Le président du MRC a fait une communication depuis sa prison dorée dans son domicile de Santa Barbara à Yaoundé. Il dit une fois de plus ses propositions pour sortir de la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il s'agit essentiellement de : « Cessez le feu immédiat, Commission d’enquête internationale indépendante, dialogue inclusif, libération des prisonniers anglophones ».
Devant une caméra improvisée, le drapeau de la République du Cameroun à son côté, le président national du MRC a réitéré ses condoléances aux familles éplorées. Très vite le leader du MRC précise les voies à emprunter selon lui pour sortir de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Crise dont le drame de Kumba n’est qu’une conséquence au milieu de tant d’autres. Pour remédier à cette situation, quatre pistes de sorties sont préconisées par le Président Maurice KAMTO.
D’abord, « un cessez le feu immédiat accepté tant par le gouvernement que les groupes séparatistes armés. »
C’est le préalable à toutes négociations. C’est d’ailleurs la première réussite dans tout processus de négociation dans un environnement de conflit ou de guerre. « Il faut un cessez le feu immédiat » par les deux parties. Préconise Maurice KAMTO. Mais une proposition qui se heurte jusqu’ici à l’argumentaire de certains proches du régime de Yaoundé pour qui il est absurde de demander à l’armée Républicaine de cesser le feu dans un contexte o des personnes continues à sévir et où des attaques continuent d’avoir lieu. Il y a donc lieu de mener une négociation profonde pour trouver le juste milieu entre les différentes postures. Mais il est important de discuter après avoir déposé les armes.
Ensuite, « la mise sur pied d’une commission d’enquête internationale indépendante pour faire toute la lumière sur tous les crimes commis au NOSO depuis le déclenchement de la crise anglophone, à commencer par la tragédie de KUMBA ».
Une commission d’enquête internationale indépendante est la meilleure formule d’intermédiation plausible dans un contexte de suspicion mutuelle. Ce d’autant plus qu’il est prouvé avec les évènements de Ngarbuh que les deux camps en conflits ne sont pas si sains dans les opérations menées sur le champ de la guerre. Il faudra établir les responsabilités des différents acteurs.
Maurice KAMTO préconise également, « l’ouverture d’un véritable dialogue inclusif avec la facilitation des partenaires internationaux. »
A la différence du précédent dialogue, il sera de bon ton de mettre tous les acteurs autour de la table. Même les plus virulents et les plus belliqueux. Les inviter à la table de discussion aura déjà ceci de gagne qu’ils ne seront plus dans les forêts pour mener les batailles. Les discussions faisant, il sera plus évident de parvenir à une solution consensuelle qui mettra dos au mur les camps les plus belliqueux qui n’auront d’autres choix que d’exécuter ce à quoi ils auront librement consenti.
Et la dernière proposition, « la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre de la crise anglophone. » Une mesure qui entrera naturellement dans les décisions d’armistice ou de grâce qui découleront des différentes étapes du dialogue inclusif.
Stéphane NZESSEU