La présence du premier ministre, chef du gouvernement en cette veille de célébration de la fête de l’Unité Nationale dans ces deux régions, a donné l’opportunité aux élites de faire quelques propositions
Celles du Social Democratic Front ont été rendue publiques ce samedi, par Jean Robert Wafo ministre du shadow cabinet en charge de l'information et des médias, qui a rédigé un communiqué
« L’urgence actuellement est la résolution de cette crise et le retour à la paix. Dans une négociation, il faut éviter de faire dans l'amalgame.
A cette première étape, il aurait été moralement indigeste - 1.800 morts, plus de 560.000 compatriotes qui ont fui leurs maisons d'habitation dont 32.000 réfugiés au Nigéria et 530.000 déplacés internes, pratiquement plus de vie dans ces deux régions - et politiquement indécent de poser comme préalable au dialogue inclusif absolument nécessaire pour un début de décrispation, les questions en rapport avec la forme de l'Etat, la révision du code électoral et bien d'autres, qui doivent logiquement figurer comme point de discussion lors du futur débat national. Le Premier ministre a précisé qu'il n'est pas venu identifier les sujets à débattre mais identifier les conditions et les protagonistes pour le débat national.
Le Sdf est un parti humaniste viscéralement attaché aux valeurs républicaines qui n'a pas vocation à appartenir à la confrérie politique des pleureuses qui trouvent toujours à redire sur tout.
Il ne s'agissait aucunement pour le Sdf de parler du contenu mais plutôt d'explorer les conditions du futur dialogue annoncé.
Le Sdf prend acte de ce dialogue annoncé par le Premier ministre qui dit transmettre un vœu présidentiel, tout en précisant qu'il sera vigilant sur les déclinaisons et les articulations du contenu du dialogue annoncé… ».
Une visite qui vient redonner l’espoir aux populations traumatisées ?
C’est du moins l’avis de ceux qui résident dans la région du Nord Ouest, selon nos confrères qui nous ont permis d’avoir quelques réactions à chaud, des habitants de la ville de Bamenda.
Pour Sheila Grace, commerçante, les choses vont changer et, en bien : « Je connais la position du SDF qui semble toujours suivre les pas de RDPC mais, je suis contente que là bas en haut, on comprenne ce que nous vivons ici. Le premier ministre n’a pas seulement vu les grands là bas en haut, il est venu vers nous et, il connait nos attentes. Il y’a eu beaucoup de morts déjà, beaucoup de personnes ont pleuré leurs frères, leurs maris, nous ne voulons plus enterrer personne… »
Darius est étudiant. Il espère qu’après la visite du chef du gouvernement, les mesures adéquates seront prises pour que les cours reprennent : « Vous savez, s’il y’a un parti bien implanté ici, c’est le SDF. Donc quand ils font des propositions, c’est parce que le père John Fru Ndi est au courant de beaucoup de choses que nous autres, nous ignorons. Ce que moi je souhaite et, je sais que cela est désormais possible, c’est qu’après toutes ces morts, même nos frères qui ont pris les armes sont fatigués. Ils ont vu l’attitude humble du premier ministre, qu’ils déposent les armes et nous laissent retourner à l’école. Il s’agit de notre avenir, de la construction de notre futur. Le Président de la République a parlé de pardon. Nous voulons vraiment tourner la page et construire ce qui est important pour nous, pour nos parents, pour nos enfants demain et ceux qui viendront après. Que nos frères de part et d’autre déposent les armes… ».
Nicole Ricci Minyem