Dans une tribune publiée ce Mercredi sur sa page Facebook, l’Economiste a laissé entendre que : « C’est quand les Camerounais cesseront de raisonner en termes de rotation tribale du pouvoir d’Etat…
« Les Bassa seront un jour au pouvoir !
« Les Bamileke seront un jour au pouvoir !
« Il est temps de laisser les Anglophones au pouvoir !
« Le pouvoir doit rentrer au Nord !
« Le pouvoir doit sortir des mains Béti, --etc.
Tant que les Camerounais verront dans le pouvoir un lieu de rotation tribale, cela signifiera que le pouvoir central concentre encore tout entre ses mains et continue à susciter une très dangereuse convoitise et une terrible compétition intercommunautaire sur les avantages publics, grave source d’instabilité des pays d’Afrique Noire et surtout, présage d’une implosion du Cameroun après Biya.
C’est quand d’authentiques pouvoirs seront réellement transférés aux Régions, avec un Chef d’Etat limité à des missions d’organisation stratégique que le pouvoir central cessera d’intéresser les populations dans une perspective de privilèges spécifiquement communautaires, et qu’elles se mettront à chercher pour Etoudi, non pas le frère, mais celui qui va structurer le développement du pays.
Il n’y aura donc de véritable décentralisation au Cameroun qu’avec un système politique structuré de telle sorte qu’aucune Région ne puisse, ni se réjouir, ni s’inquiéter de l’origine du Président.
Autrement dit, l’origine ethnique du Président ne doit se présenter ni comme un avantage, ni comme une pénalité.
Ce qui implique évidemment que la gouvernance stratégique qui couvre la défense, les affaires étrangères, les grands projets nationaux, la coordination et la péréquation relèvent de l’Etat central, alors que la gouvernance opérationnelle qui répond aux besoins directs de la population relève des Régions.
Du point de vue budgétaire, cela signifie que le budget de l’Etat est partagé en deux : une moitié pour l’Etat central, et une moitié pour les Régions (ou Etats Régionaux/Fédérés), chacun gérant sa part de manière souveraine.
Le Chef de l’Etat ne doit donc plus jamais apparaitre comme le responsable direct du manque d’école et des routes régionales ou du mauvais état de la santé de la population, tout cela relevant des Régions. Sa responsabilité se limite à la définition et la réalisation des objectifs structurants qui ont un impact sur les diverses politiques régionales.
Pour le moment, nous en sommes encore loin, très loin !
Et nous le sommes d’autant plus que nous voyons bien le jeu malsain joué par la bureaucratie centrale de Yaoundé qui ne veut absolument rien lâcher. Elle fait juste semblant de céder à travers une décentralisation en trompe-l’œil, en caressant la folle espérance qu’il y aura un jour où leur pseudo-idéologie de l’unité nationale va revenir en force, et leur permettre de récupérer ses anciens privilèges de gestionnaire exclusif des 5.000 Milliards collectifs.
Sans savoir que comme partout ailleurs, et pire qu’ailleurs, elle est entrain de creuser sa propre tombe !
Car, si le Cameroun n’est pas fédéralisé sous Biya, si ce monsieur part en laissant ce pouvoir en l’état, sa succession va se jouer à la machette ».
N.R.M