Dans une déclaration publiée le 10 avril 2021, l’élu de la Nation déplore le fait que la représentation nationale n’ait pas été consultée à propos du vaccin contre le coronavirus dont les premières doses arrivent bientôt au Cameroun. Jean-Michel Nintcheu va plus loin, il critique la gestion des fonds alloués à la lutte contre cette pandémie dans son pays.
« La preuve est qu’en date du 9 avril dernier, un communiqué du ministre de la Santé indique que le Premier ministre recevra le dimanche 11 avril 2021, 200 000 doses de vaccins offerts par le gouvernement chinois prévues pour les populations et notamment les cibles prioritaires que sont les personnels de santé et les personnels vulnérables », rappelle de prime à bord le député.
Le membre du Social Democratic Front (SDF) ne négative pas pour autant l’initiative sur toute la ligne. « Ce qui n’est peut-être pas mauvais à partir du moment où l’ordre national des médecins du Cameroun a indiqué dans son récent communiqué rendu public que l’administration des vaccins offerts présente plus d’avantages que d’inconvénients. Encore que les solutions endogènes n’ont pas été proscrites. Et que les vaccins ne sont pas obligatoires », reconnait l’élu de la Nation.
Sauf que Jean-Michel Nintcheu considère comme un drame, le fait que le Parlement en tant que représentation nationale ne soit pas consulté dans ce sens comme cela se passe dans les « pays sérieux » où le respect de la séparation des pouvoirs est un principe cardinal.
« Jamais il n’y a eu de débats en plénière depuis la survenue de la pandémie de la Covid-19 au Cameroun. Ne serait-ce que pour la forme. Le Parlement camerounais n’est même plus une agence postale. L’Assemblée nationale et le Sénat ne sont même plus seulement des boîtes à lettres », regrette le membre du SDF.
Le député pense qu’au Cameroun, on est désormais, « en pleine gestion jupitérienne grandeur nature et toute honte bue de la République par l’Exécutif a définitivement écrasé le Parlement. Dans les pays qui se respectent, le Parlement (Assemblée nationale et Sénat) est tout au moins consulté avant toute prise de décision qui engage la santé des citoyens. Même quand les décisions sont arrêtées d’avance par l’Exécutif qui compte sur la discipline acquise de certains parlementaires godillots ».
S’agissant de la gestion des fonds de la lutte contre la Covid-19 au Cameroun que Jean-Michel Nintcheu qualifie de catastrophique, il constate pour s’en féliciter néanmoins que suite, à ses multiples interrogations et observations récurrentes, dit-il : « l’enquête prescrite à la Chambre des comptes ait abouti à une évidence : il y a des malversations des fonds Covid-19. Si le rapport a été transmis au ministre de la justice, cela indique qu’il y a eu sans nul doute malversations et détournements des fonds Covid-19. Je resterai très vigilant quant à l’aboutissement de cette enquête. Dans un pays normal, on aurait déjà rendu public le rapport de la Chambre des comptes relativement à ces malversations des fonds Covid-19 ».
Innocent D H