Il y a plus de 1759 places à pourvoir pour un total de 23 concours de recrutement direct lancés par le gouvernement, seulement pour le compte de l’année 2018-2019.
Le dernier des concours lancés est celui du recrutement de 1 000 instituteurs de l’Enseignement maternel et primaire. L’arrêté relatif à ce concours date du 20 septembre 2018. Il est signé par Joseph Le l’actuel Ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (MINFOPRA). Les épreuves écrites dudit concours sont programmés pour le 1er décembre 2018 et elles vont se passer au centre unique de Yaoundé.
Au mois d’août dernier le gouvernement a lancé en date du 16 août 2018 le recrutement de 15 ingénieurs des mines et de la géologie et celui de 10 journalistes. Il y a aussi eu le 6 août dernier les concours pour le recrutement de 10 inspecteurs de la documentation et l’ouverture des concours de formation à l’Institut national de la Jeunesse et des sports (CENAJES). Outre les domaines suscités, ceux-ci font également l’objet de recrutement: la traduction, les mines et la géologie, les industries animales, l’agriculture, le génie civil, les eaux et forêts, la pèche, le sport et l’élevage.
Depuis plusieurs mois, les jeunes, principaux concernés par ces recrutements ont pris d’assaut les administrations à la quête des signatures de leurs documents. Si d’aucuns pensent que ces places à pourvoir dans la fonction publique sont une lueur d’espoir, pour d’autres la coïncidence avec la période électorale n’est pas qu’une simple coïncidence. Pour les observateurs et sociologues comme le Pr Claude Abé qui s’exprime sur cette question dans Mutations du 25 septembre 2018, il faut voir ailleurs. «Deux clés de lecture peuvent permettre de comprendre cela. La première pourrait être liée au changement de personne avec l’entrée d’un nouveau ministre par exemple à la Fonction publique qui, probablement tient à marquer les lieux et à engager une nouvelle dynamique au sein de ce ministère qui, vous le savez, a toujours eu des problèmes avec ses structures d’encadrement pour ne pas citer par exemple l’ENAM», explique-t-il.
Il ajoute pour la coïncidence avec la Présidentielle 2018 «vous parlez de la période d’août jusqu’aujourd’hui et quand on sait que le dernier recensement démographique nous montre que les trois-quarts de la population sont des jeunes, il s’agit, me semble-t-il des réponses apportées aux jeunes pour leur démontrer que le régime actuel pourrait être celui-là qui apporte des réponses à leurs problèmes. Mais on ne peut pas mettre de côté l’idée selon laquelle il y a de fortes visées électoralistes derrière toutes ces actions et surtout la célérité qu’on observe derrière cela. Ca indique là de mon point de vue qu’il y a un régime qui voudrait montrer aux jeunes un bilan et qui veut leur montrer qu’ils peuvent compter sur lui».
Outre la pluie de concours, la prompte publication des résultats de certains poussent aussi au questionnement. En mai 2017 le concours de la police a été lancé et les résultats sont disponibles depuis le 31 août 2018. Ceux de l’ENAM ont été rendus publics le 14 septembre dernier alors que les épreuves ont eu lieu le 30 juin et le 1erjuillet 2018.
Liliane N.