C’est le point de vue développé par le Colonel Didier Badjeck, chercheur en polémologie et sur l’Architecture de paix et de Sécurité en Afrique.
« Que ce soit très clair: il y a d'un côté la loi et son application stricte et indistinctive, et il y a de l'autre côté, l'illégalité et sa cohorte d'illégitimités. Tenir compte d'un cessez-le-feu prononcé par une faction irrédentiste participe d'une opération de légitimation de ce groupe qui semble ainsi, maître de l'initiative d'arrêter ou de continuer les combats.
Ceux qui éprouvent par cet acte quelques sentiments, démontrent aussi une concupiscence à leurs pratiques barbares, illégales et anticonstitutionnelles. Il n'existe aucune autre alternative que l'obtempération devant la loi; aucune explication de circonstance devant le vol, l'assassinat, le terrorisme, ou la sédition par exemple qui ne constitue nullement le moindre dividende.
S'il nous était donné une alternative devant les artifices de jugement, rigides ou jusrisprudents, alors l'État, dans son exclusivité régalienne n'existerait pas. Je suis simplement surpris qu'au lieu de polariser nos efforts sur la crise sanitaire en cours, que l'on s'attarde sur la surexposition médiatique d'un cessez-le-feu prononcé quelque part, pendant que force doit rester à la loi.
Ou alors, voudrait-on mettre sur le même piédestal de comparaison les terroristes et l'État? Parce que, sauf omission de ma part, j'ai cru avoir l'horreur d'entendre le journaliste attendre la réaction du gouvernement Camerounais? Je croyais aussi que le cadre du DDR tel que proposé restait la seule norme de reddition? Diversion, gesticulation ou prospectivisme? Je voudrais savoir.
Que RFI le chante comme une rhétorique tout au long des ses journaux africains de ce jour, et même svp, au cours du journal de 12h m'interroge sur la nécessité d'une telle information, à moins de n'avoir pas une ligne éditoriale prolixe. Mais Dieu seul sait et le moins que l'on puisse dire, que l'intérêt des sujets n'est pas dilué par ces temps de pandémie, les sujets étant d'ailleurs d'intérêt général...
Par ailleurs, je souhaiterais rappeler à monsieur Vincent Foucher intervenant pour le compte d'International Crisis Group ( puisqu’il a retenu haut et clair sa fonction auprès de cette ONG étant l'invité de la rédaction du 24/3/20 à 7h45-RFI) qui a encore commis une analyse dans la matinée d'hier sur la typologie des armées de la ligne de front dans la guerre contre boko haram ( Cameroun, Nigéria, Tchad, Niger) faisant suite aux attaques perpétrées par les terroristes de Boko Haram sur l'Armée tchadienne, je souhaiterais me rappeler disais-je, que ses conclusions manquent de pertinence quand il évoque la déliquescence des armées contributrices de la FMM.
Pour sa gouverne, je tiens en effet à lui souligner que l'Armée Camerounaise était seule au Front entre le 14 mai 2014 et le 16 avril 2015, contenant tous les assauts de Boko Haram en plusieurs points de contact. Aucune portion du territoire Camerounais n'avait été cédée (comme jusqu'à présent) tout au long de combats épiques qui démontrèrent le professionnalisme des FDS camerounaises et leur polymorphisme avéré.
Un peu de respect pour ces forces qui combattent en ce moment sur plusieurs fronts et qui constituent un véritable verrou sécuritaire pour les pays de l'hinterland de la sous-région. Cette approche quasi-systématique de délation ou d'affaiblissement des réelles capacités du Cameroun ne se base pas sur des données scientifiques mais sur de la pure fantasmagorie. Ou alors, il s'agit d'une mauvaise connaissance de cet environnement stratégique auquel cas il vaudrait mieux-être prudent que de s'avancer sur des logiques non vérifiables et décousues ».
N.R.M