Alors que le leader d’opinion et Entrepreneure Tech Camerounaise se trouvait encore sur la cour principal du Tribunal de première Instance de Bonanjo, elle a réaffirmé sa volonté de poursuivre sa lutte
L’entrepreneure Tech : “Merci du plus profond de mon cœur, je suis tellement touchée, vraiment très émue ; j’ai honte du comportement de certains Camerounais qui prennent des décisions qui vont affecter et souiller le Cameroun. Cependant, je n’aurais jamais honte de ce pays”
Rebecca Enonchong a passé trois jours à la Légion de gendarmerie du Littoral cependant, son engagement à mener “son combat" n’a nullement été altéré: “ Mon combat ne fait que commencer donc si quelqu’un pense que ça c’est la fin, il se trompe lourdement, ce n’est que le début…”.
Accusée entre autres d’outrage à magistrat alors qu’elle était en porte à faux avec une décision prise dans un litige foncier qui l’oppose à l’un de ses frère, ses avocats, à l’instar de Me Eric Bayo estime qu’en fait, le dossier d’accusation est vide.
“ Elle a juste émis une opinion par rapport à la manière par laquelle les choses se sont gérées, donc il est impossible d’être poursuivie pour un délit d’opinion, c’est contraire à la Démocratie, c’est contraire à la Justice, c’est contraire au Droit… On a ainsi tenté de violer sa liberté d’expression parce qu’elle a estimé que l’un de ses dossiers était mal géré”.
Une position entièrement partagée par Me Sylvain Um, autre avocat de Rebecca Enonchong
“Vous convenez avec moi que lorsque le procureur de la République décide de ne plus poursuivre, cela signifie simplement que le dossier est vide, comme on le clamait haut et fort depuis le début. Il n'y avait rien dans ce dossier, je pense qu’ils ont essayé d’enquêter, ils ont tout fait, mais ils ont trouvé qu’il n'y avait rien à lui reprocher”.
Rebecca Enonchong enfin libre et toutes les charges qui pesaient contre elle abandonnées
Une mobilisation tout azimut,
Aussi bien celle des chancelleries étrangères que des soutiens de divers ordres. Nombreux se sont d’ailleurs donné rendez-vous aux abords du Tribunal de Première Instance de Douala - Bonanjo. Une foule dans laquelle se trouvait un visage très connu dans le microcosme politique Camerounais, Edith Kah Walla, toujours égale à elle même :
“ On est soulagé, on est content, mais on n’oublie pas. Je ne peux pas oublier pendant un seul instant que nous vivons dans une dictature, dans l’arbitraire, c’est inacceptable et on doit tout faire pour que ça cesse…”.
Rebecca Enonchong’s “arbitrary” detention sparks outrage on social media
Du point de vue de ses nombreux soutiens et autres défenseurs des Droits de l’Homme, l’interpellation et la garde à vue prolongée de l’entrepreneure Tech, notamment l’Article 119 - Alinéa 3 du Code de procédure pénale alors qu’elle donnait toutes les garanties nécessaires de représentation en justice en plus de l’absence d’équité dans le procès, comme l’exige pourtant le recommandations de la Commission des Droits de l’Homme, ainsi que le Pacte des Droits Civils et Politiques ;
Ils se sont beaucoup plus appesanti sur l’usage du motif d’Outrage à magistrat. Pour les avocats de Rebecca Enonchong, c’est un instrument dont fait allègrement usage la justice Camerounaise afin de “museler” les Camerounais, violant ainsi l’Article 11 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme consacrant la primauté de même que la Liberté d’Expression.
Nicole Ricci Minyem