le traité ou l’accord international, afin de veiller à ce que les préoccupations de la région à Statut Spécial soient prises en compte.
Dans la plupart des pays du monde, toutes les unités territoriales (telles que les Régions) s’acquittent de certaines fonctions, car l’État central seul ne peut pas tout gérer. Ainsi, toutes les Régions d’un pays (c’est-à-dire les institutions constituées au niveau de la région) assument certaines obligations. Au Cameroun, par exemple, il est prévu que les autorités régionales (une fois opérationnelles) gèreront les écoles secondaires et les lycées publics, tandis que les communes gèreront les écoles maternelles et primaires publiques. Cela contribuera à réduire la charge de travail des Ministères centraux de l'Enseignement Secondaire et de Base, qui gèrent des milliers d'établissements scolaires à travers le pays.
La particularité de la Région à Statut Spécial réside dans le fait qu'au-delà des fonctions que toutes les autres régions (ordinaires) exerceront, elle disposera de pouvoirs et de compétences spécifiques qui vont au-delà de ses pairs. En fonction du contexte et des besoins, cela peut inclure des pouvoirs dans des domaines tels que l’utilisation d’une langue principale dans l’administration et les procédures officielles dans la région. Le mode de gouverner et d’administrer ladite région seront également différents.
Non. Il est important que tous les Camerounais prennent conscience de la raison pour laquelle le Statut Spécial est créé. Il a été affirmé dès les premières évocations de cette option, et réaffirmé aux plus hauts niveaux de l’Etat, que le Statut Spécial est prévu pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest « en raison de leurs spécificités historiques ». C'est une précision importante. Il tient du fait que ces régions ont acquis un patrimoine linguistique, éducatif, juridique et culturel qui leur est propre, du fait de la période pendant laquelle elles ont été administrées en tant que mandat et territoire sous tutelle de la Grande-Bretagne.
Toutes les autres régions du Cameroun ont des particularités, en termes de cultures traditionnelles, endogènes, et africaines (le Nord-ouest et le Sud-ouest aussi). Cependant, les autres régions du pays n’ont pas la particularité d’un système éducatif, juridique ou linguistique différent du système prédominant dans le pays. Ce sont ces spécificités qui sous-tendent l'octroi du Statut Spécial. Les autres régions, une fois leurs institutions mises en place, exerceront les compétences qui leur seront transférées dans le cadre du processus de décentralisation.
Non. Généralement, les textes mettant en place un Statut Spécial prévoient que toute modification substantielle à leur contenu doit être approuvée à la fois par le Parlement national et par l’organe représentatif (législatif) de la région concernée. Ils ne peuvent pas être modifiés à travers une action unilatérale.
Non. Généralement, les textes mettant en place un Statut Spécial prévoient que toute modification substantielle à leur contenu doit être approuvée à la fois par le Parlement national et par l’organe représentatif (législatif) de la région concernée. Ils n’admettent pas d'action unilatérale. Le Statut Spécial est un moyen d’assurer l’autodétermination interne du groupe ou de la région concerné(e) à l’intérieur du pays. Ils ne donnent pas lieu à un droit de sécession ou d'autodétermination externe.
En règle générale, le texte qui établit les régions à Statut Spécial prévoit un mécanisme pour le règlement des différends qui peuvent survenir entre l'État central et la Région (ou entre leurs administrations respectives) par exemple, des conflits sur leurs domaines de compétence respectifs. Au premier niveau, il existe généralement une Commission Mixte composée d’un nombre égal de représentants de la région à Statut Spécial et de l’État central, qui examine ces questions afin de trouver des solutions. Cela encourage les parties à résoudre leurs différends au niveau des décideurs politiques.
Ensuite, un certain nombre d’accords créant des régions à Statut Spécial (en particulier à la suite d’un conflit) incluent un mécanisme international de garantie qui constitue un moyen de recours, et qui rend des décisions contraignantes sur de tels différends entre l’État et la région. Dans les pays qui présentent des garanties judiciaires adéquates, la plus haute juridiction du pays qui connait les litiges entre ses principaux organes gouvernementaux (souvent une Cour Suprême ou une Cour Constitutionnelle), joue souvent ce rôle de juge de dernier ressort dans de tels différends.
Partout dans le monde, tous les textes instituant un Statut Spécial incluent une disposition claire qui indique comment les régions concernées vont mobiliser ou recevoir les fonds nécessaires pour s’acquitter des fonctions qu’elles assument. L’accord ou la loi sur le Statut Spécial spécifie généralement le droit de ladite région à des fonds de façon statutaire (automatique), prévisible, et récurrent afin de s’acquitter de ses responsabilités.
Dans certains pays, pour être prévisible, cela est indexé à un pourcentage précis du budget de l’État. Ces dispositifs incluent généralement une spécification des rôles et des responsabilités dans la mobilisation de l’impôt. Un mécanisme commun associant les deux parties est généralement mis en place pour garantir la bonne mise en œuvre de la mobilisation des recettes et de l'allocation budgétaire, ainsi que de la reddition de comptes publiques et des rapports correspondants.
Généralement, la création d'une région à Statut Spécial modifie la manière dont ladite région est administrée. Étant donné que la région assume la responsabilité principale de certaines fonctions ou compétences qui lui sont assignées, son propre exécutif assume un rôle plus important. Par conséquent, l’exécutif propre de la région dirige l’administration sous son autorité pour s’acquitter des fonctions dont la Région est responsable.
Cependant, une région à Statut Spécial ne prend pas en charge toutes les fonctions publiques ou gouvernementales dans son ressort. Par exemple, la défense et la sécurité nationale, le contrôle des frontières internationales, et la monnaie et les affaires monétaires sont des fonctions que ces Régions n'assument pas.
Par conséquent, l’État central a un représentant auprès de la région à Statut Spécial, qui ne s’occupe que des questions relevant de la responsabilité de l’État central. Il ne supervise pas, et n’a pas de fonction de tutelle sur les autorités de la région à Statut Spécial, dans les domaines de compétence de ces dernières.
Ce représentant n’a généralement pas le titre de « Gouverneur », mais plutôt de Commissaire ou de Délégué. Dans la plupart des pays dotés des régions à Statut Spécial, la nomination du représentant de l’Etat auprès de la Région tient compte de son expérience, et de ses connaissances des spécificités historiques desdites régions. En plus, les autorités de la région à Statut Spécial sont consultées et donnent leur consentement, avant leur nomination ou leur destitution.
Les lois ou accords qui créent des régions à Statut Spécial incluent généralement une énonciation claire des domaines de compétence attribués à la région. Par souci de clarté, ladite énonciation comprend généralement : (a) les domaines ou les fonctions pour lesquels la région à Statut Spécial assume la responsabilité exclusive, (b) les domaines qui demeurent du ressort de l’État central, et (c) plus important encore, les domaines dans lesquels, pour que la région ou l'État central agisse, il est nécessaire qu'ils se consultent et/ou obtiennent le consentement mutuel. Il est possible que des divergences d’interprétation se produisent entre les parties en ce qui concerne la responsabilité de telle ou telle entité, d’où les mécanismes de règlement des différends décrits ci-dessus. 9
Les domaines ou les fonctions spécifiques attribuées à une région à Statut Spécial reflètent généralement les spécificités historiques qui ont mené à l’attribution dudit statut. Il s’agit des domaines qui ont créé des tensions lorsqu’ils ont été gérés par des institutions au niveau central, et pour lesquels il a été décidé de les gérer au niveau régional. Cela peut inclure par exemple : la langue officielle ou principale à utiliser pour les procédures officielles dans la région, le système éducatif, ou le mode de pratique juridique.
• Indonésie : Province d'Aceh
• Philippines : région de Bangsamoro
• Finlande : îles Åland
• Tanzanie : Zanzibar
• Portugal : Açores et Madère
• Danemark : Groenland
• Danemark : îles Féroé
• Italie : Trentin-Haut-Adige, dit Tyrol du Sud
• Italie : Vallée d’Aoste, dite Vallée d’Aoste
• Italie : Sicile
• Italie : Sardaigne
• Italie : Frioul-Vénétie Julienne
Les régions à Statut Spécial sont le fruit des efforts des décideurs politiques et des négociateurs de paix pour tenter de maitriser des situations dans lesquelles un État a un groupe minoritaire souvent occupant un espace territorial défini, et avec des particularités difficiles à gérer par l’État central. De nos jours, peu de pays ont une Nation parfaitement homogène (les groupes constitutifs culturels, linguistiques et autres) au sein de l'État (le territoire reconnu en droit international).
Comme toutes les dispositions prises pour résoudre un conflit, elles ont besoin de l’entretien régulier, de la patience, de la confiance et de la tolérance de toutes les parties pour pouvoir fonctionner. Même si elles comportent des défis, ceux-ci sont probablement mieux à gérer que les souffrances d'un conflit.
En règle générale, lorsqu'un pays parvient à accorder une certaine autonomie territoriale à une partie de sa population pour des raisons historiques importantes pour gérer leurs spécificités, il entreprend d’autres mesures, que les spécialistes appellent l’autonomie « non territoriale ». La Commission Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme au Cameroun est un exemple à cet effet.
Il convient de rappeler que la région à Statut Spécial ne gère pas toutes ses affaires. Certains continuent d'être gérés par les institutions centrales de l'État (telles que la défense et la sécurité extérieure, les questions bancaires et monétaires). C’est pourquoi les résidents de cette région ou les anglophones en général, ont besoin d’avoir accès à ces autres services de manière équitable ailleurs dans le pays.
Bien qu’ils ne puissent pas se prévaloir de tous les effets du Statut Spécial, où qu’ils aillent dans le pays (et ils doivent reconnaître que les autres Régions n’ont pas les mêmes obligations envers eux que la région à Statut Spécial), ils ont droit à être pris en compte, notamment pour accéder sur un pied d'égalité aux services fournis par l'État au niveau central.
Les régions à Statut Spécial sont le produit d’un exercice national très minutieux de conciliation et d’inclusion qui vise à assurer que chacun dispose d’un espace à l’ombre, sous le parasol de la Nation. Ils ne sont pas destinés à créer des forteresses ou des zones exclusives dans lesquelles la population qui porte la spécificité historique (pour laquelle le Statut Spécial est accordé) vit isolée et sans interaction avec l’État mère.
Des experts renommés qui ont étudié des dizaines de conflits séparatistes à travers le monde (comme le professeur grec et spécialiste éminent de l'étude des conflits séparatistes, Alexis Heraclides) affirment en fait que de telles régions ne devraient pas être établies s’il en résulte des entités intolérantes envers d'autres groupes, y compris des minorités en leur sein.
Par conséquent, la spécificité historique au sein desdites régions doit être respectée de manière fondamentale, mais certaines mesures doivent être adoptés pour tenir compte des minorités (telles que les écoles dispensant le système éducatif en français), en fonction des besoins des habitants.
Partout dans le monde, dans les disciplines du droit international, de la diplomatie, de la résolution des conflits, des systèmes politiques comparés, et du droit constitutionnel comparé, il existe un intérêt croissant sur l’utilisation de l’autonomie territoriale (autre désignation de Statut Spécial ou des Régions Autonomes Spéciales) pour résoudre ces situations très difficiles découlant de sous-groupes au sein d’un État qui méritent des mesures spéciales, en raison de leurs spécificités. Certains des meilleurs spécialistes de droit international, et experts en droit constitutionnel comparé à travers le monde ont passé des dizaines d’années de travail pour concevoir cette approche, et pouvoir prodiguer des conseils sur comment créer des autonomies régionales, au sein des États.
N.R.M
Les deux généraux de brigade Agah Robinson Ndong et Loubazal Pierre ont été installés dans leurs nouvelles fonctions à Garoua. C’était au cours d’une cérémonie présidée par le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense (Mindef), Joseph Beti Assomo qui a demandé à ces nouveaux commandants de travailler avec détermination et abnégation pour relever le défi sécuritaire.
Cette cérémonie de prise de commandement met au défi les deux officiers généraux installés. Ils sont appelés à mener une lutte sans merci contre l’insécurité avec notamment le phénomène d’enlèvements avec demande de rançons, le grand banditisme, les vols de bétails dans les régions du Nord (excepté le Mayo-louti) et de l’Adamaoua. Sur le terrain fort heureusement dans ces deux régions, l’opération Adano initiée depuis le 10 août 2019 par le Chef de l’Etat Paul Biya, porte de bons fruits car elle a permis de mettre en déroute plusieurs ravisseurs et de libérer de nombreux otages.
En installant le général Agah Robinson Ndong au poste de commandant la 3ème région militaire et Loubazal Pierre comme commandant la 3ème région gendarmerie, le ministre délégué à la présidence chargé de la défense Joseph Béti Assomo les invite ainsi, à la préservation de la paix sociale. « Monsieur les officiers généraux, nouveaux commandants la 3ème région interarmées, commandant la 3ème région de gendarmerie, vous êtes ici à la tête d’une circonscription frontalière de trois pays frères et amis le Nigéria, le Tchad et la République centrafricaine. Cette conjonction de frontière n’a pas que des avantages, elle induits également des problèmes tels que la criminalité transfrontalière, la transhumance parfois belliqueuse des bergers venus de ces pays », dira le ministre.
Les comités de vigilance doivent être redynamisés, va prescrire par ailleurs Joseph Beti Assomo dans la mesure où ils jouent un rôle important dans la lutte contre la criminalité. Les questions d’éradication de la contrebande et de la contrefaçon s’inscrivent aussi aux rangs des challenges à relever par les nouveaux commandants. Ceux-ci doivent enfin être à mesure de résoudre les conflits agro-pastoraux afin que les retombées de ce secteur favorisent pleinement la croissance économique.
Innocent D H
C’est le journaliste et lanceur d’alerte Christian Mpondo qui a attiré l’attention de l’opinion publique sur cet état de chose. Par une réaction au sortir de la salle des festivités, il a dit toute sa tristesse et son amertume quant aux choix effectués par le Comité d’organisation des Balafon Music Awards, en excluant de la compétition tout un pan de la musique camerounaise, notamment la musique religieuse.
Au cours de la cérémonie qui s’est tenue en fin de semaine dernière, la station de radio leader sur la ville de Douala, Radio Balafon a choisi de primer quelques artistes camerounais qui se seront distinguer au cours de l’année finissante. Une cérémonie de récompense qui devient de plus en plus un rendez-vous annuel pour les acteurs du showbiz camerounais. Seulement, cette année, les organisateurs du Balafon Music Awards n’ont pas pensé au genre musical gospel.
Oubli ou mépris ?
De prime à bord, impossible de penser à un oubli. Le professionnalisme des équipes que conduit le promoteur de ladite station de radio, Cyrille Bojiko, est ce qui les distingue et à contribuer à faire d’eux la station de radio la plus écoutée dans la capitale économique du Cameroun. De plus, le journaliste qui éveille l’attention des observateurs sur la question, Christian Mpondo, est bel et bien producteur d’une émission gospel sur Radio Balafon. Et pour davantage souligner l’impossibilité pour les organisateurs d’avoir oublié, l’émission de gospel diffusée sur cette antenne est dans une campagne de communication accrue à la faveur du premier anniversaire de ce programme (Gospelmania). Pour ces raisons et autres, il est inimaginable de croire qu’il s’agit d’un oubli des organisateurs du Balafon Music Awards. Si ce n’est pas un oubli, il va de soi que c’est un choix délibéré d’exclure de leurs récompenses les artistes et acteurs de l’univers musical gospel.
Un choix qui en dit long sur l’état d’esprit des patrons de média au Cameroun, quant à la considération qu’ils ont à l’égard de ce couloir musical. Pourtant on observe une véritable recrudescence de l’intérêt de toute la classe musicale camerounaise pour ce genre musical. En effet, de plus en plus d’artistes dont ce n’est pas le registre principal s’adonne à la production des musiques gospel. Les producteurs de musique de chez nous exigent à la limite à chaque artiste d’insérer dans son album ou maxi single, une chanson « gospel ». C’est dire si on en doutait encore que le gospel se vend plutôt bien sur le marché du disque au Cameroun. Peut-être se reprendront-ils à la prochaine édition.
Stéphane NZESSEU
« S’acquitter de leurs missions avec tacte, honnêteté et professionnalisme », ainsi se résume les consignes du Procureur de la République dans son réquisitoire, aux 189 nouveaux officiers de police judiciaire de l’administration douanière dans le Nord. C’était ce lundi, au tribunal de première instance de Garoua au cours de l’audience de prestation de prestation de serment que présidait Jean Pierre Bifouna Ndongo, président de ladite juridiction.
« Oui je le jure ! ». Il s’agit là de la formule de prestation de serment repris à tour de rôle devant Dieu et les hommes par 189 fonctionnaires des douanes du Nord devant le tribunal de première instance de Garoua pour marquer leur engagement solennel à exercer désormais comme officiers de police judiciaire à compétence spéciale. « Cette prestation de serment est une fierté pour nous, car nous l’avons attendu depuis 2015. Ça vient nous permettre de travailler en toute sérénité », affirme le nouveau assermenté Blaise René Akoumbel. Massem épouse Palaï, pour sa part estime : « c’est un engagement à travailler pour l’Etat en évitant la corruption ».
L’acte de prestation de serment comme préalable légal
L’acte de prestation de serment auquel viennent de se soumettre ces capitaines, adjudants, brigadiers des douanes, entre autres, est un préalable pour l’exercice de leur fonction en toute légalité. « Chaque que jour ils posent des actes graves, notamment la saisie des marchandises, la rédaction des procès-verbaux de constat, de saisi et même des procès-verbaux d’audition. Il est question de régulariser tous ces actes pour qu’ils s’inscrivent dans la légalité », précise Séraphin Bello, chef secteur des douanes du Nord.
Dans son réquisitoire, le Procureur de la République en tant que représentant du ministère public, a invité ces officiers de police judiciaire à compétences spéciales à s’acquitter de leurs missions avec tacte, honnêteté et professionnalisme. Des qualités qui doivent être adossées sur le respect de l’intérêt général. « Ils doivent mettre fin à cette pratique où on dit, à la douane que le dossier soit bon ou mauvais, il faut laisser l’argent à chaque étape », recommande Jean Pierre Bifouna Ndongo, président du tribunal de première instance de Garoua.
Ces nouveaux assermentés se disent prêts à mener leurs missions en toute loyauté afin que la douane dans la région du Nord puisse efficacement jouer son rôle dans la mobilisation des ressources budgétaires.
Innocent D H
Tanjoh Fridrick Tetuh Mba a décidé de ne plus être candidat aux prochaines élections municipales à cause des violences qui se poursuivent dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Tanjoh Fridrick Tetuh Mba a écrit une lettre pour rendre publique sa décision de ne plus prendre part aux élections municipales de 2020. Celui qui est Maire de la Commune de Batibo justifie sa décision en évoquant les actes de violence qui sont fait dans le cadre de la crise anglophone. Dans sa correspondance, l’autorité municipale militant dans les rangs du Social democratic front (Sdf) évoque la peine qu’il a à assister à des célébrations alors que des proches se font enlever, des demandes de rançon pour leur libération sont faites, des incendies de maison comme celle de l’Honorable Joseph Mbah Ndam se produisent. Il se demande où sont passées nos valeurs.
Le Maire qui précise militer au sein du Sdf depuis ces années d’étude à l’Université, indique avoir pris du temps pour mûrir sa réflexion. Il a réfléchi sur sa vision de leader. Et c’est en tenant donc compte de l’importance de la vie humaine, qu’il a résolu de ne plus être candidat à la prochaine mandature des Maires. Aussi, affirme-t-il, il ne prend pas part à aucune initiative visant à la réhabilitation de la liste du Sdf par le tribunal administratif ou par Elections cameroon (Elecam).
Il convient de rappeler que le Maire de Batibo Tanjoh Fridrick Tetuh Mba n’est pas le seul militant du parti politique du Chairman Ni John Fru Ndi à se retirer de la course des élections. Il y a de cela un mois où l’Honorable Eric Mbah rendait aussi publique sa non-participation aux élections législatives de 2020. «… Je signale par la présente que je ne suis pas disposé à me présenter comme candidat à l’élection municipale en raison du dynamisme bien connu de mes aspirations… Je vous exhorte à ôter mon nom de toutes les listes que vous constituez pour les dites élections couplées de février 2020», avait-il écrit dans la lettre adressée au Chairman Ni John Fru Ndi.
Comme l’honorable Cyprian Mbaya, qui a également désisté, il a évoqué la crise anglophone comme raison de cette décision.
Liliane N.
Le drame s’est produit ce mardi matin, 17 décembre, juste à la fin de la messe de 6 heures. Un braquage spectaculaire au sein d’une cathédrale. Les brigands sont repartis avec toute la quête de ce matin.
Il est 8h ce mardi matin. La place de la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé est noire de gendarmes et d’hommes de différents corps de la sécurité publique. Ils ont installé un cordon de sécurité. Ils procèdent aux interrogatoires liminaires des témoins qui ont assistés à cette scène hors du commun. La gendarmerie vient d’ouvrir l’enquête sur le braquage de la Cathédrale Notre Dame de Yaoundé.
En effet, selon les informations reçues très tôt ce matin des braqueurs se sont introduits un peu avant la fin de la messe de 06 heures. Ils ont fait irruption au sein de la Cathédrale pendant que la messe se poursuivait. Les malfrats se sont dirigés vers le bureau de l’économat de la Cathédrale Notre Dame de Yaoundé. Ils sont venus juste au moment où la dame faisait son entrée dans son bureau. Les deux brigands ont surpris la dame avec armes au point. Ils l’ont attaché et se sont emparés de la somme de 08 millions de FCFA. Armes à feu au point, il était difficile pour ces personnes civiles de regimber. Elle s’est laissée faire. Visiblement, les braqueurs avaient bien préparé le coup et ils avaient une autre cible que la quête de ce matin, le recteur de la Cathédrale. Une fois le pactole saisi, les brigands ont très rapidement battu en retraite. Ceci s’est fait dans un temps records. Les deux jeunes brigands sont repartis sur une moto.
D'après le témoignage de cette dame, les brigands seraient venus avec l’intention d’éliminer physiquement le recteur de la paroisse. Mais visiblement à défaut de rencontrer le recteur, ils se sont pris à la dame qui gère l’économat de la Cathédrale.
Braquer dans la maison de Dieu !
C’est exceptionnel ! Mais ce n’est pas la première fois que des brigands s’introduisent dans des lieux de cultes pour dessaisir la paroisse ou la chapelle de ses biens. Il faut dire que des lieux de cultes peut être moins emblématiques et moins connus que la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé subissent des vols et des braquages régulièrement.
Lire aussi : Braquage et cambriolage dans les églises : Un phénomène en expansion
Stéphane NZESSEU
Ce sont les membres du « Mandela Center International », une Ong à statut consultatif spécial auprès des Nations Unies qui ont rendu public, cette atteinte à l’intégrité physique et morale de cette petite fille Baka
Dans la note d’information, il est mentionné que « la petite N.C, âgée de 13 ans a été violée par trois individus identifiés et protégés par le Commissariat de la Sécurité Publique, dans un village de l’arrondissement de Moloundou, situé à près de 1000 km de Yaoundé… ».
Dans le même document, on peut lire qu’ « Une mission d’établissement des faits a été aussitôt déployée sur le terrain par Mandela Center International …Avec le concours de la Ligue Camerounaise des droits de l’Homme et du Centre pour l’Education, la Formation et l’Appui aux Initiatives de Développement au Cameroun… ».
Les faits tels que révélés dans le document
« En date du 7 Novembre 2019, les sieurs Oumarou et Samuel ont sollicité le concours de 14 pygmées Baka constitué essentiellement des femmes et enfants pour le cabossage du cacao dans leurs exploitations agricoles…Profitant de la distance qui séparait sa mère Julienne Woumbe sur le chemin retour vers leur campement en forêt, le sieur B Calvert a tiré la petite N.C, alors qu’elle se soulageait vers la brousse et l’a violée pendant des heures… ».
Lorsqu’il a terminé, il serait allé appeler ses amis, qui avaient regagné leur logis : « Au terme de son forfait, il est allé au village Ekelemba afin d’alerter ses complices …qui, à l’aide d’une moto, ont rattrapé la petite fille qui saignait abondamment et avaient toutes les peines à se mouvoir et l’ont violée eux aussi »
Sauvée par les habitants d’un campement
« Alertés par les gémissements de la victime qui criait désespérément à l’aide, les habitants du campement Baka ont saisi le chef du village Ba’ad qui leur a recommandé de se rapprocher des autorités… ».
Atteintes des droits de l’enfant
Un récit qui donne froid au dos, on imagine la terreur de cette petite fille, à peine sortie de l’enfance et, qui se voit ainsi agressée par des personnes qui au fil des années, sont passés maîtres dans l’art d’exploiter les ressortissants des communautés autochtones.
Les membres de la communauté Baka, comme les autres minorités ont toujours subi tout type d’exaction, sans parler de l’exploitation dont ils sont victimes au quotidien.
Et pourtant, le Cameroun a ratifié les accords internationaux notamment la Déclaration des nations Unies sur les droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuse et linguistique, qui protège la petite N.C.
Au-delà de cette dénonciation, les membres du « Mandela Center International » ont promis de faire un ramdam afin que les individus qui se sont rendus « coupables d’agression sexuelle sur mineure », répondent de leur actes devant les juridictions compétentes.
Nicole Ricci Minyem