Le syndicaliste spécialiste du secteur de l’électricité au Cameroun fait cette déclaration sur les antennes de Amplitude FM, une radio émettant à Yaoundé. Il est catégorique, la société ACTIS qui manage la distribution de l’énergie électrique serait sur le point de partir en catimini du Cameroun.
Pour le patron du SYNDOPTRE, ACTIS va quitter le Cameroun dans les prochains jours. Ce qui retient encore cette entreprise sur notre sol, c’est la construction du grand MALL DE DOUALA. Un hypermarché situé à un jet de pierre de l’aéroport international de Douala. Jean Yves Ngono affirme d’ailleurs que l’entreprise ACTIS se sert des 200 milliards récemment versés par l’Etat comme une partie de la dette de celui-ci à ENEO, pour parachever le chantier de construction de ce grand espace commercial. Il s’agirait donc de la porte de sortie que s’aménage ACTIS avant de quitter officiellement la gestion de l’électricité du Cameroun.
La principale raison du départ d’ENEO ACTIS, c’est la grande difficulté qu’il y a à gérer le secteur dans notre pays. Le syndicaliste rappelle que le top management de cette entreprise a obtenu la concession d’ENEO avec un passif s’élevant à plus de 1.000 milliards de fcfa. Parmi les dettes qui plombent le fonctionnement de ENEO, celles dues aux entreprises sous-traitantes pour la plupart chargées de relever les indexes sur les compteurs, mais aussi pour la petite maintenance sur les équipements des petits consommateurs.
L’annonce de la volonté pour ACTIS de quitter le Cameroun date de juillet 2019. Il nous souvient que le 05 juillet 2019, Jeune Afrique Business faisait déjà savoir qu’ACTIS recherchait sur le marché une entreprise pour reprendre ENEO Cameroun S.A. Il s’avère donc aujourd’hui que ACTIS s’est suffisamment préparé pour prendre la clé des champs.
Difficile de savoir si à cette date elle a trouvé un repreneur pour ses 56% de part. Mais selon, le syndicaliste, c’est EDC (Electricity Developpement Corporation) qui est annoncé pour reprendre la gestion d’ENEO. Visiblement aucune entreprise ne veut une société criblée d’autant de dettes. De plus, les stratégies mises en place jusqu’ici par ENEO pour prélever le maximum d’argent dans les poches des camerounais pour se financer ont reçu le blocus de l’ART.
Il n’y a pas assez d’électricité à vendre. Et les plus gros utilisateurs dont l’Etat, ne payent pas leurs factures. Un environnement qui ne permet pas à ACTIS de se faire suffisamment de bénéfice au Cameroun. Si on ajoute la création récente de la SONATREL qui lui retire le marché juteux du transport de l’électricité, on peut comprendre aisément pourquoi ACTIS préfère faire du commerce dans son MALL DE DOUALA.
Stéphane NZESSEU