Alors que le problème de la raréfaction des pièces de monnaie se pose avec acuité depuis presque deux années, causant ici et là son lot de désagréments aux usagers, le 18 décembre 2018, du Gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) Monsieur Abbas Mahamat Tolli , lors du 4ième Comité de politique monétaire, nous apprenions avec stupéfaction que cette institution et ses états membres en sont encore à mener des enquêtes pour déterminer l’ampleur du phénomène afin de se doter des moyens pour le circonscrire. De toute évidence donc, nous ne sommes pas sortis de l’auberge et l’embellie n’est pas pour demain.
Comment se fait-il que ce ne soit que maintenant que les autorités en viennent à vouloir déterminer l’ampleur de ce dernier pour se doter des moyens pour le circonscrire ? S’il a fallu deux ans pour en arriver là, combien de temps nous faudra-t-il attendre pour voir ce problème définitivement réglé ? Loin d’être un problème seconde zone, la raréfaction de ces pièces, nous l’évoquions déjà, complique le quotidien de nombreux usagers qui se recrutent pour la plupart dans la catégorie de ceux qui regardent à la moindre dépense, ceux qui comptent le moindre sou. Il mérite donc d’être saisi à bras le corps et traité avec célérité pour que cessent ces spectacles pitoyables de quête de monnaie observés au quotidien. En effet, Il n’est pas gai de voir des personnes (tout âge confondu), lorsque remboursées par lot dans les transports en commun se mettre en meute à la recherche de monnaie et d’être dans la plupart des cas, contraintes d’effectuer des achat non prévus, il n’est pas gai d’abandonner ses courses et pour les commerçants, il n’ait pas gai de les voir obliger de laisser s’échapper des clients pour défaut de pièces.
Au Cameroun, nous n’en sommes pas à notre premier épisode de raréfaction des pièces de monnaie mais toujours le problème a été réglé. Si étaient accusés à chaque fois les salles de jeux et les artisans qu’on disait les utiliser pour confectionner des bijoux, pour ce nouvel épisode, selon un reportage diffusé en novembre 2018 sur la chaine de télévision privée Equinoxe TV, le coupable semble être « le chinois » qui à travers des machines à sou disséminées sur l’ensemble du territoire, collecte ces dernières et les expédie par containers entiers vers l’empire du milieu où elles servent pour divers usages. Dans ce reportage avions-nous appris, pas moins de deux millions de FCFA avaient été saisis chez un asiatique dans un quartier de Douala. La mesure conservatoire à laquelle nous nous attendions alors, était l’interdiction pure et simple de ces machines à sou ou du moins l’exigence aux promoteurs de celles-ci d’utiliser toutes autres pièces que celles qui ont cours légal au Cameroun mais il n’en a rien été. Elles demeurent là à chaque carrefour, dans le moindre bistrot à conserver dans leurs ventres nos piécettes, toute chose qui continue de compliquer au quotidien nos transactions.
La chine cela est connu est gourmande de matière première. Et selon toute vraisemblance, quelles qu’elles soient et d’où qu’elles viennent, elles sont bonnes à prendre. Ce qui doit être appréhendé ici est que ces pièces sont faites pour certaines en laiton (cuivre + zinc) et d’autres en cupro-nickel, autant de matières premières qui entrent dans la fabrication des composants de machine entre autres. Il apparait donc évident que si certains en ont besoin pour leur économie, quels que soient les subterfuges (services de la douane visiblement défaillants. Ndlr), ils trouveront les moyens pour les soustraire. L’une des mesures pouvant être prise ce constat fait ne serait-elle pas la mise en circulation de billets aux valeurs de ces pièces tant prisées ? Certes nous ne sommes pas au fait de certaines réalités et ne savons pas les couts que pareil mesure pourrait générer chez l’émetteur mais il nous semble que ce soit une piste intéressante à explorer compte tenu de la réalité qui s’impose. Vivement un retour à la normale.