L’homme qui a pendant longtemps nargué les autorités camerounaises, en s’auto proclamant président de l’état fictif de l’ambazonie s’est vue refuser une demande de libération lors de son passage au parquet le 15 novembre dernier.
L’information a été rendue publique par Me Christophe Ndong, avocat au barreau du Cameroun et membre du collectif des trois avocats constitués qui ont déposé au mois d’octobre 2018, une demande de liberté immédiate pour leurs clients. A l’issue du procès jeudi dernier, ils ont prévenu qu’ils allaient former un pourvoi en cassation avant le début de la semaine du 19 novembre prochain, pour contester la décision du tribunal.
C’est en janvier 2018 que le « président » autoproclamé de la république fictive de l’ambazonie a été interpellé au Nigeria en compagnie de 9 autres responsables de la sécession alors qu’ils étaient en réunion dans un hôtel à Abuja.
Ils sont considérés comme la branche politique du mouvement séparatiste camerounais, qui prône la négociation avec Yaoundé pour arriver à leurs fins. Selon des sources concordantes, aux séparatistes se sont ajoutés des bandes armées de bandits et de pillards, qui rackettent les populations et les entreprises. Plus de 200 membres des forces de défense et sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce combat ainsi que plus de 500 civils, selon le think-tank International Crisis Group (ICG). SCe conflit, qui n’a cessé de prendre de l’ampleur. Plus de 437 000 personnes ont tout abandonné derrière elles, pour fuir leur domicile dans ces régions, selon des chiffres de l’ONU publiés au début du mois d’octobre.
Depuis la fin 2017, des dizaines de séparatistes ont pris les armes dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Des affrontements entre soldats déployés en nombre important et les terroristes regroupés en groupes épars dans la forêt se produisent un peu plus chaque jour. Le dernier s’est produit le 13 novembre dernier et 25 personnes ont perdu la vie, selon les sources sécuritaires, à Mbot », localité proche de la ville de Nkambe.
Le leader sécessionniste et ses complices ont passé quelques mois en prison, pendant que les enquêteurs étaient à la recherche des éléments de preuves pour boucler le dossier.
La procédure pénale initiée par le gouvernement contre eux, était encore rendue au stade des enquêtes judiciaires. Le commissaire du gouvernement auprès du Tribunal militaire de Yaoundé, Engono Thadée, avait précisé à ce moment-là que c’est au terme des enquêtes judiciaires que les inculpés lui seront présentés.
Le conseil mis en place pour défendre les leaders ambazoniens a longtemps interpellé la communauté internationale sur les conditions qui ont émaillé la capture de la bande à Ayuk Tabe jusqu’à sa mise au gnouf au Cameroun par les forces de défense. Ils ont prétendu que les droits de ces personnes ont été violées ainsi que les procédures, les lois et les conventions internationales de leur arrestation et garde à vue au Cameroun. Une attitude qui « serait de nature à porter atteinte à l’honorabilité de leur profession et statut ainsi que de la justice pénale camerounaise parce qu’en violation flagrante des principes de la présomption d’innocence et de liberté ».
Nicole Ricci Minyem