C’est le constat qu’Awa Fonka Augustine a fait lors de la descente effectuée dans les établissements scolaires de l'arrondissement de Babadjou et de Galim, frontaliers au Nord-Ouest le jour de la rentrée scolaire.
Le 02 septembre 2019, Awa Fonka Augustine le gouverneur de la région de l’Ouest a entrepris de faire une tournée dans les établissements scolaires de son territoire de commandement. Durant cette tournée, le patron de l’Ouest voulait s’enquérir de la situation des enfants déplacés internes de la crise socio-politique qui paralyse les deux régions anglophones depuis trois années. L’autorité a pu constater que ceux-ci font partie des effectifs enregistrés dans les établissements visités.
«Au niveau du Lycée bilingue de Babadjou, dans une classe de Form 3, nous avons constaté que 90% d'élèves dans cette classe sont des déplacés internes. Le même constat a été fait dans des écoles publiques ainsi qu’au Lycée de Bachoua. Au cours du petit entretien que nous avons eu avec le proviseur, on nous a tenus informé que c’est la même chose au Lycée bilingue de Mbouda. Il y a une forte pression de déplacés dans ce lycée», déclare-t-il.
Cependant, Awa Fonka Augustine a aussi noté que les enfants déplacés accueillis dans sa région, sont pour la plupart traumatisés. Cela pouvant être compréhensible, le gouverneur affirme que l’état de ces enfants pourrait bien changer grâce au professionnalisme du corps éducatif qui a la charge d’instruire ceux-ci.
«Nous connaissons tous la situation que nous sommes en train de traverser. Il y a un mauvais vent qui traverse cette zone, et c’est à nous, chacun à son niveau, dans son domaine de compétence, de voir ce qu’il y a lieu de faire. Mais je crois qu'avec les enseignants, en tant que professionnels, ils sauront comment gérer ces déplacés dans les différentes classes, comment les encadrer et les orienter parce que la plupart d'entre eux sont traumatisés. Ils ont des histoires à raconter. Par ailleurs, on doit enregistrer le fait que ce sont des enfants avec des parents qui s'intéressent vraiment à l'éducation ; c'est pour cela qu’ils ont fait ce déplacement, pour être avec nous. Donc l’Etat compte sur nous, pour voir comment les gérer et il faut que chacun à son niveau puisse jouer un rôle positif pour gérer cette affaire. C’est un dossier très important», indique l’autorité.
Il convient de noter que la région de l’Ouest fait partie de celles qui accueillent un nombre important de déplacés de la crise dite anglophone. Cette région a même souvent été victime des attaques des groupes séparatistes qui veulent y instaurer un climat de peur. Cependant les autorités locales en symbiose avec les Forces de l’ordre et de sécurité ont toujours réussi à opposer auxdits groupes, une forte riposte.
Appelé à s’exprimer sur l’aspect sécuritaire en cette période de rentrée scolaire dans sa région par le quotidien gouvernemental Cameroon tribune, Awa Fonka Augustine déclare, «nous comptons sur les enseignants. Les responsables en charge de la discipline ont un rôle très important à jouer. Il ne faut plus laisser tout le monde avoir accès à l'établissement. Il faut les recenser. Nous avons besoin des informations pour pouvoir savoir ce qu’il y a lieu de faire. La sécurité aujourd'hui est basée sur la défense populaire. Tout le monde doit être impliqué».
Liliane N.