Alors que les campagnes de lutte contre le corona virus s’intensifient avec des espaces consacrés pour inviter les Camerounais à ne point s’adonner au laisser – aller, les chauffeurs de taxi démontrent qu’il ne s’agit pour eux que d’une simple propagande.
Si on s’habitue de plus en plus au refus du port des masques dans les lieux publics ou encore au fait que les sceaux et autres récipients mis devant les édifices publics et privés ne servent qu’à orner les lieux, le fait qui interpelle le plus cette surcharge de clients qui se fait au vu et au sus de tous.
Et que les conducteurs de véhicules jaunes tentent de justifier en parlant de l’affluence des passagers sur la route
Clothaire Nzuigueu – chauffeur de taxi : « Est-ce que c’est de notre faute ? Vous-même regardez un peu les gens qui sont en route et qui attendent le taxi, surtout qu’il pleut ces derniers temps. Est-ce qu’on peut laisser les enfants arriver en retard à l’école ou alors, le soir, pendant les heures de pointe, on peut les laisser sous la pluie parce qu’on va parler du coronavirus » ?
« Denis Anyang – chauffeur de taxi : « Le taximan ne fixe pas les règles dans ce pays et vraiment, je suis tout le temps surpris que nous soyons tout le temps accusé. Il ne vous est pas venu à l’idée que ce sont les clients qui demandent qu’on les porte, même si c’est en surcharge ? Est-ce que vous voyez comment la pluie tombe à Yaoundé ces derniers temps ? Le matin, quand les gens vont au travail ou alors, lorsque les élèves vont à l’école, est ce que nous pouvons les laisser se mouiller, à cause d’une maladie inventée par les blancs » ?
Et, jusqu’à présent, ils sont nombreux qui croient que le Covid 19 est une maladie de « blancs »
Landry Ndemo – chauffeur de taxi : « Montrez – moi une seule personne qui est morte de suite de Covid 19 ; les Hommes politiques créé leur histoire, pour se faire un peu plus d’argent avec leurs complices qui se trouvent en Europe, en Chine et partout et on vient nous faire perdre de l’argent…
Je ne peux pas vous dire ce que j’ai perdu, moi qui ne suis qu’un « apacheur » parce que le propriétaire du taxi attend chaque soir, une certaine somme que je dois verser. Ils exigent que nous arrêtions avec les surcharges mais, à la pompe, le prix du carburant ne baisse pas. Moi, je vais seulement surcharger ».
Confrontés à cette fermeté de ton, les clients n’ont pas d’autres choix que celui de se plier. Ils se soumettent, bon gré, mal gré à la volonté des conducteurs de véhicules jaunes qui n’hésitent parfois pas à dire à ceux qui refusent, soit d’emprunter un autre taxi, soit payer un double tarif afin d’occuper la cabine tout seul.
Au-delà de ces surcharges, l’on constate aussi que des taxis à la carrosserie rouillée, avec des portières qui semblent être porteuses de maladies, pullulent sur la voie publique. Des voitures conduites par des personnes qui semblent avoir oublié les vertus de l’eau et du savon tant, elles sont sales.
Les Camerounais sont dès lors exposés à mille maux simplement parce que pour certains, la recherche de l’argent prend le dessus sur toute autre considération.
Nicole Ricci Minyem