Attendu ce matin à la Cour d’Appel du Centre, les 200 militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun ont décidé de ne pas sortir de la prison centrale de Kondengui.
Le bras de fer se poursuit entre la justice et les membres du MRC. Ils étaient attendus ce mardi 23 avril à la Cour d’Appel du Centre. Ils devaient comparaître dans le cadre de la suite de la procédure d’habeas corpus introduit devant le juge civil en parallèle à la procédure en cours devant le tribunal militaire de Yaoundé. Le procès coince depuis quelques temps sur plusieurs points. En bonne place, le refus pour le président du parti Maurice Kamto d’être jugé à huis clos.
Cet autre acte de boycott du tribunal se déroule au sein des murs de la prison centrale de Kondengui. Ce Mardi matin, les prisonniers déjà enchaînés et mis en rang dans la grande cour de la prison centrale, ils s’apprêtaient à entrer dans les camions de l’administration pénitentiaire pour se rendre au palais de justice du Centre administratif. Pour marquer la solennité et dans le but de passer le message de leurs revendications, les geôliers avaient décidé d’arborer des maillots estampillés « CAN 2019 » .
C’est le port de ce vêtement qui sera le point d’achoppement entre le régisseur de la prison et les militants du MRC. Une fois les prisonniers alignés, le régisseur intime l’ordre de changer leur habillement. Chose que ne comprends pas les partisans du parti de Maurice Kamto. Ce d’autant plus qu’il n’existe aucune disposition juridique ou de la discipline pénitentiaire qui précise le type de vêtement que devrait arborer des prisonniers. Une autre injustice que vont dénoncer virulemment les militants du MRC. Des échauffourées vont s’en suivre. Mais rien de grave. Les gardiens de prison vont tout faire pour conduire les militants vers la sortie de la prison.
Face à cette situation, les prisonniers décident de ne plus embarquer dans les camions prévus pour les diriger vers le palais de justice. Ils seront reconduits dans leurs cellules. Ils vont regagner leurs quartiers non sans scander des slogans à la gloire du Président Maurice Kamto et dénonçant la démocratie à deux vitesses pratiquées au Cameroun.
Les audiences de ce jour ont été renvoyées pour le 25 avril prochain. Mais rien ne garantit que cette fois-là soit la bonne. Une situation qui fait traîner en longueur le procès en habeas corpus des partisans du MRC.
Stéphane Nzesseu