Le président du Parlement panafricain s’insurge contre les récentes résolutions du parlement européen qui ciblent le Cameroun.
Après Marcel Niat Njifenji, le président du Sénat, Cavaye Yeguie Djibril, et le président de l’Assemblée nationale, Roger Nkodo Dang, le président du parlement panafricain, a publié à son tour un communiqué pour s’insurger contre les résolutions du Parlement européen du 18 avril 2019 relative à la gestion de la crise qui secoue les régions camerounaises du Nord-Ouest et du Sud-Ouest d’une part, et la situation socio-politique et sécuritaire du Cameroun en général, d’autre part.
Ladite résolution demande aux autorités de Yaoundé, « de mettre un terme au harcèlement et à l’intimidation des militants politiques en levant l’interdiction des manifestations et des rassemblements politiques pacifiques ».
En ce qui concerne la crise qui sévit dans les régions anglophones du pays, les députés européens déplorent « le manque de volonté des deux parties au conflit à s’engager dans des pourparlers de paix. La résolution interpelle l’Union Africaine et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale pour qu’elles s’emploient à convaincre le Cameroun d’organiser de tels pourparlers. A défaut de progrès, la crise devra être portée à l’attention du Conseil de sécurité des Nations unies ».
Roger Nkodo Dang se dit surpris de cette sortie des députés européens. « Deux points me reviennent à l’esprit en lisant la résolution. Le premier point, c’est la déstabilisation d’un pays du continent africain, je pense qu’il s’agit du Cameroun. Le second point, c’est le problème qui nous a le plus divisé et dont le Parlement européen a à cœur, à savoir, l’homosexualité et le lesbianisme, qui reviennent dans la résolution du Parlement européen ».
Répondant sur le manque de démocratie évoqué par le Parlement Européen au Cameroun, du fait de la longévité de Paul Biya au pouvoir, le président du Parlement Panafricain estime que « si le président Biya est là depuis longtemps, ça veut dire qu’il gagne les élections dans un système démocratique reconnu (suffrage universel, élection pluraliste ou plusieurs candidats prennent part, etc.) ».
« Pourquoi le Parlement Panafricain ne va pas aussi s’intéresser à tel ou tel chef d’Etat ou tel chef de gouvernement, qui a plus de quatre mandats en Europe ? Posons-nous la question… Les européens ont leurs problèmes, et nous ne nous intéressons pas à leurs problèmes internes ».
Roger Nkodo Dang regrette que le Parlement Européen n’ait pas associé le Parlement Panafricain pour sortir cette résolution. « Et cette résolution, à mon sens, n’est ni plus ni moins qu’une synergie d’injonctions. Et pour un Etat souverain, je ne pense pas qu’en diplomatie, ceci est admissible », conclut Roger Nkodo Dang.
Otric N.