C’est en début de semaine que le communiqué a été public. Le navire intercepté par les forces de sécurité voguait en haute mer, au large d’Idenau, dans le Sud-Ouest du pays africain.
« Ils ont été interceptés par le Bataillon d’Intervention Rapide (BIR). Ils étaient environ 200, de nationalités différentes, dont le Nigeria, le Burkina Faso, le Mali … Ils sont actuellement détenus par la police à Idenau. Ils sont des mercenaires et n’ont ni carte d’identité ni passeport… ».
Ce n’est pas la première action menée par cette unité d’élite mise en place par le ministère de la Défense et qui n’a de compte à rendre qu’à la Présidence de la République.
En septembre 2018, le colonel Didier Badjeck avait informé l’opinion nationale et internationale qu’une embarcation, en provenance du Nigeria ayant à son bord près d’une quarantaine de mercenaires de nationalité étrangère arborant chacun une arme d’assaut de type AK 47, avait été intercepté.
L’intervention avait eu lieu au large des iles Bakassi, près des frontières avec le Nigéria. Cette action, selon la même source d’information avait été menée suite à des renseignements fiables signalant plusieurs entrées éventuelles aux fins d’appuyer les sécessionnistes. Ces renforts envisageaient des attaques d’envergure prévues à partir du 15 septembre dans les deux régions anglophones en crise.En plus de ce matériel militaire (armes et munitions), les éléments de la marine, lors de la fouille, ont découvert dans chaque bateau une importante somme d’argent.
Les prises faites par l’armée camerounaise ressemblent à des commandes passées par les ambazoniens encore appelés amba boys ; des renforts pour ces terroristes qui depuis 2016, ont pris la résolution de rendre invivable, deux régions du Cameroun, le Nord et le Sud Ouest.
C’est à cette époque que le Cameroun est devenu la proie des hordes d’individus sans foi ni loi, qui ont engagé des conflits avec les forces gouvernementales.
C’est également à cette même période que la région de Bakassi est redevenue un enjeu majeur en ce qui concerne la sécurité du Cameroun et du Nigeria. La presqu’île contrôle en effet l’accès au port de Calabar, au Nigeria, où de nombreux combattants ambazoniens parviendraient, selon des sources sécuritaires, à échanger des marchandises contre des armes.
Il n’est pas toujours évident de contrôler le flux des personnes qui prennent ce chemin et, au mois de Juillet 2018, Ben Ayade, le gouverneur nigérian de l’État de Cross River, avait déjà tiré la sonnette d’alarme : « Il y a un afflux de personnes vers la région de Calabar à travers plus de 27 itinéraires illégaux et elles introduisent des marchandises de différentes sortes, les vendent et les utilisent pour acquérir des armes et recruter nos jeunes hommes et femmes mercenaires pour la guerre civile au Cameroun», avait-il dénoncé.
Fort heureusement, les populations collaborent avec les forces de défense et de sécurité. Ce qui permet de parvenir à des résultats comme ceux annoncés lundi dernier, par le ministère de la défense. En plus de ces dernières, le comité de désarmement et de réinsertion mis en place par le gouvernement camerounais continue de faire ses preuves.
Nicole Ricci Minyem