La gouvernance en ligne de mire du nouveau délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bertoua à L'Est
« Les défis qui vous interpellent sont nombreux. Ils sont clairement définis par les dispositions des articles 115 et 116 de la loi du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes ». Cette prescription de Georges Elanga Obam, ministre de la Décentralisation et du Développement local donnée à Alphonse Wouamane Mbele lors de son installation à la tête de la communauté urbaine de Bertoua (CUB) le 24 août 2018 à la place des fêtes n'est pas tombée dans les oreilles de sourds.
En effet, depuis sa prise de fonction, les choses ne sont plus comme avant à la communauté urbaine de Bertoua. L'édile de la cité capitale de L'Est, ingénieur agronome à la retraite et président du conseil d'orientation de l'observatoire national sur les changements climatiques, est devenu la bête noir des « Apôtres de la mauvaise gouvernance » dans cette institution. « Il ne blague pas avec le travail. Chaque collaborateur a 48 heures pour traiter un dossier faute de quoi il est frappé par une demande d'explication », affirment les sources proches de la CUB.
Nommé par décret présidentiel le 13 août 2018, Alphonse Wouamane Mbele avait déjà la lourde responsabilité de remettre les choses sur les rails afin que la communauté urbaine de Bertoua reprenne vie. Un objectif fixé après une période d'hibernation caractérisée par le règne de mauvaise pratiques qui semblaient avoir la peau dure tel qu'il l'indique lui-même dans une réaction accordée au confrère Sébastien Chi Elvido, directeur de publication délégué de l'hebdomadaire indépendant d'investigation l'Orient paraissant à Bertoua. « Quant aux facteurs endogènes peu favorables, il faut dénoncer tout particulièrement avec force, la mentalité et les pratiques peu orthodoxes, contraires à l'éthique, de certains personnels au sein de la communauté urbaine de Bertoua, se croyant en territoire conquis ou dans la cour du Roi Petaud, mentalités et pratiques qui ne sont pas propices à la recherche de meilleurs performances multidimensionnelles. Tous ces facteurs défavorables ont de nombreux corollaires et des conséquences néfastes directes et indirectes sur l'environnement et les populations ainsi sur le développement socioéconomique et culturel de la cité ».
Toutes choses qui entraînent entre autres, « les occupations anarchiques des terres et des emprises des voies publiques, le désordre urbain, notamment dans le secteur du transport urbain, l'accroissement du grand banditisme et de la criminalité, l'augmentation de la demande en aide et assistance de toutes sortes, les fortes pressions sur les offres de services publics, la diminution de la qualité de services, le sentiment d'insécurité et le risque grandissant d'explosion sociale ».
Le premier budget de l'homme réaliste est de 1,7 milliards de Francs CFA en 2019. Pour imprimer véritablement ses marques, le budget de la communauté urbaine de Bertoua pour l'exercice 2019, proposé par Alphonse Wouamane Mbele est équilibré en recettes et en dépenses à la somme de 1.794.905.328 Francs CFA. Une enveloppe qui connaît une nette diminution en valeur absolue de 101.213.972 Francs CFA, soit 5,34% en valeur relative, par rapport au budget de 2018. Pour lui, cette baisse tient de l'option principale de l'exécutif de la communauté urbaine de Bertoua de faire des provisions réalistes et réalisables, afin d'obtenir des résultats satisfaisants à l'heure du bilan puisque l'analyse des budgets des trois années antérieures a laissé transparaître un très faible taux de réalisation des recettes.
En termes de priorités, outre la prise en charge du fonctionnement normal de la communauté, le plan de campagne prévoit entre autres les travaux d'entretien routiers, la construction d'un bloc de bureaux avec briques de terre comprimées pour décongestionner les espaces exigus occupés par le cadre personnel à l'effet d'améliorer le cadre de travail, acquérir du matériels et équipements de travail indispensables et la construction des boutiques R+1 au marché de Ndoumbi. Mais pour la réalisation de ce premier budget de l'ère Wouamane Mbele, les grands conseillers ont , dans les différentes commissions, formulé des recommandations à l'endroit de l'exécutif notamment, le toilettage du fichier solde du personnel assorti d'un nouvel organigramme basé sur les qualifications réelles et vérifiables des agents de la communauté urbaine de Bertoua.
Bossis Ebo'o