Joseph Anderson Lé, Bernard Wongolo, Benjamin Amama, Badel Ndanga Ndinga, Emmanuel Bonde, Ange Michel Angouing, etc., rivalisent de manœuvres et dénonciations depuis la disparition de Janvier Mongui Sossomba.
Pour l’opinion publique, ce fut au moins une bourde, à en juger par l’indignation suscitée chez les Camerounais il y a quelques jours. En effet, le membre suppléant du Comité
central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), Joseph Lé a fait usage des papiers à entête du ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) pour convoquer, le 28 juillet 2018 un meeting de mobilisation
des fonds de campagne pour la candidature de Paul Biya.
Cette assise prévue à Bertoua, fait encore des vagues. Et pour cause, 24 heures plutôt, le chef de la délégation permanente départementale du Comité central du Rdpc pour le Haut-Nyong, Benjamin Amama Amama, absent aux assises de Bertoua avait organisé une rencontre similaire à Yaoundé. Ici, il avait convié les filles et fils de la région de l’Est à mobiliser des fonds.
Une enveloppe de 17 millions de Fcfa sera réunie. Un fait pas du tout anodin pour certains responsables politique locaux. «La hiérarchie du Rdpc a mis en place des délégations permanentes régionales qui de fait sont chargées de faire ce travail. Il aurait été humble et même judicieux pour Joseph Anderson Le de se rapprocher de ces différents responsables et pourquoi pas utiliser l’entête et le cachet de la section Rdpc du Lom-et-Djèrem Sud 1, pour informer les militants de la tenue de ce meeting qui se tenait
pourtant à Bertoua», fulmine sous cape un président de section rencontré à Bertoua.
En tout cas des membres titulaires du Comité central lui contestent toute qualité à convoquer les réunions de cette envergure au nom du Rdpc. «Encore qu’il n’est que membre suppléant du Comité central», commente sourire en coin, un de ses camarades et membre titulaire du Comité central.
Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative se prévaut de sa position de membre du gouvernement pour occuper la place laissée vacante par Janvier Mongui Sossomba. Pourtant, Bernard Wongolo, son adjoint au poste de président régional de la délégation permanente du Rdpc est bel et bien vivant. Lui qui n’a pas encore convoqué ses frères de l’Est pour une rencontre politique d’envergure. Bien qu’il soit secrétaire général adjoint du Senat, le natif de la Boumba et Ngoko est
resté assez discret et réservé.
«Déjà aux obsèques de l’illustre disparu à Dimako, Joseph Anderson Le a tout fait pour présider le Comité d’organisation devançant tous ses aînés tels, Benjamin Amama Amama, Charles Salé, Michel-Ange Angouing, Emmanuel Bondé, Badel Ndanga Ndinga et autres», observe le membre du bureau de la section du Lom-et-Djerem, Clément Ndoke.
A croire certains de ses riveaux, «cette agitation politique a commencée juste après sa nomination le 02 mars 2018, au poste de ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative».
A peine nommé ministre, il a réuni les filles et fils de l’Est pour une messe d’action de grâces et de remerciements au chef de l’Etat. Ses hôtes étaient, le secrétaire d’Etat au ministère des travaux publics chargé des routes, Armand Ndjodom et le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Ernest Ngbwaboubou.
Cette messe s’était déroulée à la cathédrale Sainte-famille de Bertoua en l’absence du conseiller spécial à la présidence de la République Dieudonné Samba, et d’Oswald Baboké, promu directeur-adjoint du Cabinet civil à la présidence de la République. L’homme avait vite fait de justifier l’absence des autres par leurs calendriers chargés.
Peu de temps après, le Minfopra a initié une tournée dans les 14 unités administratives du Haut-Nyong, son département d’origine pour discuter avec les populations locales, à l’effet de recenser leurs problèmes et transmettre à qui de droit. Nom de baptême de cette initiative boudée par les populations et vivement critiquée par certains acteurs politiques locaux, «les causeries familiales du HautNyong».
A la clôture à AbongMbang, la faible mobilisation observée n’avait rien de comparable avec des évènements antérieurs similaires organisés dans ce coin.