Elles ont rédigé un document intitulé «les effets de la crise anglophone sur les femmes, enfants et filles: un appel pour la fin des hostilités et des solutions pour la paix centrées sur les femmes».
Regroupées au sein du mouvement «Southwest and Northwest women’s task force» qui se présente comme étant apolitique, ces femmes ont décidé de clamer haut et fort leur ras-le-bol. Elles ne veulent plus des violences. Ayant à maintes reprises été témoins de ce qui se passe dans les régions anglophones, pour elles, trop c’est trop. «Les femmes camerounaises en général et celles du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en particulier ont assisté avec consternation et désarroi à l’assassinat sans discrimination de leurs enfants et la détérioration de leurs conditions de vie…», peut-on lire dans le document où elles parlent aussi des conséquences de la crise socio-politique qui a débuté dans leur zone d’habitation depuis octobre 2016. «Le secteur de l’éducation a été perturbé pendant que les services de santé sont passés du ralentissement à sa totale indisponibilité dans la plupart des communautés», écrivent-elles.
On sait que du fait de la crise et des attaques des séparatistes, les populations préfèrent déserter les lieux pour avoir la vie sauve. Elles trouvent refuge dans les autres régions du pays à l’instar de l’Ouest. De ce côté nos sources révèlent qu’on dénombre déjà près de 15 500 déplacés internes qui se retrouvent dans des familles d’accueil, des structures religieuses situées dans les huit départements de l’Ouest. Se servant donc des données des Nations unies, le «Southwest and Northwest women’s task force», indique que les déplacés internes sont au nombre de «246 000 dans le Sud-Ouest, 105 000 dans le Nord-Ouest et 86 000 dans les régions du Littoral et de l’Ouest». De ce fait elles indiquent que «les femmes sont plus que jamais déterminées à exprimer leurs légitimes préoccupations et à appeler à la cessation des hostilités et à un dialogue inclusif et véritable pour que soient trouvées des solutions rapides et durables à tous les niveaux de la crise».
A titre de rappel au mois de septembre 2018, des femmes originaires des régions anglophones ont organisé une manifestation pour réclamer le retour de la paix dans leur zone. Elles ont été plus d’une centaine à prendre part à ce sit-in. Certaines lors de ladite manifestation, ont brandi des pancartes dénonçant les violences, d'autres avaient des photos des leurs proches qui ont perdu la vie à cause de la crise.
Au cours de cette manifestation pacifique, ces mamans anglophones ont exhorté tous les groupes armés à cesser toute forme de violence, toute déstabilisation et restriction aux libertés de mouvements, à déposer leurs armes, et à s'engager immédiatement et sans conditions en faveur du processus de paix. L'Agence nigériane de gestion des urgences (SEMA), signalait qu'environs 74 994 se sont réfugiées au Nigeria.
Liliane N.