Trois tranches d’âge 18 – 24 ans, 25 – 35 ans, 36 à 45 ans, sont interpellés par les candidats en lice pour le prochain scrutin, qui leur promettent au soir du 7 octobre des lendemains meilleurs.
Ils peuvent aller au delà de cet âge, mais ils constituent pour tous les protagonistes de la course vers la magistrature suprême, le plus grand enjeu électoral. C’est auprès de ces jeunes vivant aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural que tous convergent afin de les recruter, en tant qu’adhérants, sympathisants, potentiels électeurs. Ils ambitionnent ainsi d’obtenir le maximum de voix.
Il n’est pas très évident, depuis le début de la campagne il y’à dix jours, de répérer les différences dans les discours ou les promesses faites. Il semble ne pas exister d’enjeux spécifiques dans la lecture qui peut être faite, devant les réalités du vécu quotidien de ces camerounais qui représentent la masse populaire la plus importante dans notre pays. Ce sont des personnes qui font face aux mêmes difficultés: Le chômage, le faible pouvoir d’achats, la qualité de l’éducation proposée, les débouchés, la protection sociale...
On constate aussi, comme une lassitude, face à une classe politique qui ne se renouvele pas, au cumul des mandats ainsi que de fonctions des politiciens, fonctionnaires, membres de la société civile, qui se sont enfermées dans les mêmes débats, les mêmes querelles depuis les dernières élections présidentielles en 2011. Ces derniers jusqu’à ce jour, semblent n’avoir eu aucun impact dans les affaires politiques et financières au Cameroun, la crise économique tendant à ne jamais prendre fin.
Au delà de ce qui est énuméré plus haut, la jeunesse de ce pays intègre certains idéaux notamment la justice, l’égalité, la liberté. Elle se montre par ailleurs pragmatique en mettant en avant des attentes pour une action politique qui se doit d’être efficace, répondant ainsi aux revendications concrètes, à l’instar des emplois réels et bien rémunérés pour tous ceux qui, nantis des diplômes au sortir des écoles, peuvent facilement intégrer le monde de l’emploi, des débouchés pour ceux qui se sont lancés dans l’auto emploi pour diverses raisons, des routes construites dans les villages les plus reculés, de l’eau potable, de l’électricité. Des hôpitaux bien équipés et des médecins très bien formés, capables de prendre en charge tous les maux dont peuvent souffrir leurs concitoyens…
Le scrutin de cette année fait intervenir trois types de candidats.
Ceux qui se sont lancés dans la course à la présidentielle depuis un peu plus de 20 ans. Ces derniers semblent ne plus pouvoir intéresser les jeunes, en dehors de ceux qui sont issus de leur cercle familial et dans une certaine mesure, de leur département d’origine. Leur projet est d’ailleurs considéré comme désuet car, n’ayant jamais pu convaincre personne.
La deuxième classe est celle des candidats ayant au plus 45 ans. Ils ont apporté des discours plus offensifs, dénonciateurs, protestataires. Des discours qui touchent des milliers de jeunes par des revendications concrètes, faisant écho aux difficultés rencontrées. Ce sont ces jeunes politiciens qui depuis le début du processus électoral en cours, ont su susciter cette dynamique, cette passion de la chose politique et qui font regretter à ceux qui ont marqué leur désamour au vu des promesses toujours faites mais jamais réalisées. Des jeunes qui ont choisi l’absentéisme.
La troisième catégorie est celle de ces candidats qui ont toujours voulu acheter la conscience des électeurs. Ils sillonnent les quartiers et les villages, proposant de la nourriture, de l’argent, de l’emploi, la réussite aux concours et examens officiels. Des politiciens qui, à quelques jours de cet important rendez vous, réussissent “ l’exploit” de créer des remous sociaux parce que les jeunes refusent d’être à nouveau instrumentalisés.
Quelque soit la catégorie dans laquelle Ils se trouvent, les jeunes, de 18 à 45 ans entendent désormais disposer des clés qui vont ouvrir les portes de leur avenir ainsi que celui des générations futures.
Nicole Ricci Minyem