Face aux inondations qui détruisent régulièrement les habitations, polluent les nappes phréatiques et sont la cause de nombreux décès, une gestion appropriée du risque d’inondation permettra d'améliorer considérablement les conditions de vie des populations de la capitale camerounaise.
D’une superficie de plus de 400 km2, la ville de Yaoundé, capitale du Cameroun, présente un relief accidenté (« la ville aux sept collines ») et un réseau hydraulique constitué du Mfoundi, principal cours d’eau, et de ses affluents. La pluviométrie à Yaoundé est abondante (2 000 mm d’eau/an). Le manque d’infrastructures d’assainissement se traduit par une forte dégradation des conditions de vie, en particulier dans les zones urbaines à forte densité et par une prévalence des maladies hydriques et du paludisme.
À Yaoundé, les inondations détruisent régulièrement les logements, polluent les nappes phréatiques et sont la cause de nombreux décès, notamment d’enfants et de personnes âgées. Le ministre de l’Habitat et du développement urbain (Minhdu), Jean-Claude Mbwentchou, informe que l’Etat du Cameroun veut mobiliser 600 milliards FCFA dans le cadre de la deuxième phase du Projet d’assainissement de Yaoundé (Pady 2).
Ces financements, selon le Minhdu, bénéficieront à environ 1,8 million de personnes de la ville de Yaoundé. Raison pour laquelle, en attente des 600 milliards FCFA, Jean-Claude Mbwentchou a procédé le 14 novembre 2018 à la signature d’un «Contrat de ville», le deuxième du genre, avec la Communauté urbaine de Yaoundé et les sept communes d’arrondissement.
La deuxième phase du projet d’assainissement de Yaoundé (PADY.2) s’inscrit dans la continuité de la phase 1, financée par la Banque, qui avait permis d’aménager 20% du linéaire du cours d’eau principal (Mfoundi) et de ses quatre affluents traversant la ville de Yaoundé.
Le PADY 2 permettra d’aménager le linéaire restant, renforçant ainsi les impacts positifs de la première phase aux plans de la santé et de la réduction de la pauvreté urbaine. Son coût, estimé à 102,448 millions d’UC, sera cofinancé avec l’AFD, le FEM et le Gouvernement. Il sera exécuté sur 48 mois.
Le projet bénéficiera à une population de 1,8 million personnes, soit environ 75% de la population de la ville de Yaoundé, dont 49 % de femmes. Outre la réalisation d’un canal de drainage de 6 Km sur le lit principal du Mfoundi, muni de deux voies sur berges et d’ouvrages de franchisse ment par endroits; 4 canaux de drainage de 8 Km sur les affluents.
Mais aussi une unité pilote de dépotage et de traitement des boues de vidange domestiques. Le projet financera des aménagements paysagers autour du canal principal et contribuera au renforcement des moyens de lutte anti-vectorielle des centres de santé de sa zone d’intervention. Il appuiera également le renforcement des capacités de la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY) et des 7 communes d’arrondissement (CA).
Avec le recours aux travaux à haute intensité de main d’œuvre (HIMO), il aura également un impact sur la réduction de la pauvreté urbaine La première phase du Pady avait déjà permis de construire 3,5 Km du canal du Mfoundi. Elle avait été financée à hauteur de 22,3 milliards FCFA par la Banque africaine de développement.
Otric N.