Une assertion de Célestin Djamen soutenue ce Lundi sur les antennes de radio Balafon à Douala, alors qu’il répondait aux questions de Cyrille Bodjiko.
« Je ne sortirais pas pour manifester, ça c’est clair et net parce que j’estime que ça fait plus de 29 ans qu’on manifeste, avec les mêmes stratégies qui échouent toujours…
Il faut savoir distinguer les manifestations publiques prévues dans la Constitution dans la loi de 90 et la colère populaire. La colère qui se manifeste malgré les chars, malgré les armes, ça se passera comme ça…
Si le Peuple a le sentiment profond qu’il n’en peut plus, sans être avisé par qui que ce soit, pour défendre sa dignité et ses Libertés, il va se lever…
A ce jour, je ne suis pas sûr que le Mrc ait la prétention de s’appuyer sur un Peuple. On a des marcheurs sur Facebook, sur WhatsApp mais sans plus ».
Sur un autre pan de cette interview, Djamen par le « Incohérence permanente du leader du Mrc »
Alors qu’il est interrogé sur les motivations qui animent Kamto Maurice, qui engage son parti dans un empêchement de la tenue des élections régionales à laquelle il n’est pas concerné, n’étant pas éligible ; Le militant du Mrc ne mâche pas ses mots :
« Je ne vois pas du tout la cohérence de cette décision parce qu’en réalité le mrc n’a pas d’élus ; Or les conditions pour prendre part aux élections régionales sont connues, même si on sait que les Chefs traditionnels n’appartiennent à aucun parti. Mais, ayant boycotté les élections législatives et municipales, il est clairement hors jeu, sauf dans le cadre des débats politiques…
La mobilisation qu’on voit depuis cette annonce faite par le porte parole de Maurice Kamto et non du mrc, me donne le sentiment qu’on est entrain de prendre le marteau pour tuer une mouche…Je peux vous dire avec autorité que demain, il ne se passera pas grand-chose ».
Dans les statuts du Mrc, il est écrit que le pouvoir s’acquiert par la voie des urnes. Si on dit donc qu’on va chasser Paul Biya du pouvoir demain, c’est pour mettre qui ? Je ne sais pas. C’est la raison pour laquelle je m’insurge aussi. Parce que si on n’a pas les moyens de ses déclarations, il vaut mieux se taire. L’objectif d’un parti ce n’est pas le taux d’abstention, c’est de prendre le pouvoir… ».
La peur inhibe t – elle la volonté des Camerounais ?
A cette question, Célestin Djamen répond par une affirmation, en se basant sur son expérience personnelle : « A la veille d’une marche, il y’a sept cent ou huit cent personnes qui se disent prêtes mais, le jour J, vous voyez à peine quinze personnes…
Quand le Peuple Camerounais voudra revendiquer ses droits, on ne le préviendra pas, il ne préviendra pas non plus. On ne donne pas une date pour faire une révolution. Ce sera comme un ouragan qui va tout balayer sur son chemin… ».
Quid de l’avenir du Mrc
Le militant, qui assume son appartenance à cette formation politique, affirme cependant avec certitude que « Le boycott était une mauvaise affaire, c’était une erreur gravissime qui aura des conséquences catastrophiques, désastreuses pour le parti…
L’avenir du Mrc ne s’inscrit pas malheureusement sous de bons auspices, parce que quand on est un parti politique, on a dans son Adn la compétition électorale.
A partir du moment où on a choisi de ne pas prendre les armes pour conquérir le pouvoir, on a forcément fait le choix des Institutions, donc des urnes…
J’aurais pu dire que c’est le mrc qui est le parti de l’opposition qui constitue la meilleure alternance au Rdpc puisque je suis militant de ce parti mais, si ce parti continue d’être conduit de manière autocratique, s’il est conduit dans une gestion très personnalisée, je crains que ce ne soit pas vraiment la solution pour lutter efficacement contre le système au pouvoir… ».
Nicole Ricci Minyem