Un gendarme accusé de viol sur mineure a été mis aux arrêts à Bamenda dans la région du Nord-ouest, secouée comme celle du sud-ouest, par des revendications sociopolitiques depuis octobre 2016, qui ont débouché sur la crise anglophone.
La victime a 17 ans
Le cas d’atteinte aux bonnes mœurs a été commis dans la matinée du 23 juillet par un personnel militaire déployé à Bamenda Search Bamenda dans le cadre d’une opération de sécurisation des populations désireuses de vaquer à leurs occupations malgré les mots d’ordre de « villes mortes » lancés par les sécessionnistes.
Le soldat de 1ere classe, Arthur Mbida aurait abusé d’une jeune fille, nommée Violet Ndikahu, « malicieusement » sous le prétexte d’un contrôle d’identité de routine.
Mise aux arrêts
Le soldat fautif a été mis aux arrêts par la gendarmerie et déféré au parquet militaire de Bamenda hier mardi 24 juillet, pour répondre au pénal des actes odieux qu’il aurait commis.
Le viol est puni par le code pénal camerounais. S’il est reconnu coupable, le gendarme risque entre 5 et 10 ans d’emprisonnement.
En outre, des « sanctions disciplinaires seront prises à l’encontre du soldat », promet Joseph Beti Assomo le ministre délégué à la présidence chargé de la défense (Mindef).
Vidéo
Dans une vidéo rapidement devenue virale sur internet, la jeune dame a affirmé qu’elle a été violée par le gendarme.
« Je l’ai supplié en lui expliquant que j’ai un enfant », affirme-t-elle.
« Mais il m’a déshabillé pour me violer », souffle la victime présumée.
Le bourreau aurait conduit sa victime à l’abri du regard des autres soldats commis au contrôle, avant d’abuser sexuellement d’elle apprend-on.
Récurrence
Les soldats camerounais sont régulièrement accusés d’exactions sur les civils. Amnesty international a récemment documenté des accusations d’exactions contre les soldats camerounais.
Ces accusations ont vite été balayées par les officiels qui accusent de « déstabilisation », l’ONG spécialisée dans la défense des droits de l’homme.
Au plan local, d’autres ONG, accusent l’armée d’abus contre les civils. Des vidéos ont montré des étudiantes sous la menace d’armes, forcées de se baigner dans la boue ou encore des suspects molestés après leur arrestation.
Dans d’autres vidéos virales, l’on peut voir des maisons et villages tout entiers incendiés par des soldats.
Redorer le blason
Joseph Beti Assomo, le Mindef, a indiqué qu’il s’agit de l’acte « d’un soldat égaré.»
Il tente de rassurer l’opinion sur « l’image » et le « professionnalisme » de l’armée camerounaise, « respectueuse » des droits de l’homme.
Pour une certaine opinion, la sanction du Mindef est une démarche de « séduction », qui n’a pour seul but que de redorer le blason de l’armée camerounaise.
D’autres voient la mise aux arrêts du gendarme Arthur Mbida, comme le début d’une nouvelle ère d’impunité dans les rangs des forces de défense et de sécurité du Cameroun.