A cause des mouvements d’humeur des gilets jaunes, les partenaires des producteurs camerounais basés en France n’arrivent pas à revendre leurs produits.
La coopération commerciale entre les exportateurs d’ananas et leurs partenaires de France va mal depuis la survenue du mouvement des gilets jaunes. Comme témoignent les producteurs locaux de ce fruit, ils enregistrent d’énormes pertes. Jean Pierre Tchatou l’un desdits producteurs affirme avoir même perdu le sommeil. « C’est 10 millions que je viens de perdre là, rien qu’en une semaine. Depuis le début de la grève des gilets jaunes en France c’est le même rythme », déclare-t-il dans les colonnes de notre confrère Le Messager N°5260. Jean Pierre Tchatou est le propriétaire de l’entreprise Exotropique fruit. C’est la plus grande société camerounaise exportatrice d’ananas en France. En temps normal elle exporte par semaines, plus de 30 tonnes de ce fruit.
Du fait de la grève de nombreux centres de commerces sont fermés et ils ne veulent pas recevoir les fruits en provenance du Cameroun. « Les marchandises que nous avons envoyées sont restées dans les maisons ou les camions en France. Nous subissons beaucoup de pertes. Les commandes sont tellement réduites qu’on arrive plus à exporter », témoigne Nestor Soh un autre exportateur, Directeur général (Dg) de Tropical fruit. Répondant à la question de savoir ce qui est fait des ananas non exportés, Nestor Soh déclare «quand on n’arrive pas à exporter on vend localement sur le marché de Mfoundi, de Douala et autre. Mais quand on vend ainsi les pertes sont tellement énormes. Vous savez dans les affaires on emprunte de l’argent dans les tontines, dans les banques, et avec ces genres de problèmes, on a les difficultés pour rembourser ».
Nestor Soh souligne qu’ici c’est seulement l’exportateur qui perd sur toute la ligne. « Le marché de fruits et légumes est assez particulier. On a une façon de travailler. On vend en commission, c’est l’exportateur qui subit les pertes. Le client en France ne te paie rien, au contraire il te fait même payer les frais d’avions et d’autres dépenses que lui-même a faites. C’est très difficile pour nous », ajoute-t-il.
A titre de rappel, c’est en octobre 2018 que le mouvement des gilets jaunes a apparu en France. Il est rendu à son acte 18. Ce weekend, le mouvement a rassemblé dans toute la France, 32.000 personnes (dont 10.000 à Paris). A titre de comparaison, ils étaient 28.600 la semaine précédente. Les forces de l'ordre dénombrent 29 blessés ( 20 policiers, 9 gendarmes), un pompier est également blessé ainsi qu'une soixantaine de manifestants.
Liliane N.