Dans son courrier, l’homme des médias tout en reconnaissant les dispositions prises afin de faire revenir la paix et la quiétude dans les zones en proie à la crise sécuritaire, fait deux graves propositions au Chef de l’Etat.
« A Monsieur le Président de la République du Cameroun Paul Biya
Monsieur le Président de la République,
Grande sera ma fierté de savoir que cette correspondance vous est parvenue. Son contenu, j’aurais pu vous l’exprimer de vive voix, s’il n’y avait pas une distanciation entre vous et moi imposée non par la pandémie du Covid-19, mais par des obstacles d’ordre sécuritaire. Normal d’ailleurs.
Excellence, comme tout camerounais, je suis avec une attention particulière l’actualité du pays et singulièrement celle des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en crise depuis plusieurs années.
Là-bas, des nobles et paisibles citoyens perdent leur vie au quotidien par la faute de quelques brebis galeuses ensorcelées par des velléités sécessionnistes. Là-bas, on a perdu des frères et sœurs, des amis, des camarades, des promotionnaires. Que seront ces enfants devenus orphelins par la seule volonté des individus mal intentionnés ?
Monsieur le Président de la République, d’aucun disent de vous que vous êtes laxiste. Pourtant vous êtes simplement mendiant de la paix. Comme tout bon Président d’une République, vous avez engagé des initiatives en vue de restaurer la paix et la tranquillité dans le Noso.
Par exemple, vous avez créé la Commission Nationale du Bilinguisme et du Multiculturalisme pour faire du Cameroun un pays Véritablement bilingue de sorte à dissiper les querelles de préséance. Vous avez ordonné les recrutements spéciaux et des enseignants et des auditeurs de justices d’expression anglaise, au risque de mécontenter les populations d’autres Régions.
Vous ne vous êtes pas limité là. Vous avez tendu la main à ces gens en créant la Commission Nationale de Désarmement, de Démobilisation et de Réinsertion pour plaire à ces bandits. Vous avez même instruit la reconstruction de ce qu’ils ont eux-mêmes détruit. Rien n’a changé.
Tous les moyens légaux dont dispose l’Etat ont été déployés pour que règne la paix. Rien. C’était bon mon Président. Même la plus belle femme au monde ne donne que ce qu’elle a. Aussi, ne le perdez pas de vue, en caressant quelqu'un dans le sens du poil, il peut se croire tout permis. L’Etat est quand même le plus froid des monstres froids. Il faut maintenant passer à la vitesse supérieure.
Monsieur le Président de la République on en a marre. Marre de voire de camerounais innocents torturés, violés, décapités comme des moutons. Marre de regarder sur les réseaux sociaux des vidéos horribles des exactions de ces barbares qui sèment la terreur et la désolation. J’ai perdu le sommeil depuis que j’ai regardé la vidéo de l’odieux assassinat de la jeune fille de 32 ans à Muyuka. Cette image défile sans cesse dans ma tête.
Excellence, je sais que je ne suis rien, je n’ai même pas trop fréquenté. Mais j’ai la sagesse du village. Depuis mon Lomié natal, je voudrais me permettre de vous faire deux propositions qui pourraient mettre définitivement fin à la crise anglophone.
1- La première concerne la signature d’un décret portant création d’une société nationale spécialement chargée de la production de l’acide. Une fois donc que cette société aura suffisamment produit de l’acide, vous pourrez déployer les hélicoptères pour pulvériser toutes les zones où seront localisés ces bandits. A ce moment, vos amis de la communauté internationale comprendront que trop c’est trop.
Ces ONG hypocrites comprendront elles aussi que même le caméléon peut se fâcher un jour. Peu importe s’ils parlent de crime contre l’humanité ; parce que ce que font ces bandits s’appelle « crime contre les animaux »
2- La seconde proposition concerne la mise en quarantaine des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ici, il est question de faire voyager tous les paisibles et nobles citoyens vers les Régions en paix et abandonner les deux autres aux sécessionniste sans ravitaillement alimentaire, sans électricité, sans moyens de communication ni de transport.
Personne n’entre personne ne sort. Et quand ils seront tous morts de famine, la vie pourra reprendre son cours normal. S’ils vont vers le Nigeria voisin, tant mieux, et là vous fermez les frontières pour qu’ils ne rentrent plus au pays.
Monsieur le Président de la république, il n’y a pas plus camerounais que les autres. Ce qui se passe dans les Régions anglophones ne laisse personne indifférent. J’aurais appris à travers quelques livres d’histoire que vous étiez un fidèle collaborateur de votre prédécesseur que je n’ai pas connu de son vivant.
J’ose croire que vous avez hérité de lui certains traits de caractère comme la sévérité. Il est temps d’en faire usage, n’en déplaise à quiconque. Les camerounais dans leur immense majorité savent que c’est trop.
Excellence, loin de moi l’intention de vous donner des leçons, encore que je ne suis guère capable de mieux. Je prie Dieu de guider votre décision pour que règnent la paix et la stabilité au Noso ».
N.R.M