L’ONG International Crisis Group a publié jeudi un rapport sur la crise socio-politique qui fait rage en ce moment dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest au Cameroun. Elle dénombre de ce fait 1850 après 20 mois d’affrontements.
« Après vingt mois d’affrontements l’on dénombre 1 850 morts, 530 000 déplacés internes et 35 000 réfugiés au Nigéria voisin. » Selon le rapport de l’ONG, au moins 235 militaires et policiers, 650 civils et près d’un millier de séparatistes présumés ont été tués. Mais les autorités camerounaises, elles, estiment le nombre de morts à 1 600 donc 400 civils, 160 militaires et policiers et un millier de séparatistes, indique International Crisis Group.
L’ONG rappelle que la crise sociopolitique née en octobre 2016 s’est muée fin 2017 en un conflit armé. « Sept milices armées sont actuellement en position de force dans la majorité des localités rurales. Les forces de sécurité ont mis du temps à organiser leur riposte, mais depuis mi-2018, elles infligent des pertes aux séparatistes. Elles ne parviennent pourtant pas à reprendre entièrement le contrôle des zones rurales ni à empêcher les attaques récurrentes des séparatistes dans les villes », indique le rapport.
Pour sortir de cette impasse, International Crisis Group pense que les acteurs camerounais et internationaux devraient faire pression sur le gouvernement et les séparatistes, menaçant de sanctions, ceux qui feraient obstacle au dialogue et récompenser les moins intransigeants. Ainsi, entre la sécession voulue par les séparatistes et la décentralisation que propose Yaoundé, l’ONG indique que des solutions médianes doivent être explorées pour conférer plus d’autonomie aux régions.
Le conflit en cours selon l’ONG, met également en lumière les carences du modèle de gouvernance centraliste camerounais, et interpelle les autorités gouvernementales sur la nécessité d’une meilleure prise en compte des minorités, des héritages coloniaux et des spécificités culturelles. Ainsi qu’une redistribution plus juste et équitable des richesses au Cameroun.
Dans ce processus, International Crisis Group estime que les acteurs internationaux, notamment les États-Unis, la Suisse, le Vatican, les Nations unies, l’Union européenne (en particulier la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni) et l’Union africaine, doivent continuer à encourager le gouvernement au dialogue. La combinaison de pression internes et internationale, insiste le rapport pourrait amener le gouvernement et les séparatistes à s’entendre.
Source : Investir au Cameroun