Après la publication des résultats officiels de la présidentielle du 7 octobre 2018 par le Conseil constitutionnel, la prochaine étape du processus qui a vu la réélection de Paul Biya (71,28%), est la prestation de serment au parlement.
Des informations relayées par plusieurs médias locaux indiquent que Paul Biya, le président réélu, prêtera serment le 6 novembre 2018. Déjà, le comité central de son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), mobilise actuellement militants et sympathisants pour honorer cette cérémonie officielle prévue par la constitution.
L’on note également des travaux de nettoyage au niveau du siège de l’Assemblée nationale qui ouvre la session parlementaire consacrée au vote du budget quelques jours avant, le 2 novembre. La date de prestation de serment choisie par le président Biya coïncide avec l’anniversaire de son accession à la magistrature suprême en 1982. Cette année-là, le chef de l’Etat avait remplacé de façon constitutionnelle son prédécesseur Ahmadou Ahidjo, démissionnaire.
Élu le 7 octobre dernier avec 71,28 % des voix, prenant le dessus sur les sept autres candidats dont Maurice Kamto, deuxième avec 14,23 %, Paul Biya âgé de 85 ans, entame un septième mandat consécutif à la tête du Cameroun. Un pouvoir auquel il accède en 1982 suite à la démission d’Amadaou Ahidjo, premier président de la République.
Mais, la victoire de Paul Biya a beau avoir été « écrasante », elle semble souffrir d’un petit problème de légitimité. Tant l’opposition et des observateurs continuent de la contester en raison de « multiples fraudes et irrégularité ». Ce, malgré l‘évacuation du contentieux électoral par le Conseil constitutionnel qui avait rejeté toutes les 18 requêtes en annulation introduites par des candidats « lésés ».
Et s’il peut paraître exagéré de parler de crise post-électorale, des déclarations quasiment incendiaires d’opposants, des messages d’autorités confinant à l’intimidation et des arrestations d’opposants font penser à un climat des plus tendus dans la classe politique camerounaise.
Des observateurs espèrent alors que le premier discours de ce septième mandat du président Biya soit des plus conciliants, progressistes et concrets. De manière à atténuer la frustration ou le courroux de certains Camerounais insatisfaits jusque-là des résultats de ce scrutin et de la gestion de la chose publique.
Otric N.